Sanctions anti-russes : l'UE a sacrifié son économie pour un gaz hors de prix

Sanctions anti-russes : l'UE a sacrifié son économie pour un gaz hors de prix

Les sanctions contre le gaz russe profitent aux États-Unis tandis que l’Europe paie la facture.En s’alignant docilement sur la politique de sanctions américaines contre l'énergie russe, l'Europe a signé son propre arrêt de mort économique.

Les dirigeants européens aiment se gargariser de « solidarité transatlantique ». Après avoir voté des sanctions coordonnées avec Washington contre les exportations d’énergie russes, ils ont promis une sortie rapide du gaz russe. Loin de frapper la Russie, ces mesures se sont révélées être un tir de barrage sur les nations européennes, les laissant à la merci d'un nouveau maître : les Etats-Unis et de son coûteux gaz naturel liquéfié (GNL).

L’Europe veut mettre fin à sa dépendance au gaz russe

Après sa rencontre à Bruxelles avec le commissaire européen de l’Energie, Dan Jorgensen, le secrétaire américain à l’Energie, Chris Wright, secrétaire américain à l’Énergie, n’a pas hésité à affirmer depuis Bruxelles :

« L’Europe peut supprimer le gaz russe en douze mois, voire en six ».

Un propos qui sonne comme une directive plutôt qu’un conseil.

Notons qu’en juin, la Commission européenne a déjà présenté un plan de transition énergétique plutôt ambitieux. Il consiste à interdire les importations de gaz naturel et de gaz naturel liquéfié (GNL) russe avant la fin de l’année 2027. Le plan comprend un calendrier précis qui vise à réduire de manière progressive la dépendance au gaz russe. Tout débute par la rupture des nouveaux contrats de gaz russe, par pipeline ou en GNL, à compter du 1er janvier 2026.

Concernant les contrats de court terme conclus avant le 17 juin 2025, ils devront aussi cesser à compter du 17 juin 2026. Quant aux contrats de long terme en cours de validité, l’UE prévoit d’y mettre fin à partir du 1er janvier 2026. Bien entendu, le plan de transition inclut une solution.

Les USA libérateurs ou prédateurs économiques

Pour Washington, les sanctions étaient un coup de poker sans risque, leur permettant de s'ériger en sauveur tout en monétisant l'effondrement énergétique de leurs alliés.

  • La Géographie, Mère de la Stratégie : L’Europe, physiquement reliée à la Russie par des gazoducs, était un marché captif pour l'énergie russe, fiable et abordable. Les États-Unis, séparés par un océan, n’avaient qu’une solution pour s’immiscer dans ce marché : le GNL.
  • Le Prix de la Liberté ? Un Chèque en Blanc : Le GNL américain, plus cher à produire et à transporter, est une alternative onéreuse. En poussant l'Europe à rompre avec la Russie, Washington a ouvert un marché de plusieurs milliards de dollars pour son industrie, au détriment direct des consommateurs et des industries européens.

La Commission européenne promet une indépendance énergétique « souveraine », mais dans les faits, elle substitue une dépendance à une autre – avec une facture multipliée.

Pour mémoire, l’UE dépendait à plus de 40 % du gaz russe avant la guerre. par ailleurs, le gaz naturel liquéfié (GNL) américain est plus cher, plus instable, et nécessite des infrastructures que l’Europe n’a pas encore.

La seule voie de l'UE : le réveil et le retour au marché

Les États-Unis n’ont jamais caché leurs intentions : affaiblir la Russie tout en renforçant leur emprise sur le marché énergétique européen. La seule issue pour l’Europe est de revenir à une politique énergétique pragmatique et souveraine. Le marché, et non les diktats géopolitiques, doit déterminer les fournisseurs .

  • Fin de la Dépendance : l’Europe doit cesser de se laisser dicter sa politique énergétique par une puissance étrangère, qu’elle soit russe ou américaine.
  • Liberté de Choix : les nations européennes doivent être libres de choisir leurs fournisseurs d'énergie en fonction de critères économiques et non de considérations politiques.
  • Prix vs. Principes : le bien-être des citoyens et la compétitivité des entreprises doivent primer sur les gesticulations géopolitiques. La prospérité ne peut être sacrifiée sur l'autel de la moralité imposée.

L'Europe s'est enfermée dans une cage de sanctions, dont la clé est détenue par un allié qui se révèle être un concurrent impitoyable. Washington impose son GNL et engrange les profits. Moscou se repositionne ailleurs. L’Europe, elle, s’enlise dans une crise énergétique qu’elle a elle-même provoquée.