????Où placer son épargne pour éviter la prochaine confiscation par l’État ?

????Où placer son épargne pour éviter la prochaine confiscation par l’État ?

Où faut-il placer son épargne pour éviter les mesures autoritaires que l’État sera obligé de prendre dans les mois à venir pour éponger (très partiellement) les déficits abyssaux qui sont en train de se creuser ? Nous tentons ici de livrer quelques pistes et quelques clés pour tous ceux qui sont inq


Partager cet article

Où faut-il placer son épargne pour éviter les mesures autoritaires que l’État sera obligé de prendre dans les mois à venir pour éponger (très partiellement) les déficits abyssaux qui sont en train de se creuser ? Nous tentons ici de livrer quelques pistes et quelques clés pour tous ceux qui sont inquiets.

L’épargne des Français devrait susciter des appétits colossaux dans les couloirs de Bercy. On voudrait d’abord vous expliquer pourquoi il est à peu près inévitable (en tout cas fortement probable) que l’État « écrête » votre épargne avant la fin de l’année. Et on voudrait ensuite vous expliquer comment éviter cette perte sèche.

Pourquoi l’État voudra « écrêter » votre épargne

La réponse se fait ici en deux temps qui paraissent relativement évidents. Le premier est que les déficits explosent, et n’ont pas probablement pas fini d’exploser. Les propos de Gérald Darmanin sur ce sujet aujourd’hui ont laissé peu de doutes sur la question. L’annonce d’un déficit de la sécurité sociale à 41 milliards participe de ces annonces que nos lecteurs habituels ne découvrent pas. Nous annonçons en effet depuis plusieurs semaines des comptes publics bien plus dégradés que le gouvernement ne le dit.

Certains posent la question naïve du « qui va payer ? ». La réponse est évidente : tous les Français, pardi, à travers l’impôt. La seule marge est de savoir sur qui les impôts tomberont en priorité.

Des appels à la hausse d’impôts partout en France

En matière d’imagination fiscale, les Français sont un peuple sans limite. On parle même avec insistance de cette suggestion promue par trois économistes français d’instaurer un impôt européen sur la fortune. À quand l’impôt interplanétaire ? On voit bien que « chassez le naturel… », Bercy ne tardera pas à proposer un bel impôt miracle, qui consistera à cibler les revenus les plus élevés pour financer les dépenses impulsives de l’État.

Nous nous permettons de donner ici une clé des raisonnements dominants à Bercy : faite payer tout le monde, sauf les fonctionnaires !

L’argument de la confiscation de l’épargne servi tout chaud

Si Bercy avait encore des doutes, l’entité proche de Sciences-Po appelée OFCE, gardienne de la doctrine sociale-démocrate étatiste, a publié une note pour les dissiper. Relayée par le quotidien de Bernard Arnault Les Échos sous le titre : « Les Français « forcés » d’épargner 55 milliards d’euros pendant le confinement », cette note a fourni le mode d’emploi (merci la gauche !). Il suffit de récupérer par l’impôt les 55 milliards que les Français épargnent de force chaque mois !

Cela s’appelle confisquer l’épargne.

Quand l’État confisquera-t-il votre épargne ?

Pour l’instant, les comptes ne sont pas prêts. Tout le monde sent bien que la crise est loin d’être achevée et que de mauvaises surprises sont encore à craindre. Même à Bercy, cela se sait. Il faudra donc attendre la préparation d’un collectif budgétaire d’été (probablement en juillet et août) pour mettre en parallèle l’atterrissage 2020 et le budget initial 2021 pour que la vérité des chiffres apparaisse.

On peut donc s’attendre à des opérations désagréables en septembre. Autrement dit, il faut que vous ayez calé vos opérations de mutation de votre épargne avant la fin août pour éviter de mauvaises surprises.

Le livret A dans le viseur

Les 55 milliards épargnés de force à ce stade devraient logiquement aboutir sur un livret A. D’ailleurs, la collecte de mars 2020 a battu des records. Or cet argent placé au chaud sur un compte d’attente est une somme perdue pour le financement de la reprise. Le bon sens devrait conseiller au gouvernement d’en supprimer toute bonification pour éviter d’avoir à la rémunérer !

Il est même plausible que le gouvernement invente une mesure désagréable pour les livrets dépassant un certain plafond (par exemple 15.000 euros) ou ayant bénéficié d’un placement important depuis le début du confinement. À proscrire donc.

Attention à l’assurance-vie en euros

Une autre tentation pour Bercy devrait viser les contrats d’assurance-vie dépassant les 100.000 euros, qui pourraient être soumis à l’impôt révolutionnaire. Sur ce point, rien n’est sûr, mais l’idée devrait faire son chemin. L’assurance-vie est certes le placement préféré des Français, mais c’est aussi le plus « archipélisé » : une grande majorité des avoirs est détenue par une infime minorité de contrats.

