Passe sanitaire : un débat parlementaire affligeant !

Passe sanitaire : un débat parlementaire affligeant !


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La Commission des Lois de l’Assemblée Nationale a débattu hier du passe sanitaire et a bouclé à cinq heures du matin l’examen du projet de loi déposé en urgence par le gouvernement. En dehors des quelques interventions que nous relevons, l’essentiel du débat a montré le décalage profond entre les préoccupations des parlementaires et le centre de gravité du pays réel. Une fois de plus, la démocratie représentative semble « à côté de la plaque » et inadaptée aux problématiques et aux attentes des sociétés contemporaines.

.@PacomeRupin (LaREM) dénonce un #PasseSanitaire qui « va fracturer notre pays », « une atteinte majeure à la liberté d’aller et venir, à la liberté de conscience, au droit de refus de se soumettre à un traitement, à la vie privée et aux données personnelles de santé ». #PJLSanitaire pic.twitter.com/BHr5ktol3W

— LCP (@LCP) July 20, 2021

Des heures de débats parlementaires consacrées, hier, en commission des lois, au passe sanitaire comme outil de ségrégation quotidienne entre les Français, on retiendra, en attendant la lecture dans l’hémicycle de cette après-midi, l’affligeante déconnexion des députés par rapport au pays réel dont près de la moitié n’est toujours pas vaccinée. Le débat a en effet montré comment l’immense majorité des députés accepte sans broncher la dramatisation malicieuse de la situation par le gouvernement et la religion du vaccin entendue comme seul moyen de nous « sauver ».

Le passe sanitaire à peine remis en cause

Dans ce concert de louanges en faveur d’une stratégie qu’aucun député n’a réellement remis en cause, sauf quelques exceptions comme Pacôme Rupin, courageux député de LREM qui semble avoir ouvert les yeux sur les dérives de la majorité à laquelle il appartient, quelques députés ont tenté de protester contre l’instauration de la ségrégation quotidienne par le passe sanitaire. Ce fut le cas des députés de la France Insoumise, mais qui n’ont guère poussé (pour des raisons idéologiques compréhensibles dans ce parti étatiste ami de tous les totalitarismes) jusqu’à remettre en cause la logique verticale de gouvernement par la peur dont Emmanuel Macron use et abuse pour étouffer les oppositions.

On citera quand même l’intervention judicieuse du Républicain Philippe Gosselin pour éviter que les employeurs ne se transforment en garde-chiourmes du pouvoir.

Punir les restaurateurs ou les clients en cas de non-respect du passe sanitaire ? Le #PJLSanitaire prévoit la première option, @phgosselin préfère la deuxième : « Chacun est responsable de sa vaccination, ou pas. » #DirectAN #COVID19 pic.twitter.com/N1xBVb6vWC

— LCP (@LCP) July 21, 2021

Malheureusement, ces interventions ont été rares, et la ligne écrasante parmi les députés est celle d’une obéissance aveugle à la peur, et d’un consentement sans état d’âme à la ségrégation, quand il ne s’est pas agi d’un appel ouvert (notamment chez les socialistes) à l’obligation vaccinale immédiate.

Pas de passe sanitaire à l’Assemblée

Sans surprise, on apprend que Richard Ferrand, président de l’Assemblée, s’oppose à l’instauration du passe dans les locaux de l’Assemblée. Ainsi, ce qui est bon pour les Gaulois réfractaires ne l’est pas pour les élus de la Nation.

⚡????????INFO – Exemplarité : malgré le fait que l’Assemblée nationale « soit un lieu de brassage, où des centaines de personnes venant de régions différentes » se croisent, Richard Ferrand, président de l’#AN, refuse que le pass sanitaire soit instauré dans l’hémicycle… (L’Opinion)

— Brèves de presse (@Brevesdepresse) July 21, 2021

Jamais on n’avait atteint une telle transparence dans la reconnaissance des privilèges dans ce pays. Les parlementaires n’ont plus guère de scrupules à assumer la différence de traitement entre eux et les gueux.

La démocratie représentative file un mauvais coton

Ce deux poids deux mesures entre l’Assemblée et la Nation devrait laisser des trace. Il consomme un divorce entre la démocratie représentative et le pays réel, la première tournant désespérément le dos au second.

On peut parier que, dans les semaines à venir, la question d’une mutation des institutions démocratiques va se poser. Le moment n’est-il pas venu de passer à la démocratie liquide, avec une représentation nationale qui ne serait plus désignée pour cinq ans, mais selon les principes de la transitivité des mandats ?

La question devrait s’ouvrir.


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