TVA à 20 % sur l’énergie : un choix de Bercy, pas une exigence européenne
Photo by Severin Demchuk / Unsplash

TVA à 20 % sur l’énergie : un choix de Bercy, pas une exigence européenne


Partager cet article

Depuis le 1er août, la TVA sur les abonnements au gaz et à l’électricité en France est passée de 5,5 % à 20 %. Si certains accusent l’Union européenne d’avoir imposé cette hausse, il s'avère que c’est bien le gouvernement français, et non Bruxelles, qui a pris cette décision.

Le 1ᵉʳ août, pendant que nombre de Français profitaient de leurs vacances, une mesure inattendue est entrée en vigueur : l’augmentation de la TVA sur les abonnements au gaz et à l’électricité, passant de 5,5 % à 20 %. Les causes de cette nouvelle taxation sont vite devenues une source de débat. Selon les rumeurs, il s’agit d’une obligation de l’Union européenne. Est-ce vrai ?

Un choix français ou une exigence européenne ?

Depuis le vendredi 1er août, la TVA sur les abonnements au gaz et à l’électricité a grimpé fortement. Elle est passée de 5,5% à 20%. Cette nouvelle a évidemment suscité de l’inquiétude chez les consommateurs. Ils s’interrogent des conséquences de cette nouvelle taxation sur leurs factures d’énergie.

A priori, cette TVA de 20% s’applique uniquement sur le prix de l’abonnement. Son impact sur les factures énergétiques devrait être atténué par la baisse de deux autres taxes sur la consommation.

Cette explication pourrait rassurer les usagers. Mais la présumée raison de cette hausse de TVA est devenue une source de débat. Des publications sur les réseaux sociaux révèlent qu’elle a été imposée par l’Union européenne (UE).

Dans un post sur X daté du 29 juillet, l’ex-député européen et fondateur du parti Les Patriotes (LP), Florian Philippot, a déclaré: "c’est une hausse rendue obligatoire par l’Union européenne . Il a d’ailleurs qualifié cette décision de « machin fou » et il a même réclamé la sortie de la France de l’UE.

Un poids de plus pour les ménages français

Dans un communiqué, la Commission européenne rappelle que les États membres disposent d’une large marge de manœuvre concernant les taux de TVA.

Deux principes sont simplement posés :

  • Le taux normal ne peut pas être inférieur à 15 %.
  • Les États peuvent appliquer des taux réduits (jusqu’à 5 % minimum) à certains biens et services listés, dont l’énergie domestique fait partie.

Cependant, Bruxelles n’a jamais exigé une hausse à 20 %. Elle a simplement rappelé la nécessité d’une harmonisation, sans en préciser le sens.

En clair, la France aurait très bien pu aligner vers le bas, en appliquant 5,5 % à l’ensemble de la facture d’électricité — mais le gouvernement a sciemment écartée.

Avec cette hausse, Bercy cherche à récupérer des recettes pour contenir la dette publique,comme toujours ce sont encore les ménages qui paient.


Partager cet article
Commentaires

S'abonner au Courrier des Stratèges

Abonnez-vous gratuitement à la newsletter pour ne rien manquer de l'actualité.

Abonnement en cours...
You've been subscribed!
Quelque chose s'est mal passé
9/11 : quand un prof de Berkeley contestait le rôle de Cheney, par Thibault de Varenne

9/11 : quand un prof de Berkeley contestait le rôle de Cheney, par Thibault de Varenne

Elise Rochefort a évoqué pour nous les controverses officielles sur l'emploi du temps de Dick Cheney le 11 septembre 2001. Peter Dale Scott, diplomate canadien devenu professeur à l'Université Berkeley, en Californie, a prétendu documenter le contexte de cette affaire explosive. Et voici les thèses qu'il a défendues, accompagnées de leurs critiques, bien entendu... Peter Dale Scott (né en 1929) représente une figure intellectuelle singulière et complexe dans le paysage académique nord-améri


Éric Verhaeghe

Éric Verhaeghe

Que faisait feu Dick Cheney le 11 septembre 2001 ? par Elise Rochefort

Que faisait feu Dick Cheney le 11 septembre 2001 ? par Elise Rochefort

Le 11 septembre 2001, le vice-Président de George W. Bush, Dick Cheney, décédé cette semaine, fait face seul ou presque au traumatisme du polyterrorisme qui frappe les USA. Mais qu'a-t-il fait au juste ? Près de vingt-cinq plus tard, voici le point des zones d'ombre et de controverse. L'analyse du rôle joué par le vice-président Richard "Dick" Cheney le 11 septembre 2001 est essentielle pour comprendre la réponse du gouvernement américain à la crise et l'évolution ultérieure de l'autorité e


Rédaction

Rédaction

Amis de la liberté : cessez d'être les idiots utiles du système, faites sécession !

Amis de la liberté : cessez d'être les idiots utiles du système, faites sécession !

La démocratie parlementaire se meurt dans le jeu des partis. Mais sommes-nous impuissants face à ce naufrage ? Et sommes-nous vraiment condamnés à attendre les prochaines élections ? Soyons lucides. La France n’est pas une démocratie libérale ; c’est un Moloch administratif, une machine à broyer l’individu sous le poids de la norme, de la taxe et de la morale collective. Depuis des décennies, les libertariens français s’épuisent dans un combat politique qui ressemble à une farce tragique. I


Éric Verhaeghe

Éric Verhaeghe

Doctolib: le “macronisme sanitaire”condamné pour abus de position dominante

Doctolib: le “macronisme sanitaire”condamné pour abus de position dominante

Sanctionné pour abus de position dominante, Doctolib voit enfin sa toute-puissance mise à nu. Derrière la success story encensée par Macron pendant la crise sanitaire, se cachait une machine à enfermer les praticiens, les patients et la concurrence. L'Autorité de la concurrence vient d'infliger une amende salée à Doctolib, le géant de la prise de rendez-vous médical. Cette sanction pour abus de position dominante révèle des pratiques d'exclusivité et d'acquisitions prédatrices choquantes. Plus


Rédaction

Rédaction