Il paraît que nous sommes une secte raëlienne. C’est du moins l’aveu d’introduction d’Éric Verhaeghe. Mais rassurez-vous, ici, pas de soucoupes volantes, juste une tentative désespérée de comprendre pourquoi Donald Trump, le grand héros de la droite souverainiste européenne, semble avoir autant envie de nous sauver que de nous couler.

L’art subtil de se faire tondre avec le sourire
C’est tout le paradoxe savoureux de notre époque. Donald Trump publie un papier stratégique où il s’inquiète, la larme à l’œil, de l’« effacement civilisationnel » de l'Europe. C’est touchant. On se sent compris. Enfin quelqu’un qui voit que le Vieux Continent prend l’eau !
Sauf que la bouée de sauvetage que nous lance l’Oncle Sam est en plomb. Comme le souligne Éric avec une cruauté délicieuse, il est fascinant de voir les souverainistes européens applaudir un homme dont le programme économique tient en une phrase : « Make Europe Pay Again ». Trump nous aime tellement qu'il veut nous taxer jusqu'à l'os. C'est du BDSM géopolitique : « Je t’aime, je te protège des barbares, mais d’abord, tu vas me payer 20 % sur ton vin et tes voitures. »

Trump, ce macroniste qui s’ignore
Le plus drôle – ou le plus effrayant, c'est selon – c’est l’analyse de Florent Machabert. Notre catholique du Bourbonnais au sang bleu ose l’impensable : il compare Trump à Macron. Blasphème ? Pas tant que ça.
Car Donald nous fait du « en même temps » de compétition.
- En même temps, il veut se désengager politiquement de l'Europe (débrouillez-vous avec Poutine).
- En même temps, il veut garder le marché européen ouvert pour écouler ses surplus.
Il veut fermer les frontières pour l'identité, mais s'aperçoit que sans immigrés, il n'y a plus personne pour ramasser les fraises ou construire ses tours dorées, ce qui fait flamber les prix. Résultat ? L'inflation américaine colle aux basques de l'électeur moyen comme le sparadrap du capitaine Haddock. Le génie des affaires se retrouve à faire la planche à billets pour subventionner ses propres agriculteurs, victimes de sa propre guerre commerciale avec la Chine. Brillant.
Pendant la fin du monde, le spectacle continue dans l'Allier
Mais le clou du spectacle (littéralement), c’est la solution. Face à l’effondrement de l’Occident, face à la guerre économique, face à la décadence bruxelloise, que fait-on ? On prend le maquis ? On achète de l'or ?
Non. On va dans le Bourbonnais.
Dans ce triangle des Bermudes de la « plouquerie » française (dixit Verhaeghe), coincé entre Moulins, Vichy et l’oubli, Florent Machabert organise la résistance. Comment ? En se déguisant en Napoléon ou en Saint-Louis dans une forêt.
C'est magnifique. Le monde brûle, les tarifs douaniers explosent, l'intelligence artificielle va tous nous remplacer, mais dans l'Allier, on tient la ligne en costume d'époque. C'est le « Puy du Fou » version underground. C'est peut-être ça, le vrai secret de l'identité française : cette capacité inouïe à ignorer le réel pour célébrer une gloire passée, pendant que les Américains et les Chinois se partagent les restes de notre économie.
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Êtes-vous un "riche" normal ?
En attendant que Trump nous sauve en nous ruinant, ou que Florent ne restaure l'Empire dans une clairière de l'Allier, il reste une question pragmatique : que faire de votre argent avant qu'il ne vaille plus rien ?
C'est là que le sarcasme s'arrête et que le réalisme reprend ses droits. Car si vous ne voulez pas finir comme l'agriculteur américain subventionné ou le consommateur européen tondu, il va falloir lire nos dossiers sur l'épargne. Parce que l'effacement civilisationnel, c'est triste, mais l'effacement de votre compte en banque, c'est tout de suite plus embêtant.
Alors, abonnez-vous. C'est moins cher qu'un droit de douane américain, et c'est plus utile qu'un costume de maréchal d'Empire (quoique...).

