Rougeole en Europe : arguant une hausse des cas, l’OMS appelle à la vaccination

Face à une augmentation récente du nombre de cas de rougeole en France et en Europe, les autorités sanitaires tirent la sonnette d’alarme. Le ministère de la Santé français appelle à une « vigilance renforcée », tandis que l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) s’inquiète d’une multiplication par deux des cas en 2024, atteignant un niveau inédit depuis 25 ans. Sans surprise, pour « prévenir les menaces futures », l’OMS appelle à miser sur la vaccination.

D’après une annonce faite par l’OMS et l’UNICEF, les cas de rougeole en Europe ont doublé en 2024. Les deux agences des Nations Unies ont appelé à l’adoption de mesures permettant de rétablir le niveau de vaccination qui a baissé après le Covid-19. A noter que la rougeole est une maladie virale qui se propage par voie aérienne. Elle est si contagieuse qu’elle nécessite un taux de vaccination de 95 % dans une population pour atteindre l’immunité collective. Causée par un virus qui se transmet facilement par contact direct ou via l’air ambiant, la rougeole est souvent bénigne, mais peut entraîner des complications graves, voire mortelles.
La rougeole de retour en Europe
En 2024, le nombre de cas de rougeole en Europe a doublé par rapport à l’année précédente, atteignant un niveau record depuis 25 ans. Selon l’OMS, près de 500 000 enfants dans la région européenne n’ont pas reçu leur première dose de vaccin en 2023, ce qui explique en partie cette résurgence. En France, l’âge médian des cas a augmenté, touchant notamment des collégiens, avec un âge médian de 12 ans en 2023.
Le ministère de la Santé français a récemment alerté les professionnels de santé et de la petite enfance sur la nécessité d’une vigilance accrue. « La situation épidémiologique observée depuis le début de l’année fait craindre une diffusion plus large de la maladie sur le territoire national dans les semaines à venir », a déclaré la Direction générale de la santé (DGS) dans un communiqué daté du 7 mars.Jeudi, l’OMS (Organisation mondiale de la santé) et l’UNICEF (Fonds des Nations Unies pour l’enfance), ont annoncé dans un communiqué que les cas de rougeole en Europe ont doublé en 2024. C’est le niveau le plus haut atteint depuis plus de 25 ans.
127 250 cas ont été signalés dans 53 pays d’Europe et d’Asie centrale et 40% des patients étaient des enfants. Le directeur régional de l’OMS pour l’Europe, Hans Kluge, a déclaré que « la rougeole est de retour, et c’est un signal d’alarme ».
En Europe, certains pays comme la Roumanie, le Kazakhstan, la Bosnie-Herzégovine et la Macédoine du Nord ont enregistré des taux de vaccination bien en dessous du seuil de 95 % nécessaire pour prévenir les épidémies. La Roumanie a signalé le plus grand nombre de cas en 2024, avec 30 692 infections, suivie du Kazakhstan avec 28 147 cas.
La baisse du taux de vaccination comme cause
Il n’existe pas de traitement spécifique contre la rougeole, ce qui rend la vaccination essentielle. Le vaccin ROR (rougeole, oreillons, rubéole), obligatoire en France pour les enfants à partir de 12 mois, confère une immunité à vie de 93 % après une dose et de 97 % après deux doses. Les personnes à risque de formes graves, comme les nourrissons de moins de 6 mois, les personnes immunodéprimées et les femmes enceintes, doivent être vaccinées dans les 72 heures suivant une exposition potentielle ou bénéficier d’une prise en charge hospitalière.
Selon Fatima Cengic, spécialiste de la vaccination à l’UNICEF pour la région européenne, la crise du COVID-19 a non seulement perturbé les systèmes de santé, mais a également alimenté la désinformation autour des vaccins. Certes, les confinements ont submergé certains systèmes de santé, mais selon Fatima Cengic, ce sont surtout les faux récits sur les vaccins qui ont incité les parents à ne pas vacciner leurs enfants.Pour l’UNICEF, cette hésitation a contribué à la baisse des taux de vaccination.
L’OMS et l’UNICEF préconisent des mesures visant à rétablir le taux de vaccination afin de prévenir une épidémie.Pour maîtriser la pandémie et prévenir les menaces futures, la bureaucratie sanitaire continue à miser sur vaccination. Il est pourtant étonnant qu’elle n’a jamais dénoncé la vaccination des enfants, ni ses effets indésirables graves .
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