USA: Elon Musk accusé de centraliser les données privées de migrants à expulser

USA: Elon Musk accusé de centraliser les données privées de migrants à expulser


Partager cet article

Selon des enquêtes de Wired et CNN, Elon Musk, via son Département de l’Efficacité Gouvernementale (DOGE), travaillerait avec Peter Thiel et sa société Palantir pour créer une base de données centralisée visant à accélérer les déportations. Ce système agrégerait des données sensibles provenant de l’IRS, de la Sécurité sociale et du Département de la Sécurité intérieure (DHS), afin d’identifier massivement les immigrants sans papiers. Ce programme, surnommé « la machine de déportation », suscite une vive inquiétude parmi les défenseurs des droits civiques.

Quittant bientôt le département de l’efficacité gouvernementale (DOGE) de l’administration Trump en mai pour se consacrer à Tesla, Elon Musk est accusé de vouloir mettre en place une base de données pour accélérer les expulsions des migrants.Selon des révélations de Wired et CNN, le Département de l’efficacité gouvernementale de Musk (DOGE) travaillerait à la création d’une base de données centralisée destinée à regrouper les informations personnelles d’immigrants en vue de leur expulsion rapide. Pour ce faire, Elon Musk collaborerait étroitement avec son allié de longue date, Peter Thiel, à travers l’utilisation des logiciels de Palantir, une entreprise spécialisée dans l’extraction de données et déjà partenaire historique de l’ICE (Immigration and Customs Enforcement). Beaucoup craignent que son projet pourrait ouvrir la porte à des abus de pouvoir, sur fond de violations de la vie privée et d’atteinte aux droits fondamentaux. Pour rappel, juridiquement, le statut de conseiller « spécial » de Musk ne lui permet pas d’être employé plus de 130 jours, ce qui le contraint à quitter ses fonctions officielles au plus tard cet été.

Palantir, outil clé de la chasse aux migrants


Palantir, spécialisée dans l’analyse de données et déjà partenaire de l’ICE (Immigration and Customs Enforcement), étendrait son emprise en interconnectant des agences gouvernementales. Un responsable de l’ère Trump a confié à CNN : « Ils prennent les informations existantes pour les intégrer dans un système unique. Tout passe par Palantir. »

Des sources anonymes à la Maison Blanche décrivent un mécanisme permettant de générer des « listes de ciblage » pour faciliter arrestations et expulsions. Un ancien haut responsable de l’IRS s’alarme : « S’ils conçoivent une machine à déportations, ils en auront les moyens.

Des sources qui ont parlé à Wired et CNN ont révélé que le Département de l’efficacité gouvernementale (DOGE) d’Elon Musk compte dresser une liste des immigrants à cibler en utilisant des données sensibles.

En réalité, le milliardaire prévoit d’utiliser un logiciel de Palantir, la société d’exploration de données dirigée par son ami Peter Thiel. L’entreprise collabore depuis longtemps avec le gouvernement pour amasser des informations provenant de l’Internal Revenue Service (IRS) de la Sécurité sociale et du Départment of Homeland Security (DHS).

Depuis plus d’une décennie, Palantir travaille aussi avec l’Immigration and Customs Enforcement (ICE), ce qui lui a permis de suivre les immigrants grâce à leurs documents. Un responsable de l’administration Trump a déclaré à CNN qu’ils vont intégrer ces informations dans un système qui permettra de créer rapidement des « listes de ciblage ». « S’ils conçoivent une machine à expulser, ils seront capables de le faire » a aussi indiqué un ancien haut fonctionnaire de l’IRS à CNN.

Donald Trump a nié vouloir utiliser un tel outil

Cette procédure adoptée par Elon Musk pourrait générer des violations de la vie privée. Un conseiller principal de la commission de surveillance de la Chambre des représentants a déclaré à Wired que « les membres du DOGE ne respectent pas les lois nationales sur la confidentialité et la cybersécurité et que leurs actions s’apparentent davantage aux tactiques utilisées par leurs adversaires ». Il a parlé d’une série de malversations techniques détectée dans la manipulation des données.

