L'année 2025 restera gravée dans l'histoire militaire contemporaine comme le point de bascule de la guerre russo-ukrainienne, marquant la transition d'une guerre d'usure positionnelle vers une guerre de dislocation progressive des lignes fortifiées établies depuis 2014. Si les années précédentes avaient été définies par des offensives et contre-offensives massives aux gains territoriaux souvent modestes par rapport aux moyens engagés, 2025 a vu l'effondrement méthodique, bastide par bastide, de la "ceinture de forteresses" ukrainienne dans le Donbass.

L'analyse détaillée des opérations terrestres, navales et aériennes révèle une stratégie russe revenue aux fondamentaux de la doctrine soviétique "Deep Battle" ("opérations en profondeur"), adaptée à l'ère des drones : une pression constante sur l'ensemble de la ligne de front pour fixer les réserves adverses, combinée à une concentration de feux d'artillerie et d'aviation tactique sur des nœuds logistiques clés. Cette approche a permis à Moscou de revendiquer, au prix de pertes humaines probablement vertigineuses (dépassant selon toute vraisemblance le million de victimes cumulées depuis 2022), la capture de verrous stratégiques tels que Tchassiv Yar, Toretsk, Siversk, et de menacer directement le hub vital de Pokrovsk en cette fin d'année.

