Les sénateurs ont-ils péché par excès de confiance hier en plénière ? Hier, 18 mai 2021, s’est tenu au Palais Médicis le débat sur la gestion de sortie de crise sanitaire, avec comme point central le « pass sanitaire ». L'essentiel des limitations au dispositifs avaient été obtenus en commission. Du coup le débat est apparu très consensuel, trop peut-être

Plus qu’à l’Assemblée Nationale le débat avait été bordé en amont, en particulier sur le sujet central, le pass sanitaire. Nous nous en sommes fait l’écho, hier, avant que démarre le débat dans l’hémicycle. Sur les conditions d’utilisation, certains sénateurs ont encore présenté, cependant, des objections, plus ou moins virulentes. Cependant, pour finir, le pass sanitaire très encadré dans le temps semble faire l’objet d’un consensus entre le gouvernement et ses opposants. Ces derniers ont-ils été trop confiants face à un gouvernement qui recule souvent pour mieux sauter?
Une opposition à fleurets mouchetés
La plupart des sénateurs se sont contentés de laisser parler le ministre des Solidarités et de la Santé, Olivier Véran, qui promet qu’il faut bien, par ce dispositif, « permettre de rouvrir des événements qui, sinon, ne pourraient pas se tenir ». Il assure qu’ « il ne s’agit pas de fliquer les gens ». Bruno Retailleau, pourtant candidat à la candidature présidentielle pour LR, a eu le triomphe un peu trop modeste après que la commission des lois avait mis des garde-fous décisifs au texte. N’aurait-il pas dû pousser son avantage, ne serait-ce que pour se profiler dans la concurrence des candidatures de son parti?

Des oppositions nominales plus que par parti/idéologie politique
Plusieurs sénateurs LR ont été plus offensifs que Bruno Retailleau, et ont continué de faire front contre le gouvernement, comme Sylviane Noël qui estime que « le pass vient diminuer les libertés publiques ». La sénatrice Annick Billon s’est faite porte-parole de la Vendée , d’autres ont préféré argumenter de manière plus globale sur les atteintes aux libertés, comme Loïc Hervé et Laurent Duplomb. Particulièrement percutant, Loïc Hervé a insisté sur le fait que l’on était en train de créer un précédent historique, Il est à craindre que les Français doivent justifier leur état de santé en général, a expliqué le sénateur.

Au total, LR aura constitué une opposition efficace mais singulièrement peu loquace dans le débat d’hier. On s’étonnera en revanche de constater qu’à gauche, on a été singulièrement absent d’un débat sur les libertés publiques.