Selon cette source de la Chambre des représentants, le DOGE essaie de « brouiller intentionnellement leurs pistes » pour accéder de manière excessive et illégale « aux données des Américains ». Lors d’une interview avec Time, le président Donald Trump a nié les allégations selon lesquelles la base de données nouvellement créée servirait à expulser des immigrants.

Karen Noble, avocate à l’Electronic Frontier Foundation, met en garde : « Ces systèmes sont cloisonnés pour une raison. Une base centralisée permet de traquer n’importe qui, à tout moment. »

Alors que la frontière entre innovation technologique et dérive autoritaire devient de plus en plus floue, ce projet met en lumière un enjeu fondamental : qui contrôle les données, contrôle les personnes.


Partager cet article
Commentaires

S'abonner au Courrier des Stratèges

Abonnez-vous gratuitement à la newsletter pour ne rien manquer de l'actualité.

Abonnement en cours...
You've been subscribed!
Quelque chose s'est mal passé
PLFSS 2026 : l'art de la pyrotechnie parlementaire, par Vincent Clairmont

PLFSS 2026 : l'art de la pyrotechnie parlementaire, par Vincent Clairmont

L'adoption, samedi 8 novembre 2025, de la première partie du Projet de Loi de Financement de la Sécurité Sociale (PLFSS) pour 2026 n'aura trompé personne au sein de l'Hémicycle. Le score étriqué de 176 voix pour contre 161 ne signe en rien une adhésion au projet du gouvernement, ni même une improbable lune de miel sur l'autel des finances sociales. Ce vote, fruit d'un calcul politique aussi cynique que nécessaire, est avant tout une manœuvre. Une partie de l'opposition, notamment le Parti


Rédaction

Rédaction

Pourquoi votre stratégie Barbell est incomplète sans la bonne banque privée digitale

Pourquoi votre stratégie Barbell est incomplète sans la bonne banque privée digitale

L’année 2026 semble promise, comme les précédentes, à une volatilité extrême et à des chocs imprévisibles. Les modèles d'investissement classiques, qui misent sur la « diversification moyenne » et l’optimisation du risque au milieu du spectre, sont non seulement fragiles, mais destinés à être pulvérisés à l’occasion du prochain « cygne noir » que l'Histoire ne manquera pas de nous servir. Face à ce chaos qui se déploie sous nos yeux, nous vous avons présenté dimanche 2 novembre la seule philoso


FLORENT MACHABERT

FLORENT MACHABERT

9/11 : quand un prof de Berkeley contestait le rôle de Cheney, par Thibault de Varenne

9/11 : quand un prof de Berkeley contestait le rôle de Cheney, par Thibault de Varenne

Elise Rochefort a évoqué pour nous les controverses officielles sur l'emploi du temps de Dick Cheney le 11 septembre 2001. Peter Dale Scott, diplomate canadien devenu professeur à l'Université Berkeley, en Californie, a prétendu documenter le contexte de cette affaire explosive. Et voici les thèses qu'il a défendues, accompagnées de leurs critiques, bien entendu... Peter Dale Scott (né en 1929) représente une figure intellectuelle singulière et complexe dans le paysage académique nord-améri


Éric Verhaeghe

Éric Verhaeghe

Que faisait feu Dick Cheney le 11 septembre 2001 ? par Elise Rochefort

Que faisait feu Dick Cheney le 11 septembre 2001 ? par Elise Rochefort

Le 11 septembre 2001, le vice-Président de George W. Bush, Dick Cheney, décédé cette semaine, fait face seul ou presque au traumatisme du polyterrorisme qui frappe les USA. Mais qu'a-t-il fait au juste ? Près de vingt-cinq plus tard, voici le point des zones d'ombre et de controverse. L'analyse du rôle joué par le vice-président Richard "Dick" Cheney le 11 septembre 2001 est essentielle pour comprendre la réponse du gouvernement américain à la crise et l'évolution ultérieure de l'autorité e


Rédaction

Rédaction