Cependant, cette dynamique terrestre défavorable à Kiev a été contrebalancée par une mutation spectaculaire de la guerre asymétrique. L'Ukraine, confrontée à une pénurie critique de main-d'œuvre et de munitions d'artillerie, a porté la guerre navale à un niveau inédit, frappant la flotte russe non seulement dans ses sanctuaires de la mer Noire mais jusqu'en Méditerranée, et intégrant avec succès les chasseurs F-16 dans une défense antimissile complexe. L'internationalisation du conflit a également franchi un seuil critique avec l'engagement direct de troupes nord-coréennes sur le sol européen, transformant de facto le conflit en une guerre de coalition pour le bloc anti-occidental.
Cette chronique dissèque les évolutions du conflit bataille par bataille, analyse les transformations capacitaires des belligérants, et dresse le bilan humain et matériel d'une année de guerre totale.
Le théâtre aérien et la guerre énergétique : stratégie de l'étranglement
Avant d'aborder les mouvements terrestres, il est impératif de comprendre la dimension aérienne qui a conditionné l'ensemble des opérations de 2025. La Russie a mené une campagne d'interdiction et de destruction systématique visant à découpler le front ukrainien de son arrière-pays logistique et industriel.
L'évolution de la menace aérienne russe
Dès l'hiver 2024-2025, les Forces Aérospatiales Russes (VKS) ont modifié leurs tactiques de bombardement. L'utilisation massive de bombes planantes guidées (FAB-500, FAB-1500 et FAB-3000 équipées de modules UMPK) a permis à l'aviation russe de frapper les fortifications ukrainiennes sans entrer dans l'enveloppe létale des défenses sol-air à courte et moyenne portée.
Parallèlement, la campagne de frappes stratégiques contre le réseau énergétique a atteint une efficacité redoutable. En mai 2025, 90 % de la capacité de production thermique ukrainienne avait été détruite ou endommagée. À l'automne 2025, le réseau électrique ne fonctionnait plus qu'à un tiers de sa capacité d'avant-guerre, plongeant les villes et les industries de défense dans des blackouts chroniques. Cette dégradation a eu un impact direct sur la capacité de l'Ukraine à maintenir sa production locale de drones et à assurer la logistique ferroviaire électrique vers le front du Donbass.
L'intégration des F-16 et la défense antimissile
L'année 2025 a marqué l'entrée en service opérationnel des escadrons de F-16 livrés par la coalition occidentale (Danemark, Pays-Bas, Norvège). Contrairement aux attentes d'une suprématie aérienne immédiate, les F-16 ont été employés principalement comme vecteurs de défense aérienne mobile et flexible.
Lors de l'attaque massive des 22 et 23 décembre 2025, qui a vu la Russie lancer 635 drones (Shahed et Gerbera), 3 missiles balistiques Kinzhal et 35 missiles de croisière (Kh-101 et Iskander-K), les F-16 ont démontré leur valeur stratégique. Le porte-parole de l'Armée de l'air ukrainienne, Yuriy Ihnat, a crédité les F-16 de la majorité des interceptions de missiles de croisière lors de cette séquence, soulignant leur rôle crucial dans la protection des infrastructures restantes. Équipés de pods de ciblage Sniper et de roquettes guidées laser APKWS II, ces appareils ont offert une solution économiquement viable pour contrer les vagues de drones, préservant les précieux missiles Patriot et IRIS-T pour les menaces balistiques. En fin d'année, les F-16 assuraient près de 80 % des sorties de combat de l'aviation ukrainienne, supplantant définitivement les flottes héritées de MiG-29 et Su-27.
Analyse chronologique des opérations terrestres
La guerre terrestre en 2025 s'articule autour de la rupture progressive de l'arc défensif ukrainien dans le Donbass. Cette séquence peut être divisée en trois phases distinctes : l'attrition hivernale, la rupture estivale des bastions, et l'exploitation automnale vers les hubs logistiques.
Phase I : l'usure hivernale et la "Guerre cognitive" (janvier – avril 2025)
Le début de l'année 2025 est caractérisé par ce que l'Institute for the Study of War (ISW) qualifie de "campagne de guerre cognitive" menée par le Kremlin. L'objectif russe était de saturer l'espace informationnel et le champ de bataille de multiples vecteurs d'attaque pour disperser les réserves ukrainiennes et créer un sentiment d'inévitabilité de la défaite.
Les opérations frontalières (Nord et Nord-Est)
Moscou a réactivé des secteurs dormants de la frontière dans les oblasts de Soumy et Kharkiv. Des incursions limitées, comme celle du village de Hrabovske en décembre (bien que tardive, elle illustre la tactique employée toute l'année), visaient à fixer les brigades mécanisées ukrainiennes loin du front principal du Donbass. Ces opérations, souvent menées par des éléments légers et des groupes de reconnaissance, n'avaient pas pour but la conquête territoriale profonde, mais l'élargissement de la zone grise et l'épuisement des défenseurs.
La bataille de Koupiansk : l'échec russe initial
Sur l'axe de Koupiansk, les forces russes, comprenant des éléments de la 1ère Armée de chars de la Garde et de la 6ème Armée combinée, ont tenté de percer vers la rivière Oskil. Cependant, cette offensive s'est heurtée à une défense ukrainienne dense. Les blogueurs militaires russes ont eux-mêmes critiqué le commandement pour des rapports falsifiés exagérant les avancées, notamment autour de Synkivka et Petropavlivka, révélant des dysfonctionnements persistants dans la chaîne de commandement russe. Malgré des assauts répétés, la ligne de front au nord est restée relativement stable durant le premier semestre, fixant néanmoins d'importantes ressources ukrainiennes.

