Pentagone: Trump veut moins de guerres mais plus de puissance

Trump veut redéfinir la puissance américaine. Mais son plan audacieux va-t-il restaurer la dissuasion face à la Chine et la Russie, ou isoler les USA ?

Le 3 septembre, les leaders chinois Xi Jinping, russe Vladimir Poutine et nord-coréen Kim Jong Un ont affiché leur unité lors d’un défilé militaire à Pékin. Cette rencontre a permis aux trois dirigeants de réaffirmer leur vision commune et leurs liens étroits, une démonstration de force qui a provoqué l'agacement du président américain Donald Trump. Peu de temps après l'immense défilé militaire chinois, le président américain Donald Trump a ordonné au Pentagone de se préparer pour une restructuration militaire.

Une puissance militaire américaine en déclin

Le Pentagone, tel un éléphant dans un magasin de porcelaine, gaspille des milliards dans des conflits sans fin et des programmes d'armement inefficaces, laissant l'ennemi le plus redoutable — la Chine — prendre de l’ascendant. La parade chinoise n'est pas qu'un spectacle, c'est un avertissement : les États-Unis sont en train de perdre leur suprématie militaire.

Conscient de cette suprématie chinoise, peu de temps après cet évènement, le président américain Donald Trump aurait ordonné au Pentagone de se préparer pour « reconstruire l’armée et rétablir la dissuasion ».

Sur United24 Media, le secrétaire à la Défense des Etats-Unis, Pete Hegseth, a confirmé avoir reçu cet ordre et a commencé la planification de cette reconstruction des forces armées américaines, qui devra générer « des effets capacitaires concrets et rapides » en vue de dissuader la Chine et la Russie.

Restructurer pour dissuader : le pari trumpien

Pete Hegseth a affirmé que « les Etats-Unis ne cherchent pas le conflit, mais s’y préparer l’empêche et protège les Américains ». Le secrétaire à la Défense a réitéré que les Etats-Unis veulent à tout prix éviter l’escalade militaire. Cette réorientation de Trump se déploie autour de trois axes structurants :

• Recentrer l'objectif : la priorité n'est plus la démocratie lointaine, mais la sécurité du territoire américain.
• Rationaliser les dépenses : le projet de défense national vise à éliminer les missions coûteuses et les alliances qui ne servent pas les intérêts directs des États-Unis.
• Réinventer la posture : le changement de nom symbolique du Département de la Défense en « Département de la Guerre » est une déclaration claire. L'Amérique n'est plus une police du monde, mais une force de frappe prête à défendre sa souveraineté.

L’objectif n’est donc pas d’entrer en guerre, mais de montrer une capacité de riposte telle que la Chine et la Russie reculent devant toute tentation d’agression.

En affirmant ce cap, Trump cherche à inverser la dynamique des dernières années où Washington apparaissait sur la défensive. Désormais, il s’agit d’afficher une puissance crédible et organisée.

Une rupture avec les priorités européennes

Cette restructuration aura des implications immédiates pour les alliés. L’Europe, longtemps dépendante du parapluie américain, pourrait voir diminuer certaines lignes de soutien. La Baltic Security Initiative, par exemple, est fragilisée par ces arbitrages.

Alors qu'en ce moment Volodymyr Zelensky regrette le « manque d’action » des dirigeants occidentaux après l’intrusion de drones russes dans l’espace aérien polonais. Avec cette restructuration, Trump envoie un message clair : l’Amérique protège d’abord son territoire.

L’OTAN devra en tirer les leçons et assumer plus de responsabilités financières et militaires si elle veut maintenir sa crédibilité face à Moscou.

La restructuration militaire voulue par Donald Trump ne vise pas à multiplier les guerres sans fin, mais à renforcer la dissuasion. Elle marque une rupture avec le globalisme militaire des décennies passées. Le pari est audacieux et l'objectif est clair : se libérer des alliances coûteuses pour se concentrer sur la seule mission légitime de l'État, la protection de ses propres citoyens. En se recentrant sur la sécurité nationale, Trump offre à l'Amérique la possibilité de redevenir une nation souveraine, capable de défendre ses intérêts sans s'enliser dans des conflits inutiles.