Stalingrad de Macron : seulement 1% des soignants non-vaccinés suspendu…

Stalingrad de Macron : seulement 1% des soignants non-vaccinés suspendu…


Partager cet article

1% seulement des soignants non-vaccinés a fait l’objet d’une mesure de suspension. Pour l’instant, les autres semblent en état de lévitation administrative, signe tangible que, sans le dire, et derrière des communiqués triomphalistes aux accents de coups de menton, le gouvernement est impuissant à mater la résistance au vaccin obligatoire dans les services de santé. Cet aveu de faiblesse devrait revigorer les mouvements de réaction aux injonctions présidentielles.

???? L’obligation vaccinale des #soignants : « Près de 3 000 suspensions hier sur 2,7 millions de salariés, essentiellement du personnel du service support, peu de blouses blanches », @olivierveran dans #RTLMatin avec Yves Calvi pic.twitter.com/TpdLGwrTxL

— RTL France (@RTLFrance) September 16, 2021

Combien de soignants ont-ils été suspendus hier ? 3.000 selon le ministre Véran, dont on ne contestera pas les chiffres, puisqu’il adore jouer au Clémenceau (dans sa version briseur de grève, s’entend). Comme il l’a lui-même souligné, ces 3.000 suspensions doivent être rapportées aux 2,7 millions de soignants. Donc, pour travailler avec une cotte mal taillée, on dira que le ministère de la Santé a suspendu hier 0,1% des soignants parce qu’ils n’avaient pas obéi à l’obligation vaccinale.

Le chiffre dérisoire de 3.000 suspensions

En valeur absolue, 3.000 suspensions, ça impressionne. Rapportées à la masse des non-vaccinés, ce chiffre interroge sur le recul du gouvernement en matière d’obligation vaccinale.

En effet, hier, Gabriel Attal affirmait que 10% des soignants n’étaient toujours pas vaccinés, soit un volume de 270.000 soignants, 300.000 peut-être…

Obligation vaccinale: selon Gabriel Attal, 9 soignants sur 10 sont aujourd’hui vaccinés pic.twitter.com/zotLCzQuQy

— BFMTV (@BFMTV) September 15, 2021

Là encore, compte tenu de l’état d’esprit du gouvernement, ce chiffre de 300.000 soignants non vaccinés s’ajoute à tous ceux qui ont attendu la dernière minute pour être vaccinés, et à ceux qui ont démissionné préventivement ou à ceux qui se sont mis en disponibilité. Pour le gouvernement, il s’agit d’une véritable Bérézina.

Courant juillet, on estimait que 40% des soignants n’étaient pas vaccinés. Si l’on fait la somme des « suspendables », des démissionnaires et des « disponibles », il est plausible qu’on atteigne le volume de 20%. Autrement dit, la campagne d’intimidation menée dans les hôpitaux, parfois avec une violence extravagante, est en réalité un échec patent.

Même en se fiant aux chiffres du gouvernement, le mois d’août n’a permis de convaincre que les 3/4 des récalcitrants de recevoir une injection. Reste un noyau dur en situation de bloquer l’hôpital public.

Victoire aux points pour les non-vaccinés

Si les soignants non-vaccinés n’ont pas mis le gouvernement KO, ils ont quand même remporté une sérieuse manche aux points. Dans la pratique, avec seulement 3.000 suspensions contre 270.000 récalcitrants (on parle de 30.000 médecins libéraux sur 200.000 qui résisteraient, donc un potentiel d’au moins 200.000 fonctionnaires hospitaliers concernés), le gouvernement semble avoir reculé face à la masse des sanctions à prendre.

Nos lecteurs retrouveront ici un signal supplémentaire du Stalingrad que nous annoncions durant l’été pour les colonnes macroniennes.


Partager cet article
Commentaires

S'abonner au Courrier des Stratèges

Abonnez-vous gratuitement à la newsletter pour ne rien manquer de l'actualité.

Abonnement en cours...
You've been subscribed!
Quelque chose s'est mal passé
Le pouvoir se prépare à un soulèvement populaire

Le pouvoir se prépare à un soulèvement populaire

Alors que la France périphérique s'apprête à passer un Noël de gêne et d'angoisse, le spectacle offert par l'exécutif en cette fin 2025 n'est plus celui de la gestion, mais de la panique organisée. Pour comprendre la nature profonde du moment politique que nous vivons, il faut cesser d'écouter le bruit de fond médiatique et relier deux faits que la technocratie s'efforce de présenter comme distincts : la militarisation de la crise agricole par Sébastien Lecornu et l'adoption discrète, mais f


Éric Verhaeghe

Éric Verhaeghe

L'UE sacrifie la Belgique pour six mois de guerre en Ukraine, par Thibault de Varenne

L'UE sacrifie la Belgique pour six mois de guerre en Ukraine, par Thibault de Varenne

L'ivresse des sommets européens a laissé place à la gueule de bois des comptables. Alors que les discours officiels continuent de célébrer une "solidarité inébranlable", la réalité financière du conflit ukrainien vient de percuter le mur du réel. Deux documents techniques, lus conjointement, dessinent une trajectoire effrayante pour l'Union Européenne : l'évaluation glaciale du Fonds Monétaire International (FMI) publiée fin 2025 et les notes confidentielles sur la situation d'Euroclear à Bruxel


Rédaction

Rédaction

L'art de ne pas finir son assiette dans les castes parisiennes, par Veerle Daens

L'art de ne pas finir son assiette dans les castes parisiennes, par Veerle Daens

Finir ou ne pas finir ? Telle est la question qui, croyez-moi, a brisé plus de carrières mondaines qu'une faute d'orthographe dans un livret de messe. Dans le commun des mortels – cette zone floue qu'on appelle "la vraie vie" – une assiette vide est un signe de satisfaction. C'est le compliment du chef, la validation de la grand-mère, la preuve qu'on a bien mangé. Mais nous ne sommes pas ici pour parler des gens qui ont faim, mes chéris. Nous sommes ici pour parler des gens qui ont des principe


CDS

CDS

Comment Le Monde est devenu un journal d'opinion (très) ordinaire

Comment Le Monde est devenu un journal d'opinion (très) ordinaire

Dans l'histoire des régimes à bout de souffle, le masque de la respectabilité institutionnelle finit par glisser pour révéler les connivences. L'affaire « Legrand-Alloncle », qui secoue le landerneau médiatico-politique en cette fin d'année 2025, est de ceux-là. Au-delà de l'anecdote d'un déjeuner parisien enregistré à la sauvette, c'est le traitement qu'en fait le quotidien Le Monde qui doit retenir notre attention. Il signe, si besoin en était encore, l'acte de décès du « journal de référence


Éric Verhaeghe

Éric Verhaeghe