????Faut-il acheter de l’or pour éviter la spoliation ?

????Faut-il acheter de l’or pour éviter la spoliation ?


Partager cet article

Acheter de l’or est-il la bonne solution pour éviter les nouveaux impôts qui s’annoncent sur le patrimoine ? La question, qui nous est souvent posée par les lecteurs, n’est pas simple, et mérite une réponse très nuancée. Voici les différents éléments qu’il faut avoir à l’esprit pour déterminer votre bonne stratégie.

Acheter de l’or pour éviter l’impact du choc économique, financier et boursier qui se dessine (et accessoirement du choc fiscal) est une question que beaucoup d’entre vous se pose. Alors que la bourse est très incertaine et que pas une semaine ne se passe sans que des esprits bien en cour ne soufflent l’idée de subtiliser une part du patrimoine (au moins celle acquise à l’occasion du confinement), nombre d’épargnants s’interrogent sur l’opportunité ou non d’acheter du métal jaune. Voici un point de synthèse sur les arguments pour et les arguments contre ce choix.

Le cours de l’or a dépassé des sommets historiques

Premier point : l’or est une matière qui reste spéculative. Et la spéculation est allée bon train ces derniers mois… Le graphique ci-contre illustre ces fluctuations depuis le début de l’année 2010. Après une flambée entre 2011 et 2013, les cours de l’once avaient beaucoup baissé. La crise de 2019 (répétons-le, l’économie mondiale était en crise avant le coronavirus…) avait suscité une première flambée, poussant le cours de l’once en début d’année à près de 1.600$. Mais la pandémie et le confinement ont fait flamber les cours jusqu’à 2.000 $ l’once, un cours jamais atteint dans l’histoire jusqu’ici.

Quelles conséquences en tirer pour son épargne ?

Il n’est pas sûr (nous allons y revenir) que l’or ait encore beaucoup de potentiel devant lui. Ce genre de prédiction est toujours difficile, mais les indices objectifs sont là : atteinte d’un cours historique, et forte flambée à l’occasion de la pandémie. Entre début 2019 et aujourd’hui, l’once s’est apprécié d’environ 50%. Ce genre de mouvement laisse à penser que les cours sont au bout d’un cycle.

Assez logiquement, une appréciation supplémentaire de l’or serait forcément dictée par des considérations spéculatives et ne doit en aucun cas le faire oublier. Autrement dit, même si les cours montaient encore, il faudrait revendre très vite dès les premiers beaux jours (économiques) venus, car le phénomène de 2012 devrait se reproduire de façon foudroyante : effondrement des cours et longue curée dans les fonds de cuve boursière.

Les analystes sont optimistes

Toutefois, compte tenu des incertitudes ambiantes, de nombreux analystes considèrent que l’or a encore devant lui des marges d’évolution positive, et que le cycle haussier n’est pas achevé. Si les marges de progression ne sont pas infinies, Goldman Sachs parie néanmoins sur un cours à 2.300 $. Voilà qui laisse une petite marge de progression à ne pas bouder (et une bonne surprise supplémentaire n’est pas exclue à condition d’être habile et agile…).

Autrement dit, pour tous ceux qui craignent de perdre de l’argent entre les crises bancaires qui s’annoncent et la folie fiscale qui rôde, un investissement en or peut donc se tenir, mais en retenant qu’une fois le cap des 2.300$ l’once franchi, il vaut mieux procéder à la vente. Ou, en tout cas, se tenir sur ses gardes.

Après tout, mieux vaut cela que de payer des impôts.

Ne fantasmez pas sur les bijoux

En revanche, il ne faut pas fantasmer sur une valorisation miraculeuse des bijoux de famille. La flambée des cours de l’or est d’abord due aux investissements des institutionnels. On ne fantasme donc pas sur les bijoux qui prennent de la valeur, sur l’or de la grand-mère qu’on va couler en douce pour récupérer quelques biscuits.

Le secteur de la joaillerie-bijouterie ne profite pas de la spéculation actuelle.

Si vous voulez tirer profit du mouvement haussier, il faut passer des ordres de bourses. Et donc passer du temps sur les choses sérieuses.

Attention à la fiscalité de l’or

En revanche, tous ceux qui se lancent dans des opérations aurifères doivent faire très attention aux opérations de revente, qui sont intensément taxées, ce qui supprime tout intérêt à l’opération si les montants que vous investissez dans l’or sont dérisoires. En l’espèce, la vente d’or est soumise à une taxe de 11,5%, plus-value ou pas. Il existe des astuces pour minimiser le montant de cette taxe, mais elles supposent de regarder attentivement l’affaire.