Phase II : la rupture des forteresses (mai – août 2025)
C'est au printemps et à l'été 2025 que la situation a basculé de manière dramatique pour les forces ukrainiennes dans le centre du Donbass. La Russie a concentré ses efforts sur deux verrous essentiels : Tchassiv Yar et Toretsk.
La chute de Tchassiv Yar (31 juillet 2025)
Tchassiv Yar, perchée sur des hauteurs tactiques dominantes à l'ouest de Bakhmout, constituait le pivot de la défense ukrainienne protégeant l'agglomération de Kostiantynivka-Kramatorsk.
- Forces en présence : l'offensive russe a été menée principalement par la 98ème Division Aéroportée (VDV), appuyée par des unités de volontaires et une artillerie massive. Côté ukrainien, la défense reposait sur des brigades mécanisées usées par des mois de combats ininterrompus.
- Déroulement tactique : après avoir conquis le quartier périphérique "Kanal" à l'est du canal Siverskyi Donets-Donbass en juin, les forces russes ont réussi à franchir cette barrière naturelle en plusieurs points. L'utilisation intensive de drones FPV a permis d'isoler les points d'appui ukrainiens, tandis que l'aviation nivelait les immeubles résidentiels utilisés comme positions de tir.
- Issue : le Ministère de la Défense russe a revendiqué la capture complète de la ville le 31 juillet 2025. Bien que des éléments ukrainiens aient continué à combattre en périphérie ouest pendant quelques semaines, la perte de cette hauteur a offert aux FAFR un contrôle de feu sur les routes logistiques vers Kostiantynivka, compromettant gravement la défense de ce secteur vital.
Le "Hachoir" de Toretsk (chute le 7 août 2025)
Simultanément, une bataille d'une brutalité extrême se déroulait à Toretsk, une ville minière fortifiée depuis 2014.
- Contexte : Toretsk représentait une menace constante sur le flanc de l'avancée russe vers le nord. Sa capture était indispensable pour sécuriser l'axe vers Pokrovsk.
- Forces et tactiques : la 2ème Armée Combinée de la Garde russe et la 27ème Division de Fusiliers Motorisés ont mené l'assaut. Les tactiques russes ont évolué vers des assauts d'infanterie par petits groupes ("assauts de viande" ou meat assaults), sacrifiant du personnel pour révéler les positions de tir ukrainiennes, ensuite traitées par l'artillerie et les bombes planantes. La 12ème Brigade "Azov" ukrainienne a mené des contre-attaques héroïques, capturant même des prisonniers russes lors de combats rapprochés en janvier, mais n'a pu endiguer la marée.
- Bilan humain : l'intensité des combats est attestée par les estimations de pertes. Une brigade ukrainienne opérant dans le secteur a estimé que les forces russes auraient subi environ 51 000 pertes (tués et blessés) en un an de combats pour la seule ville de Toretsk.
- Conséquences : la ville est tombée le 7 août 2025. Outre la perte stratégique, la chute de Toretsk a privé l'Ukraine de sa dernière mine de charbon à coke opérationnelle, portant un coup sévère à l'industrie sidérurgique nationale.
Phase III : l'offensive sur Pokrovsk et l'effondrement des flancs (Septembre – Décembre 2025)
La chute de Toretsk et Tchassiv Yar a ouvert la voie à l'objectif principal de la campagne 2025 : Pokrovsk. Ce nœud ferroviaire et routier est le cœur logistique de toute la défense ukrainienne dans le sud du Donbass.
L'encerclement opérationnel et la chute de Selydove
À l'automne, les forces russes ont lancé une manœuvre en tenaille visant à isoler Pokrovsk. Cette avance a nécessité la neutralisation des flancs, notamment la ville de Selydove.
- Bataille de Selydove : en octobre et novembre, les troupes russes ont contourné Selydove, coupant ses lignes de ravitaillement. La ville est tombée en novembre 2025, permettant aux Russes de resserrer l'étau sur Pokrovsk par le sud.
Le siège de Pokrovsk (décembre 2025)
En fin d'année, la bataille pour Pokrovsk est entrée dans sa phase urbaine.
- Situation tactique : au 22-24 décembre, des combats de rue intenses sont signalés. Les forces russes ont infiltré les quartiers périphériques et établi des positions de tir pour drones FPV dans les immeubles résidentiels. Le 7ème Corps de Réaction Rapide ukrainien défend la ville avec acharnement, infligeant des pertes aux forces russes en décembre dans son secteur de responsabilité.
- État des lieux : bien que la ville ne soit pas totalement tombée, elle a perdu sa fonction de hub logistique. Les routes sont sous le feu direct, et la défense ukrainienne se bat désormais pour gagner du temps et couvrir la préparation de nouvelles lignes de défense plus à l'ouest, vers le Dniepr.
Le retrait de Siversk (23 Décembre 2025) : l'effondrement du flanc Nord
L'année s'achève sur une note sombre pour Kiev avec l'annonce officielle, le 23 décembre 2025, du retrait des forces ukrainiennes de Siversk.

