Libye: guerre aux portes de l’Europe, nouvelle crise migratoire?


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Depuis la désastreuse opération militaire en Libye de 2011, ce pays est en proie aux troubles politiques et à la division tribale. Depuis quelques semaines, la situation s’envenime, et le gouvernement reconnu par l’Occident pourrait être prochainement renversé par une opération militaire. La guerre est à nos portes, avec le spectre d’une nouvelle crise migratoire.

Le G7, qui se tient à Dinard, vient de s’en inquiéter: le maréchal Khalifa Haftar, chef de l’Armée nationale libyenne (ANL) vient d’ordonner à ses troupes de marcher sur la capitale Tripoli afin de renverser le gouvernement reconnu par la communauté internationale.

Les forces de l’homme fort de l’Est libyen ont annoncé vendredi la prise de plusieurs localités situées aux portes de Tripoli. Des combats se déroulaient par ailleurs autour de l’ancien aéroport international de la capitale, situé à Kasr ben Ghashir. Selon la chaîne télévisée Al Arabiya, le maréchal aurait déclaré au secrétaire général de l’Onu, Antonio Guterres, que l’offensive en direction de la capitale se poursuivrait jusqu’à “l’élimination du terrorisme”.

Ah! la lutte contre le terrorisme! ce motif est en passe, visiblement, de devenir la justification universelle de tous les coups de force.

La situation a suffisamment dégénéré pour que le G7 s’inquiète:

Nous exhortons toutes les parties impliquées à faire cesser immédiatement toutes les activités et tous les mouvements militaires vers Tripoli, qui entravent les perspectives du processus politique. Toute faction ou tout acteur libyen alimentant le conflit civil porte atteinte à des innocents et fait obstacle à la paix que les Libyens méritent.

L’Europe n’en a pas fini avec la Libye. L’éviction de Kadhafi en 2011 a fait imploser le pays, en proie depuis cette date aux violences tribales. Rien n’exclut qu’une dégradation de la situation ne favorise une reprise des flux migratoires en Méditerranée.

Par transparence, on précisera que le maréchal Haftar est souvent présenté comme lié à la CIA. Rien n’exclut donc que la marche sur Tripoli ne soit une opération de déstabilisation américaine dans un contexte large.


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