????Où placer son épargne avant que l’Allemagne ne retire le tapis sous nos pieds ?

????Où placer son épargne avant que l’Allemagne ne retire le tapis sous nos pieds ?

L’Allemagne ne paiera pas, contrairement à nos espérances françaises de pouvoir jouer aux passagers clandestins de l’Union Européenne, profitant de taux bas pour nous endetter sans limite et sans assainissement de nos dépenses publiques. L’arrêt rendu hier par la Cour Constitutionnelle de Karlsruhe est sans ambiguïté : sans une modification de traité, il est exclu que la seule BCE vienne au secours des pays endettés. Ce choix ne peut reposer que sur une décision politique, dans le cadre des disposition en vigueur dans l’Union.

Traduction concrète : l’Allemagne ne mutualisera les dettes que si et seulement si une troïka prend le contrôle des États emprunteurs. Autant dire que, pour France, cela reviendra à une situation du type de 1940 qui n’ira pas sans conséquences sociales compliquées à gérer.

L’Allemagne annonce une fin de la zone euro

Nous reviendrons plus longuement, dans les jours à venir, sur les arbitrages européens qui découleront de cet arrêt essentiel. Pour synthétiser notre point de vue, il est très probable que, politiquement, nous assistions dans les deux ans à venir à une implosion de la zone euro, du fait de l’Allemagne et du refus français et italien d’accepter la mise en place de cette troïka.

Assez rapidement, l’Allemagne refusera en effet de voir l’euro attaqué, et de faire ainsi subir à ses épargnants une dépréciation de la monnaie due à la manie des gauches françaises et italiennes, et partiellement de nos droites, d’emprunter à tout bout de champ au lieu de tenir un langage de vérité à leur population. Il est vraiment que, dans l’éducation très bourgeoise de nos élites, et spécialement de nos inspecteurs généraux de finance, toutes les vérités ne sont pas bonnes à dire. On mesure ici le poids des handicaps internes que nous avons à surmonter pour nous remettre d’équerre.

Face à l’exubérance de nos (non)politiques budgétaires, et face à notre incapacité à en discuter sereinement aussi bien sur la scène intérieure qu’extérieure, le divorce sera inévitable, comme dans les familles recomposées où les enfants de l’un empoisonnent la vie de l’autre au point que la coexistence devient impossible.

Un désastre pour l’épargne des Français

Même si l’éclatement de la zone euro n’interviendra pas avant dix-huit mois, ou peut-être deux ans, en attendant, les épargnants français vont passer un moment difficile, tout particulièrement ceux qui n’ont pas expatrié leurs avoirs et qui conservent une résidence en France dont ils sont propriétaires.

En effet, comme nous l’avons annoncé, le besoin de financement de l’État va rapidement grimper. La dernière situation mensuelle du budget de l’État le montre : pour le seul mois de mars, 15 jours de confinement ont creusé le déficit de près de 12 milliards. À supposer que la progression de ce déficit soit simplement algébrique et non logarithmique, ce qui n’est pas prouvé, le déficit devrait donc se creuser d’au moins 50 milliards € cette année.

Où trouver l’argent pour rembourser si l’Union refuse d’intervenir ? La question est d’autant plus épineuse que la perte de la garantie allemande devrait provoquer une rapide hausse des taux d’intérêts et donc asphyxier très rapidement l’État, qui vit depuis plusieurs années très au-dessus de ses moyens grâce aux taux bas.

Assez rapidement, l’épargne, qui s’accumule durant cette période devrait être « mobilisée » comme on dit. Ce qui, en France, signifie confisquée par l’impôt.

Expatrier tout ce qu’on peut expatrier

La saison des impôts n’est pas encore arrivée. Selon les dernières rumeurs, la France commencera à s’agiter à l’automne pour relancer son activité (un retard de plus dans la gestion de la crise…). C’est à ce moment-là que l’imagination fiscale prendra le pouvoir. Il vous reste donc quatre mois pour actionner les dispositifs légaux qui vous permettent de sortir vos avoirs hors de France. Sur ce point, pensez à la transmission universelle de patrimoine, intéressante à partir de 60.000 euros à « sortir », et sur laquelle nous pouvons vous donner de bonnes adresses.

L’immobilier résidentiel et ses risques

Ceux qui ne peuvent se résigner à échapper à l’enfer fiscal français ont intérêt à regarder de près l’investissement dans l’immobilier résidentiel. Il n’est pas exclu que Bercy ait quelques idées joyeuses sur le sujet (notamment des sur-hypothèques), mais il vaut quand même mieux immobiliser ses actifs financiers plutôt que de les laisser sous le nez du fisc, à la portée de n’importe quel coup de vent fiscal.

Sur ce point, nous pouvons aussi vous donner de bonnes adresses, mais nous vous conseillons de regarder de près l’immobilier ancien des villes abandonnées par le TGV et par la métropolisation. Certaines d’entre elles peuvent servir de très bonne valeur refuge. Nous pensons par exemple à Saint-Quentin, dans l’Aisne, à Cambrai, mais aussi à Saumur, et à quelques autres.

On remarquera que certaines villes TGV (Saint-Étienne, Avignon, Poitiers) sont également très attractives…

Nous consacrerons un article à ce sujet prochainement. Il faut avoir à l’esprit que l’immobilier résidentiel doit servir de valeur refuge. Accessoirement, il peut apporter un peu de rentabilité, mais, dans l’urgence, il faudra faire des choix sous contrainte.

Précisons la correction sur les prix n’a pas encore eu lieu. Il faut laisser encore quelques semaines aux vendeurs pour se faire une raison et se dévoiler au cours de l’été. Avant la fin août, en achetant cash.

Maduro ou Thatcher plus vite qu’on ne le pensait

Nous évoquions récemment le moment où il faudrait choisir entre Maduro et Thatcher. Celui-ci était lié à l’impossibilité de financer notre dette. Nous ne sommes pas seuls à anticiper ce moment : les élites allemandes ont très bien compris que la France et l’Italie allaient vouloir transférer le prix de la crise sur leurs épargnants, et elles disent officiellement non.

L’arrêt de Karlsruhe clarifie la situation : la dégringolade commence. Elle ne prendra forme que dans quelques semaines. D’ici là, l’anesthésie générale du pays produit encore ses effets. Profitez-en pour préparer votre stratégie et surtout avancer l’examen des questions juridiques qui pourraient prendre du temps.

N’hésitez pas à me faire signe sur ce sujet.