- Analyse : Siversk, située dans une cuvette au nord de Bakhmout, était devenue un saillant intenable menacé d'encerclement. L'État-major ukrainien a justifié ce retrait par la nécessité de "préserver la vie des soldats" face à une supériorité numérique russe écrasante et des conditions météorologiques difficiles favorisant les infiltrations d'infanterie.
- Implication stratégique : ce retrait fait tomber le dernier verrou protégeant l'approche orientale de l'agglomération Sloviansk-Kramatorsk, exposant désormais le cœur historique de la défense ukrainienne dans le Donbass à une attaque sur deux axes convergents.
Tableau récapitulatif des opérations terrestres majeures 2025
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Internationalisation et mutation des forces
Le facteur nord-coréen : de la logistique au combat
L'année 2025 a vu l'entrée en guerre ouverte de la Corée du Nord aux côtés de la Russie. Initialement limités à un soutien logistique (obus, missiles KN-23), les effectifs nord-coréens sont devenus des combattants de première ligne.
- Effectifs et déploiement : les estimations des services de renseignement occidentaux et sud-coréens font état d'un contingent de 10 000 à 12 000 soldats du 11ème Corps d'Armée ("Corps des Tempêtes") déployés principalement dans l'oblast de Koursk pour repousser l'incursion ukrainienne et dans certains secteurs du Donbass.

- Performance au combat : ces troupes, bien qu'endoctrinées, se sont révélées tragiquement inadaptées à la guerre technologique moderne. Dépourvues d'expérience face aux drones FPV et à l'artillerie de précision, elles ont subi des taux de pertes effroyables. Des rapports ukrainiens indiquent qu'elles ont parfois été utilisées comme "détecteurs de mines humains", subissant jusqu'à 90 % de pertes dans certaines unités engagées au printemps. Cependant, leur présence a permis à la Russie de libérer ses propres unités d'élite (VDV, Infanterie de Marine) pour les offensives décisives de Pokrovsk.
Bilan humain : une hémorragie historique
Le coût humain de l'année 2025 est sans précédent depuis la Seconde Guerre mondiale en Europe.
- Pertes russes : le Ministère de la Défense britannique estime que le total des pertes russes (tués et blessés) a franchi la barre du million en 2025, atteignant environ 1 118 000 en octobre. Pour la seule année 2025, les pertes russes sont estimées à 332 000 hommes sur les dix premiers mois. En fin d'année, le taux de pertes journalier dépassait régulièrement les 1 000 soldats, un rythme soutenu par un recrutement continu et des incitations financières massives.
- Pertes ukrainiennes : les chiffres restent classifiés et sujets à la guerre de l'information. Des estimations politiques américaines (citées par Donald Trump) évoquent 400 000 pertes totales (tués et blessés) cumulées fin 2024/début 2025, mais ces chiffres semblent fortement sous-estimés. Bien que le ratio de pertes ne soit pas forcément défavorable à l'Ukraine (estimé entre 1:3 et 1:4), l'impact démographique est proportionnellement plus sévère pour Kiev.

Le théâtre naval : l'extension du domaine de la lutte
Alors que le front terrestre reculait, l'Ukraine a remporté des victoires stratégiques majeures sur mer, redéfinissant les règles de la guerre navale.
La révolution des drones sous-marins : l'attaque de Novorossiysk
Le 15 décembre 2025, le Service de Sécurité d'Ukraine (SBU) et la Marine ukrainienne ont mené une opération conjointe historique.
- L'arme : le drone "Sub Sea Baby", une version submersible et autonome des drones de surface qui avaient déjà chassé la flotte russe de Sébastopol.
- La cible : un sous-marin de classe Kilo (probablement le Rostov-sur-le-Don, déjà visé par le passé) stationné à la base navale de Novorossiysk, théoriquement hors de portée et protégé par des défenses multicouches.
- Résultat : le sous-marin a été frappé à quai, subissant des dommages critiques.
- Signification stratégique : cette frappe a prouvé qu'il n'existe plus de "sanctuaire" pour la flotte russe en mer Noire. La menace sous-marine autonome a forcé la Russie à disperser encore davantage ses navires, compliquant sa logistique et ses capacités de frappe de missiles Kalibr.