Pas de précipitation, donc..


Partager cet article
Commentaires

S'abonner au Courrier des Stratèges

Abonnez-vous gratuitement à la newsletter pour ne rien manquer de l'actualité.

Abonnement en cours...
You've been subscribed!
Quelque chose s'est mal passé
Le vote à l’Assemblée sur la constitutionalisation de l’IVG a divisé les partis de droite
30.05.1968, manifestation de soutien au général de Gaulle.

Le vote à l’Assemblée sur la constitutionalisation de l’IVG a divisé les partis de droite

Le débat sur la constitutionalisation de l'IVG a profondément divisé les partis de droite, Rassemblement National et Républicains à l'Assemblée. Emmanuel Macron peut se réjouir: il a une fois de plus montré qu'il n'avait pas d'adversaire idéologiquement constitué; il a divisé les deux groupes d'opposition de droite; il a tendu un piège, qui a fonctionné, à Marine Le Pen. Cependant le résultat du vote montre qu'être de  droite, c'est précisément ne pas accepter, comme force politique, les diktats


CDS

CDS

« Haro sur l’extrême-droite »: cette comédie politique déconnectée
30.05.1968, manifestation de soutien au général de Gaulle.

« Haro sur l’extrême-droite »: cette comédie politique déconnectée

"Haro sur l'extrême-droite" est un spectacle qui est bien parti pour rattraper "La Cantatrice Chauve" de Ionesco jouée sans interruption à Paris, au théâtre de la Huchette depuis 1957. En l'occurrence, nous avons affaire à une (mauvaise) comédie politique, jouée sans interruption depuis  le 13 février 1984, jour où Jean-Marie Le Pen était l'invité de L'Heure de Vérité, la célèbre émission politique de l'époque.  Depuis lors, nous avons affaire à un feuilleton ininterrompu d'épisodes, dont l'anal


CDS

CDS

Pourquoi Lecornu est une vraie poule mouillée

Pourquoi Lecornu est une vraie poule mouillée

Entre Noël et le Nouvel An, le Courrier entame un "parcours" d'éclairage auprès des lecteurs pour mieux comprendre comment se posent, avec un peu de recul, les problèmes de notre société. Voici une première explication sur l'effondrement de notre système, où il est question de "poulet mouillé", de "prisonnier" et de "passager clandestin". Mes chers amis, pour comprendre pourquoi le "Léviathan" français s’est pris les pieds dans le tapis du budget 2026, il faut cesser de regarder les hommes et c


Éric Verhaeghe

Éric Verhaeghe

Noël, étrennes : comment, en pratique, donner de l’argent à ses proches ?

Noël, étrennes : comment, en pratique, donner de l’argent à ses proches ?

En cette période de fêtes, la générosité est de mise. Mais attention : entre le chèque glissé sous le sapin et le virement « coup de pouce », la frontière pour le fisc est parfois poreuse. Dès le 1er janvier 2026, les règlesse durcissent en effet avec une obligation de déclaration en ligne. Il est temps de mettre les points sur les "i" pour donner… sans se faire épingler. Pour tout abonnement d’un an au Courrier des Stratèges souscrit entre le vendredi 19 décembre 18h et le lundi 22 décembre 1


FLORENT MACHABERT

FLORENT MACHABERT

Tech française : le grand enfermement fiscal de 2026, par Vincent Clairmont

Tech française : le grand enfermement fiscal de 2026, par Vincent Clairmont

On nous avait promis la « Start-up Nation », l’eldorado des licornes et le rayonnement de la French Tech. Mais en cette fin d'année 2025, le réveil est brutal pour les fondateurs. Derrière les paillettes des salons Vivatech de jadis, la réalité comptable s'impose : la souricière fiscale française vient de se refermer. Pour l’entrepreneur qui envisageait de prendre le large, la question n’est plus de savoir où partir, mais si l’État lui en laissera véritablement le droit sans le dépouiller au pa


Rédaction

Rédaction

Entrepreneurs, où s’expatrier en 2026 ? par Vincent Clairmont

Entrepreneurs, où s’expatrier en 2026 ? par Vincent Clairmont

En 2026, la France reste un champion incontesté… de la pression fiscale. Avec un taux marginal d’imposition à 45 %, des prélèvements sociaux à 17,2 %, et une complexité administrative qui ferait pâlir un inspecteur des finances, les entrepreneurs tricolores sont de plus en plus tentés par l’expatriation. Mais attention : quitter le navire ne s’improvise pas. Entre les pièges de l’exit tax (voir mon article du jour sur le sujet), les conventions fiscales internationales et la nécessité de "subst


Rédaction

Rédaction