Quand le gouverneur de la Gaule vassalisée rend visite à l’Empereur….

Quand le gouverneur de la Gaule vassalisée rend visite à l’Empereur….


Partager cet article

Quelle différence y a-t-il entre la "visite d'Etat dont se vante Emmanuel Macron et la visite d'un gouverneur de province vassalisée à l'Empereur du temps de Rome? Le président français est allé cautionner la méthode de l'Empire, qui ne survit que grâce à la guerre perpétuelle.

L’Empereur est vieux et fatigué. Il n’empêche, il se ranime brièvement quand on allume les lampions de la salle à manger de la Maison Blanche. Il faut mettre les petits plats dans les grands, pour une pure mise en scène. Le gouverneur de la Gaule, cette province vassale de l’autre côté de l’Atlantique, a pris une aéronef pour venir confirmer sa loyauté à l’Empereur. Tout ceci est une vaste mascarade mais quand on est empereur, il faut donner le change, se prêter aux mises en scène.

La mascarade

L’un des compagnons de l’économe en chef de la province, qui accompagne le chef gaulois rallié à l’Empire s’est épanché naïvement:

« Une prise de conscience », « il y a un avant et un après la visite à Washington ». « Les Américains « s’aperçoivent que ça peut toucher l’industrie européenne et ce n’est pas du tout leur objectif », estime-t-on de même source, voulant désormais croire à une « vraie prise de conscience au plus haut sommet de l’État américain« .

Sérieusement?  Naïveté ou cynisme? Il faut bien raconter une histoire aux Gaulois réfractaires, quand on rentrera. A vrai dire ces derniers sont indifférents au voyage. S’ils en connaissaient le détail, ils le jugeraient sévèrement.

L’empereur a plongé la Gaule et les autres dépendances de l’Empire qui se trouvent de l’autre côté de l’Atlantique dans une guerre avec les Barbares russes, ceux qui habitent au-delà du Dniepr. Depuis la capitale de l’Empire et celle du proconsul américain (à Bruxelles) on a ordonné aux gouverneurs des différentes provinces de se priver de chauffage et de lumière au profit d’autres barbares. On a du mal à les distinguer des Russes, que l’on combat mais eux se sont ralliés à l’Empire. ils aident à refouler leurs frères loin du limes. Ou du moins c’est ce qu’on croit.

Adhésion à la guerre perpétuelle qui maintient l’Empire en vie

Le gouverneur de la Gaule est fier comme un vassal qu’on flatte: l’empereur lui a accordé le plus haut statut de visite – visite d’Etat. Et il a eu droit à un communiqué commun dans lequel on dit beaucoup de mal des Barbares ennemis, qui sont vraiment barbares; tandis que l’on y dit beaucoup de bien des Barbares amis, qui sont en fait des gens très bien, même si un peu impulsifs.  L’Empereur a laissé dire que lui et son gouverneur « réaffirment le soutien continu de leurs deux pays en faveur de la défense de la souveraineté et de l’intégrité territoriale de l’Ukraine, notamment par l’intermédiaire d’une assistance dans les domaines politique, humanitaire, économique et de sécurité aussi longtemps qu’il le faudra ».

Donc le gouverneur de la Gaule est venu acquiescer à la réalité de la guerre perpétuelle. C’est le seul moyen pour l’Empire de survivre. Cela fera le malheur des Gaulois, des Germains et même des Polonais ou des Baltes qui se croient les meilleurs alliés de l’Empire. Mais qu’importe? On trouvera toujours des gouverneurs pour aller faire allégeance au vieil Empereur et nourrir le Léviathan qui a besoin de sa dose quotidienne de chair à canon.


Partager cet article
Commentaires

S'abonner au Courrier des Stratèges

Abonnez-vous gratuitement à la newsletter pour ne rien manquer de l'actualité.

Abonnement en cours...
You've been subscribed!
Quelque chose s'est mal passé
L'UE meurt plus vite avec l'Ukraine qu'avec le Frexit, par Thibault de Varenne

L'UE meurt plus vite avec l'Ukraine qu'avec le Frexit, par Thibault de Varenne

Ce 16 décembre 2025 restera sans doute gravé dans les annales de l'histoire européenne non pas comme le jour où l'Union a sauvé l'Ukraine, mais comme le moment précis où elle a décidé de sacrifier ce qui lui restait de principes fondateurs — la liberté d'expression, la sécurité juridique, et la souveraineté nationale — sur l'autel d'une guerre qu'elle ne peut plus gagner, mais qu'elle s'interdit de perdre. La machine bruxelloise, cette formidable créatrice de normes devenue une machine à broyer


Rédaction

Rédaction

Bart De Wever, agent de Poutine ou seul adulte dans la pièce? par Veerle Daens

Bart De Wever, agent de Poutine ou seul adulte dans la pièce? par Veerle Daens

Le Premier Ministre belge, Bart de Wever, a déclaré lors d'une conférence universitaire, que non seulement la Russie ne perdrait pas la guerre, mais qu'il n'était pas souhaitable qu'elle la perde. Une vraie provocation vis-à-vis de l'OTAN. Sarcasme. Réalité. Et pas un seul kopeck de subvention. Ah, Bruxelles! Ses gaufres, son Manneken Pis, et ses bureaucrates non élus qui jouent au Monopoly avec votre compte en banque. C'est la saison des fêtes, et comme cadeau, la Commission Européenne a déci


CDS

CDS

En marche vers 9 milliards d'impôts supplémentaires cette semaine...

En marche vers 9 milliards d'impôts supplémentaires cette semaine...

Ce 16 décembre 2025, alors que le Sénat vient de rendre sa copie budgétaire, une vérité crue émerge du brouillard législatif : le gouvernement va devoir extorquer 9 milliards d'euros supplémentaires aux contribuables français (vous !) avant la Saint-Sylvestre. Pourquoi? Comment? Voici l'autopsie d'un mensonge d'État et d'une faillite annoncée. Tout commence, comme souvent, par une soumission. Vous vous demandiez si l'engagement d'un déficit à 5 % pour 2026 était réel? Il est bien pire que ce


Éric Verhaeghe

Éric Verhaeghe

Pourquoi nous fonçons droit vers un contrôle des changes en 2026

Pourquoi nous fonçons droit vers un contrôle des changes en 2026

Et si, comme le dit désormais tout haut le FMI, le maillon faible du système financier était devenu… le marché des changes ? Vous savez, ce discret marché mondial où s’échangent pourtant chaque jour près de 10 000 Mds $ de devises et de produits dérivés sur devises, à l’instar du barbare swap cambiste, cet instrument qui permet notamment aux multinationales, ou aux plus petits exportateurs, de gérer le risque que la volatilité des changes fait courir à leur trésorerie placée en diverses monnaie


FLORENT MACHABERT

FLORENT MACHABERT