L'escalade méditerranéenne
Le 19 décembre 2025, l'Ukraine a étendu le conflit bien au-delà de son théâtre régional immédiat.
- L'opération : une frappe de drone aérien à longue portée a visé le pétrolier Qendil, navire appartenant à la "flotte fantôme" russe, alors qu'il naviguait en mer Méditerranée au large des côtes libyennes, à plus de 2 000 km des frontières ukrainiennes.
- Objectif : cette action visait à perturber les flux financiers de Moscou en ciblant les exportations pétrolières illicites qui financent l'effort de guerre.
- Réaction : Vladimir Poutine a dénoncé un acte de "piraterie" et menacé de représailles immédiates, soulignant la nervosité du Kremlin face à cette nouvelle vulnérabilité de ses routes commerciales vitales.

Perspectives géopolitiques et plans de paix
La fin de l'année 2025 est dominée par une frénésie diplomatique, exacerbée par le contexte politique aux États-Unis et l'épuisement mutuel des belligérants. Deux visions de la fin du conflit s'affrontent directement sur la table des négociations.
Le "Plan Trump" (28 points)
Soutenu par l'entourage du président américain (élu ou en transition selon le contexte de fin 2025), ce plan présenté en novembre vise un gel rapide du conflit. Ses points clés incluent :
- Un cessez-le-feu immédiat sur la ligne de front actuelle.
- La création d'une zone démilitarisée (ZDM) patrouillée par des troupes non-américaines.
- Le gel de l'adhésion de l'Ukraine à l'OTAN pour une durée indéterminée (ou au moins 20 ans).
- Un plafond imposé aux effectifs de l'armée ukrainienne en temps de paix (600 000 hommes).
- La reconnaissance de facto (mais non de jure) du contrôle russe sur les territoires occupés.

Le "Plan Zelensky" (20 points)
En réponse, le président Zelensky a dévoilé le 23 décembre 2025 une contre-proposition élaborée avec les partenaires européens. Ce plan tente de sauver l'essentiel de la souveraineté ukrainienne :
- Acceptation du gel des combats sur la ligne de contact actuelle (Louhansk, Donetsk, Zaporijjia, Kherson), mais refus catégorique de toute cession territoriale légale.
- Maintien d'une force armée défensive robuste de 800 000 hommes (rejetant le plafond américain).
- Exigence de garanties de sécurité "type Article 5" de la part des États-Unis et de l'Europe, à défaut d'une adhésion immédiate à l'OTAN.
- Création d'une "zone économique franche" dans le Donbass, plutôt qu'une simple cession.
Bilan territorial 2025
Malgré l'intensité des combats et les pertes massives, les gains territoriaux russes en 2025 restent modestes en termes de surface, bien que critiques en termes de valeur stratégique. La Russie a conquis environ 1 % de territoire supplémentaire sur l'année, progressant à un rythme moyen de 176 miles carrés (environ 450 km²) par mois. Elle contrôle désormais environ 20 % du territoire ukrainien total. L'Ukraine conserve une minuscule enclave symbolique dans les régions russes de Koursk et Belgorod (3-4 miles carrés), un atout négligeable militairement mais conservé comme monnaie d'échange politique.
Conclusion
L'année 2025 s'achève sur un constat de rupture stratégique. La Russie, par une application brutale de sa masse militaire et au prix d'une saignée démographique et économique majeure, a réussi à faire sauter les verrous qui bloquaient son avancée dans le Donbass depuis une décennie. La chute successive de Tchassiv Yar, Toretsk et Siversk, et le siège de Pokrovsk, ont détruit l'architecture défensive ukrainienne à l'est.
Cependant, cette victoire opérationnelle russe est une victoire à la Pyrrhus. L'armée russe termine l'année épuisée, dépendante de l'aide nord-coréenne et vulnérable sur ses flancs maritimes et économiques. L'Ukraine, bien que forcée de reculer sur terre et étranglée énergétiquement, a démontré une résilience technologique et une capacité d'innovation asymétrique qui lui permettent de continuer à infliger des coûts insoutenables à son adversaire.
L'issue de la guerre ne se joue désormais plus uniquement dans les tranchées boueuses de Pokrovsk, mais dans les chancelleries occidentales, où le sort de l'Ukraine dépendra de la capacité de Kiev à transformer ses succès asymétriques et sa résistance héroïque en leviers diplomatiques face à une administration américaine pressée de clore le dossier.