De ce point de vue, il ne serait donc pas compliqué de justifier moralement un « écrêtement » des contrats les plus élevés. Ce dispositif est aussi prévu pour les comptes bancaires, qui peuvent être prélevés au-dessus de 100.000 €. Une opération déjà pratiquée, en son temps, à Chypre, et qui pourrait se révéler très tentante pour les contrats d’assurance-vie.

Cette solution serait d’autant plus praticable en cas de nationalisation des grands assureurs. La contrepartie de cette opération passerait par la prédation de quelques contrats…

Les placements boursiers seront épargnés, mais non solvables

Quand aux placements en « unités de compte », c’est-à-dire en actions ou en obligations, les perspectives qui devraient s’ouvrir aux épargnants sont faibles. La morosité des marchés devrait durer, et nous prévoyons une situation compliquée dans les six mois.

Une alternative : l’or

Dans cet ensemble, l’or et les métaux précieux constituent une valeur sûre. Rien n’exclut d’ailleurs un retour à l’étalon-or, si la zone euro devait souffrir (ce qu’Emmanuel Macron a annoncé). Il faut en revanche rester attentif à l’évolution des cours.

Et l’immobilier ?

Même si la profession de l’immobilier fait tout aujourd’hui pour convaincre les vendeurs de ne pas baisser leurs prix, tout indique qu’un krach immobilier se profile et que de belles occasions devraient se présenter sur le marché. Assez logiquement, Bercy devrait en profiter pour relever la fiscalité de ces placements (notamment sur les revenus locatifs et les résidences secondaires). Rien n’exclut que les propriétaires ne soient à l’avenir soumis à l’impôt notionnel dont rêvent beaucoup de bercyens.

D’ici là, la pierre restera une valeur qui se dévaluera moins vite que les placements exposés aux aléas d’un marché chaotique.


Partager cet article
Commentaires

S'abonner au Courrier des Stratèges

Abonnez-vous gratuitement à la newsletter pour ne rien manquer de l'actualité.

Abonnement en cours...
You've been subscribed!
Quelque chose s'est mal passé
Emmanuel Todd, le déclin de l'Occident et la séduction de l'ombre, par Thibault de Varenne

Emmanuel Todd, le déclin de l'Occident et la séduction de l'ombre, par Thibault de Varenne

Emmanuel Todd est l'un des chantres les plus en vue de la puissance russe et de sa capacité à combattre la décadence occidentale. Mais s'agit-il d'une approche scientifique, ou d'un récit ciselé pour nourrir les croyances et les fantasmes d'un public sous état d'hypnose ? Emmanuel Todd occupe une place singulière dans le paysage intellectuel français. Historien, démographe, anthropologue, il est célèbre pour ses analyses à contre-courant et ses prédictions audacieuses, dont la plus fameuse


Rédaction

Rédaction

Le crépuscule de l'Occident et l'appel du Sauveur Poutine, par Thibault de Varenne

Le crépuscule de l'Occident et l'appel du Sauveur Poutine, par Thibault de Varenne

L'Occident est en pleine décadence et Poutine est le défenseur des valeurs traditionnelles qu'il fera triompher face au nihilisme woke ! Cette chanson bien connue s'appuie-t-elle uniquement sur une analyse raisonnée de l'histoire contemporaine ? Dans quelle mesure projette-t-elle aussi les angoisses de ceux qui la propagent ? Thibault de Varenne passe cette vision au crible de la triade sombre. L'histoire humaine n'est pas un long fleuve tranquille. C'est un océan chaotique de causes et de


Rédaction

Rédaction

La Triade Sombre a-t-elle pris le pouvoir dans le monde ?

La Triade Sombre a-t-elle pris le pouvoir dans le monde ?

Au carrefour de la psychologie de la personnalité et de l'analyse politique, un concept a gagné une importance considérable pour déchiffrer les dynamiques de pouvoir contemporaines : la Triade Sombre (ou Triade Noire). Cette Triade a-t-elle pris le pouvoir dans le monde contemporain ? La triade sombre, ou noire, regroupe trois traits de personnalité distincts mais interconnectés, considérés comme socialement aversifs : le narcissisme, le machiavélisme et la psychopathie. Formalisée en 2002


Éric Verhaeghe

Éric Verhaeghe

Louvre : les intouchables de la République, par Veerle Daens

Louvre : les intouchables de la République, par Veerle Daens

Le vol des joyaux de la Couronne n'est pas le vrai scandale. Le vrai scandale, c'est que personne n'a payé. En sept minutes, une poignée de criminels a exposé la faillite d'une institution d'État, le Louvre, mais surtout la faillite morale d'un système : la république des copains-coquins, où la responsabilité est un concept réservé au bas peuple. Au cœur de cette débâcle se trouve Laurence des Cars, présidente-directrice du musée. Son maintien en poste est une masterclass sur le privilège d


CDS

CDS