????Pouvez-vous encore diriger une TPE ou une PME sans accord de participation ou d’intéressement ?

????Pouvez-vous encore diriger une TPE ou une PME sans accord de participation ou d’intéressement ?


Partager cet article

L’accord de participation ou d’intéressement pourrait, cet été, bénéficier de nouvelles mesures d’encouragements pour être mieux utilisés dans les TPE et les PME, où il est possible mais non obligatoire. Une note du Trésor dresse un point intéressant sur le sujet. Il est très probable que le gouvernement mise sur ce système pour desserrer la contrainte de pouvoir d’achat dans les entreprises. Si vous n’y avez pas encore songé, c’est le moment de le faire, car le dispositif ouvre d’intéressantes possibilités d’optimisation fiscale. Voici un rapide tour d’horizon (qui fera l’objet de plus amples développements cet été dans nos colonnes).

Un accord de participation ou d’intéressement devient désormais un incontournable dans la gouvernance d’une entreprise, et c’est une donnée à méditer longuement. Alors que les trois quarts des salariés des grandes entreprises sont couverts par un dispositif de ce type, ils sont moins de 20% à en bénéficier dans une PME, et moins de 5% dans une TPE.

L’accord de participation et d’intéressement a souffert des blocages juridiques

Une raison juridique explique le faible recours à la participation et à l’intéressement en TPE (entreprise moins de 10 salariés) : très longtemps, la conclusion d’accords était réservée à la présence d’un délégué syndical ou d’un délégué du personnel. Par nature, les très petites entreprises en étaient exclues.

C’est aux « ordonnances Macron » de 2017 que l’on doit l’excellente idée d’avoir permis aux très petites entreprises de conclure des accords selon des formes et des procédures simplifiées. Plus rien ne s’oppose dès lors à l’extension de la participation et de l’intéressement dans ce tissu d’entreprises.

La loi Pacte a pour le reste simplifié et dynamisé ces accords, qui deviennent des outils de première utilité.

Des avantages fiscaux à ne pas négliger

Ces mécanismes permettent en effet de fortement défiscaliser les éléments de rémunération versés de cette façon. Les primes sont soumises à la CSG et à la CRDS, mais, dans les TPE et les PME, ne subissent pas le forfait social (ce qui est un sacré avantage) et ne sont pas soumises à l’impôt sur le revenu, dans la limite d’environ 30.000€ par an. L’exonération, qui vaut aussi pour le chef d’entreprise, ne fonctionne que si et seulement si les sommes sont réinvesties dans un plan d’épargne collectif.

Nonobstant cette limite, il y a matière, pour les dirigeants d’entreprise, à méditer longuement les bienfaits de ce dispositif qui peut se révéler comme un redoutable concurrent au Madelin, par exemple.

Se faire accompagner… mais les négociations sont simples

Dans tous les cas, compte tenu de la complexité des méthodes de calcul, se faire accompagner par un spécialiste ou, à défaut, par son expert comptable, est un élément-clé. Mais il faut dédramatiser la complexité de l’opération. Les ordonnances Macron ont vraiment simplifié la conclusion d’accords en TPE et partiellement en PME. On sera donc bien avisé de mobiliser les bons conseils pour réussir l’opération sans oublier la question sensible de la rémunération du dirigeant, qui risque bien d’être essentielle dans le montage.

C’est particulièrement vrai à l’approche de la fusion des statuts de SAS et de SARL qui est annoncée pour 2022, et qui bouleversera en profondeur les conditions de gestion des entreprises et de rémunération des dirigeants.

Sur tous ces sujets, la Confidentielle des Stratèges approfondira les questions que vous pouvez vous poser en vous proposant des tutos réalisés par un spécialiste de la question tout au long de l’été.


Partager cet article
Commentaires

S'abonner au Courrier des Stratèges

Abonnez-vous gratuitement à la newsletter pour ne rien manquer de l'actualité.

Abonnement en cours...
You've been subscribed!
Quelque chose s'est mal passé
Le vote à l’Assemblée sur la constitutionalisation de l’IVG a divisé les partis de droite
30.05.1968, manifestation de soutien au général de Gaulle.

