????Argent liquide : la Grande-Bretagne en pleine inquisition fiscale sur 65 milliards $ manquants

????Argent liquide : la Grande-Bretagne en pleine inquisition fiscale sur 65 milliards $ manquants


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La circulation d'argent liquide est désormais prétexte à toutes les contrariétés, tous les soupçons, selon le bon adage qui dit :  "Quand on veut tuer son chien, on dit qu'il a la rage". Ainsi, il manquerait, paraît-il, 65 milliards $ en billets et en pièces dans les comptes publics de la Grande-Bretagne. C'est en tout cas ce qu'affirme la commission des comptes publics outre-Manche. Mais les institutions bancaires semblent un peu sceptiques sur les angoisses officielles, et défendent tant qu'elles le peuvent la libre circulation de l'argent liquide.

Même la très libérale Grande- Bretagne se livre désormais à l’inquisition fiscale sur l’argent liquide, ce symbole de tous les maux qui frappent les économies occidentales. Selon la Commission des Comptes publics d’outre-Manche, il manquerait 65 milliards de dollars d’argent liquide, et le gouvernement a l’air bien décidé à les retrouvé. Voilà un délicieux avant-goût de ce qui attend les Etats d’Europe occidentale restés dans l’Union Européenne à l’approche de la grande purge financière et fiscale qui nous guette.

Argent liquide : la Banque d’Angleterre est-elle laxiste ?

Face à cette « disparition » de 65 milliards $, la Commission des Comptes Publics a lancé une lourde accusation : la Banque d’Angleterre serait responsable de ce phénomène à cause de son « laxisme ». Entendez par là que la Banque d’Angleterre ne surveillerait pas assez l’utilisation que les Britanniques font de l’argent qu’ils reçoivent. Il conviendrait que la Banque contrôle la transformation de tout cet argent en cash qui part sommeiller dans les matelas ou dans les bas-fonds de Londres.

Meg Hillier, ministre britannique du Travail, a d’ailleurs expliqué : « La Banque doit mieux surveiller la monnaie nationale qu’elle émet ». Voilà une belle phrase socialisante où le pouvoir exécutif demande aux banques de surveiller les citoyens et l’utilisation qu’ils font de leur argent.

Riposte libérale de la Banque d’Angleterre

À cette accusation, le porte-parole de la Banque a répondu : « Members of the public do not have to explain to the Bank why they wish to hold banknotes. This means that banknotes are not missing. » (Traduction : « Les gens n’ont pas à expliquer pour quelle raison ils souhaitent retirer du liquide. Ce qui veut dire que ces sommes ne sont pas portées manquantes »). Tiens donc ! nous serions libre de faire de notre argent ce que nous voulons ? Margaret Thatcher n’est pas morte, en fait, et nous nous en félicitons.

Mais on mesure bien que deux mondes se font face désormais : celui des pouvoirs publics qui veulent traquer l’argent au nom de la lutte contre la mafia, le blanchiment, et le terrorisme, et le monde des particuliers où l’on croit encore que chacun est libre d’utiliser son argent sans en rendre compte à l’Etat.

L’Angleterre est-elle précurseuse ?

La leçon britannique est à bien méditer. Les Anglais ne sont pas des grands amateurs de la surveillance étatique aussi ouverte. Il faut donc s’attendre à ce qu’en France la situation soit encore plus inquisitoriale. L’étau se resserre autour des matelas de billets !


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