Selon un rapport de l’ONU, l’économie mondiale alimente la tragédie à Gaza
GAZA CITY, GAZA – OCTOBER 18: Palestinians carry usable items from the heavily damaged Al-Ahli Baptist Hospital building after bombing in Gaza City, Gaza on October 18, 2023. According to the Palestinian authorities, Israeli army is responsible for the deadly bombing. While the number of deaths as a result of the attack on the hospital increased to 471, major damage occurred in the hospital building and its surroundings. Belal Khaled / Anadolu (Photo by Belal Khaled / ANADOLU / Anadolu via AFP)

Selon un rapport de l’ONU, l’économie mondiale alimente la tragédie à Gaza


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Dans son rapport A/HRC/59/23, intitulé « De l’économie de l’occupation à l’économie du génocide », la rapporteuse spéciale des Nations Unies pour les droits humains dans les territoires palestiniens occupés, Francesca Albanese, dévoile les rouages économiques mondiaux soutenant ce que le rapport qualifie de « génocide des Palestiniens ». Ce rapport dévoile les liens étroits entre l’économie israélienne, les multinationales et les gouvernements étrangers qui, par leur inaction ou leur soutien actif, participent à la perpétuation de ce processus de génocide.

Le 1er juillet 2025, sur son compte X, Yanis Varoufakis, économiste grec et et ancien ministre des finances du gouvernement Tsipras attire l’attention sur un rapport de Francesca Albanese, rapporteur spécial des Nations unies sur les droits de l’homme dans les territoires palestiniens occupés depuis 1967. Intitulé « l’Économie du Génocide », ce rapport (A/HRC/59/23) dévoile la complicité des entreprises internationales derrière la « colonisation et la violence en Palestine ou se se cache une mécanique économique globale, parfaitement huilée et cyniquement rentable ».

Quand le business alimente la tragédie à Gaza

Selon le rapport,depuis plus de 50 ans, l’économie israélienne s’est construite autour de l’exploitation des territoires palestiniens. Le rapport détaille comment des secteurs entiers — construction, technologies de surveillance, agriculture, extraction des ressources — dépendent de l’occupation et de l’annexion progressive des terres palestiniennes.

Francesca Albanese pointe du doigt un large réseau d’entreprises, aussi bien israéliennes qu’internationales, qui tirent profit de l’expansion des colonies, de la privatisation des ressources palestiniennes, de la militarisation du territoire et du développement de technologies de contrôle des populations.

Ces acteurs privés auraient fourni aussi bien des bulldozers pour détruire des habitations palestiniennes que des systèmes de surveillance pour contrôler et opprimer la population civile.

Silence coupable des États et des gouvernements

Alors que les crimes de guerre et les violations du droit international sont documentés depuis des décennies, le rapport dénonce le silence complice des grandes puissances occidentales, qui ferment les yeux sur la transformation de l’occupation en un « génocide méthodique ».

Selon Francesca Albanese , les marchés financiers, les fonds d’investissement et de nombreuses entreprises multinationales continuent d’alimenter l’économie israélienne, malgré les avertissements répétés des instances onusiennes. Le rapport rappelle que le droit international impose la responsabilité des entreprises dans laprévention des violations graves des droits humains, y compris en situation de génocide.

Francesca Albanese appelle à une mise en accusation non seulement des responsables politiques et militaires, mais aussi des acteurs économiques, PDG, actionnaires et conseils d’administration, qui participent activement ou indirectement à ce »système criminel ».

Le rapport souligne que le droit international reconnaît différents degrés de responsabilité, de la complicité à la coaction, et qu’aucun acteur économique ne peut s’en laver les mains sous prétexte de neutralité commerciale.

Par ailleurs, les données d’Amnesty International, corroborant les conclusions d’Albanese sur un génocide en cours à Gaza, renforcent l’urgence de cette mobilisation.


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