Le vote à l’Assemblée sur la constitutionalisation de l’IVG a divisé les partis de droite

Le débat sur la constitutionalisation de l'IVG a profondément divisé les partis de droite, Rassemblement National et Républicains à l'Assemblée. Emmanuel Macron peut se réjouir: il a une fois de plus montré qu'il n'avait pas d'adversaire idéologiquement constitué; il a divisé les deux groupes d'opposition de droite; il a tendu un piège, qui a fonctionné, à Marine Le Pen. Cependant le résultat du vote montre qu'être de  droite, c'est précisément ne pas accepter, comme force politique, les diktats


CDS

CDS

« Haro sur l’extrême-droite »: cette comédie politique déconnectée
30.05.1968, manifestation de soutien au général de Gaulle.

« Haro sur l’extrême-droite »: cette comédie politique déconnectée

"Haro sur l'extrême-droite" est un spectacle qui est bien parti pour rattraper "La Cantatrice Chauve" de Ionesco jouée sans interruption à Paris, au théâtre de la Huchette depuis 1957. En l'occurrence, nous avons affaire à une (mauvaise) comédie politique, jouée sans interruption depuis  le 13 février 1984, jour où Jean-Marie Le Pen était l'invité de L'Heure de Vérité, la célèbre émission politique de l'époque.  Depuis lors, nous avons affaire à un feuilleton ininterrompu d'épisodes, dont l'anal


CDS

CDS

L'UE meurt plus vite avec l'Ukraine qu'avec le Frexit, par Thibault de Varenne

L'UE meurt plus vite avec l'Ukraine qu'avec le Frexit, par Thibault de Varenne

Ce 16 décembre 2025 restera sans doute gravé dans les annales de l'histoire européenne non pas comme le jour où l'Union a sauvé l'Ukraine, mais comme le moment précis où elle a décidé de sacrifier ce qui lui restait de principes fondateurs — la liberté d'expression, la sécurité juridique, et la souveraineté nationale — sur l'autel d'une guerre qu'elle ne peut plus gagner, mais qu'elle s'interdit de perdre. La machine bruxelloise, cette formidable créatrice de normes devenue une machine à broyer


Rédaction

Rédaction

Bart De Wever, agent de Poutine ou seul adulte dans la pièce? par Veerle Daens

Bart De Wever, agent de Poutine ou seul adulte dans la pièce? par Veerle Daens

Le Premier Ministre belge, Bart de Wever, a déclaré lors d'une conférence universitaire, que non seulement la Russie ne perdrait pas la guerre, mais qu'il n'était pas souhaitable qu'elle la perde. Une vraie provocation vis-à-vis de l'OTAN. Sarcasme. Réalité. Et pas un seul kopeck de subvention. Ah, Bruxelles! Ses gaufres, son Manneken Pis, et ses bureaucrates non élus qui jouent au Monopoly avec votre compte en banque. C'est la saison des fêtes, et comme cadeau, la Commission Européenne a déci


CDS

CDS

En marche vers 9 milliards d'impôts supplémentaires cette semaine...

En marche vers 9 milliards d'impôts supplémentaires cette semaine...

Ce 16 décembre 2025, alors que le Sénat vient de rendre sa copie budgétaire, une vérité crue émerge du brouillard législatif : le gouvernement va devoir extorquer 9 milliards d'euros supplémentaires aux contribuables français (vous !) avant la Saint-Sylvestre. Pourquoi? Comment? Voici l'autopsie d'un mensonge d'État et d'une faillite annoncée. Tout commence, comme souvent, par une soumission. Vous vous demandiez si l'engagement d'un déficit à 5 % pour 2026 était réel? Il est bien pire que ce


Éric Verhaeghe

Éric Verhaeghe

Pourquoi nous fonçons droit vers un contrôle des changes en 2026

Pourquoi nous fonçons droit vers un contrôle des changes en 2026

Et si, comme le dit désormais tout haut le FMI, le maillon faible du système financier était devenu… le marché des changes ? Vous savez, ce discret marché mondial où s’échangent pourtant chaque jour près de 10 000 Mds $ de devises et de produits dérivés sur devises, à l’instar du barbare swap cambiste, cet instrument qui permet notamment aux multinationales, ou aux plus petits exportateurs, de gérer le risque que la volatilité des changes fait courir à leur trésorerie placée en diverses monnaie


FLORENT MACHABERT

FLORENT MACHABERT