Pass sanitaire : Macron peut-il passer en force ?

Pass sanitaire : Macron peut-il passer en force ?


Partager cet article

Après avoir promis que la vaccination ne serait pas obligatoire, Emmanuel Macron a annoncé l’instauration prochaine d’un pass sanitaire obligatoire, qui a toutes les apparences d’une obligation vaccinale de fait. Le pass permettra en effet le traçage quotidien des Français dans le ur vie courante, et la relégation de tous ceux qui n’ont pas été vaccinés. La mesure suscite un rejet dans une part très importante de l’opinion. Mais le Président peut-il l’imposer coûte-que-coûte ? Cette décision pourrait lui coûter très cher politiquement.

Le pass sanitaire devrait être obligatoire à partir du 9 juin en France, alors même que les pouvoirs publics français, à commencer par Emmanuel Macron lui-même, avaient annoncé que le vaccin ne serait pas obligatoire. Pourtant, ce pass sanitaire n’est rien d’autre qu’une façon détournée de rendre le vaccin obligatoire dans certains lieux… Et un mensonge éhonté de plus pour Emmanuel Macron. Ce mensonge-là pourrait lui coûter très cher.

Repli partiel pour le gouvernement sur la question du pass sanitaire

Les partisans de la liberté de circulation auront remporté une première victoire : le gouvernement a renoncé à imposer le pass sanitaire pour accéder au restaurant et aux bars. L’exécutif a lui-même senti que la mesure aurait du mal à passer immédiatement :

« On a écarté le quotidien car cela ne correspond ni à la culture française ni à la temporalité de l’épidémie », confirme encore Cédric O.

Il n’en reste pas moins que le pass sera obligatoire dans certains lieux du quotidien : les stades, festivals, foires ou expositions, et, à partir du 30 juin, dans les lieux rassemblant plus de 1.000 personnes. Il pourrait également être obligatoire pour les transports aériens, vers la Corse, l’Outre-Mer ou vers le reste de l’Union.

Une mesure qui suscite une hostilité majoritaire

Une consultation organisée par le Conseil Économique, Social et Environnemental (CESE) dévoilée ce mardi montre pourtant que près de 7 Français sur 10 sont « très défavorables » à cette mesure, signe que la société française reste très majoritairement attachée aux libertés que le gouvernement lui conteste.  Un an de zombification au nom de la santé n’a pas eu raison de cette résistance.

L’enquête sur le passeport vaccinal a été lancée le 17 février et clôturée un mois plus tard, recueillant plus de 110.000 contributions, «une participation record» selon les organisateurs qui ont remis les conclusions au professeur Alain Fischer, le «Monsieur vaccins» du gouvernement, et au collectif de 35 citoyens tirés au sort pour améliorer la stratégie vaccinale contre le Covid-19.

L’engouement des Français pour rester libres malgré la peur de la maladie est un indicateur majeur à l’endroit du gouvernement…

Une bascule malgré tout dans la société de la surveillance ?

Pour l’exécutif, cette affaire pourrait constituer un test de plus, aux yeux de l’opinion, sur la sincérité de son engagement au service de la « protection » véritable des Français. L’objectif du gouvernement est-il de protéger la majorité ou de la surveiller ?

On ne peut déchiffrer la stratégie du gouvernement sans se souvenir que beaucoup ont plaidé pour une mise de la pandémie au service de la révolution numérique et d’une grande bascule vers un capitalisme de surveillance. Cette logique largement développée et argumentée dans le Great Reset de Schwab, fondateur du Forum de Davos, et de Malleret, irrigue désormais tous les pans de l’action publique dans le monde.


Partager cet article
Commentaires

S'abonner au Courrier des Stratèges

Abonnez-vous gratuitement à la newsletter pour ne rien manquer de l'actualité.

Abonnement en cours...
You've been subscribed!
Quelque chose s'est mal passé
Commission de réparations pour l’Ukraine: la justice internationale au service d’une guerre par procuration ?

Commission de réparations pour l’Ukraine: la justice internationale au service d’une guerre par procuration ?

À La Haye, 34 pays et l'UE ont signé une convention créant une commission de réparation pour l'Ukraine, visant à indemniser les dommages causés par la Russie. Présentée comme un acte de justice, cette initiative engage pourtant l’Europe sur un terrain juridique, financier et politique aux implications lourdes. Le 16 décembre 2025, trente-quatre États, rejoints par l’Union européenne, ont signé une convention instituant une Commission internationale des réclamations pour l’Ukraine. Objectif affi


Lalaina Andriamparany

Lalaina Andriamparany

De la piqûre forcée aux plantes médicinales : le grand écart schizophrène de l’OMS

De la piqûre forcée aux plantes médicinales : le grand écart schizophrène de l’OMS

L'Organisation mondiale de la santé , autrefois chantre du vaccin obligatoire et persécuteur des sceptiques, opère un virage discret. En Inde, plus de 100 pays actent désormais l’importance stratégique des médecines traditionnelles dans les systèmes de santé. Après avoir imposé une vision monolithique de la santé lors de la crise COVID, où toute nuance était taxée de complotisme, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) semble opérer un virage inattendu. Coorganisé avec l'Inde, le deuxième Som


Lalaina Andriamparany

Lalaina Andriamparany

La caste s'offre un "Permis émeutes" que vous financerez, par Veerle Daens

La caste s'offre un "Permis émeutes" que vous financerez, par Veerle Daens

Pendant que la France qui se lève tôt cherchait désespérément à boucler ses achats de Noël avec un pouvoir d'achat en berne, le Sénat, ce "conseil des sages" censé tempérer les ardeurs fiscales de l'Exécutif, a signé l'acte de décès de la responsabilité régalienne en adoptant un "permis émeutes" financé par les contribuables... victimes de ces émeutes !   Avec l'adoption de l'amendement gouvernemental au Projet de Loi de Finances 2026 instaurant une "surprime émeutes" obligatoire, l'État franç


CDS

CDS

Attention aux 3 sujets mortifères du Conseil européen, par Thibault de Varenne

Attention aux 3 sujets mortifères du Conseil européen, par Thibault de Varenne

Autour du rond-point Schuman, atmosphère de fin de règne maquillée en urgence historique ! Alors que les tracteurs de nos agriculteurs encerclent une nouvelle fois le périmètre de sécurité, transformant le quartier européen en forteresse assiégée, les chefs d'État et de gouvernement s'enferment dans le bâtiment Europa pour ce qui pourrait bien rester dans les annales comme le « Sommet des trois renoncements ». En ce 50e anniversaire de la création du Conseil européen, l'ironie est mordante. Cet


Rédaction

Rédaction