Moscovici commence la sape dépensière qui ruinera les épargnants français


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À peine arrivé à la Cour des Comptes, Pierre Moscovici n’a pas tardé à montrer l’inflexion d’une doctrine budgétaire et financière pourtant définie par la Constitution. On connaît désormais son orientation : foin de l’appel à la maîtrise des dépenses, il vaut mieux conseiller le gouvernement dans l’art de mieux dépenser plutôt que dans l’art de réduire la dépense publique. La sape dépensière a trouvé un nouvel allié.

Dans une interview exclusive à l’Opinion, Pierre Moscovici vient de définir la doctrine qu’il va suivre à la tête de la Cour des Comptes. Alors que son prédécesseur socialiste Didier Migaud avait bataillé pour pointer du doigt les dépenses inutiles, Pierre Moscovici défend l’idée qu’il faut apprendre à mieux dépenser plutôt qu’à dépenser moins. L’inflexion en dit long sur le relâchement qui va frapper la Cour des Comptes dans les années à venir. Un pas de plus vers la faillite de l’État.

Moscovici fait l’apologie de la dette publique !

On ne pouvait pas mieux commencer, même si, de la part du dépensier Moscovici qui avait provoqué un ras-le-bol fiscal lorsqu’il était à Bercy tout en contribuant fortement à la dégradation des comptes publics, on ne pouvait guère s’attendre à autre chose. Par avance, le nouveau Premier Président de la Cour des Comptes a fait l’éloge de l’endettement public au-delà des critères de Maastricht, et a dénigré le souci de son prédécesseur de promouvoir la baisse des dépenses.

Selon lui, il ne faut pas avoir l’obsession de dépenser moins, et la Cour des Comptes devrait plus se soucier de conseiller le gouvernement que de juger les cigales qui gaspillent le denier du contribuable. « La Cour doit donc être sérieuse, rigoureuse, compétente. Pas austéritaire. Elle doit par ailleurs faire encore plus d’évaluations de politiques publiques, être plus tournée vers la prospective et renforcer son rôle de conseil. »

Ben voilà, tout est dit… Moscovici arrêtera d’embêter Macron, à qui il doit sa nomination, et se montrera plus conciliant que Migaud sur tous les débordements des fonctionnaires. Clap de fin.

Il faut se garder de tout catastrophisme comme de tout irénisme. Une dette à 120% du PIB n’est pas en soi une catastrophe. Nous ne sommes pas en 2008, les conditions d’endettement sont beaucoup plus favorables et la qualité de la signature de la France est forte. Mais in fine, une dette se rembourse ! Comme l’a en effet dit le président de la République, il n’y a pas d’argent magique.   

Pierre Moscovici à l'Opinion

Moscovici semble avoir oublié le traité de Maastricht

On cherchera vainement (mais pas trop quand même, puisqu’on connaissait la musique avant son arrivée), une remarque de Moscovici sur les recettes publiques ou sur le poids de l’impôt en France. Manifestement, rien ne semble l’émouvoir dans la situation actuelle. Le premier président de la Cour juge simplement qu’il ne faut pas dramatiser une dette à 120% du PIB. Et il oublie allègrement les critères de Maastricht dont il était chargé de surveiller le respect lorsqu’il était à Bruxelles.

Tous ces éléments de langage en disent long sur l’épisode dépensier auquel nous pouvons nous préparer en France : l’instance chargée de vérifier l’utilisation des deniers publics a par avance donné sa bénédiction à tous ceux qui marcheront allègrement sur ses avis en gaspillant l’argent du contribuable !

Moscovici a-t-il lu la Constitution de la Vè République ?

Au passage, il faut peut-être rappeler à Pierre Moscovici, dont les cours de droit public datent des années 80, que les réformes sarkozyennes ont modifié le rôle constitutionnel de la Cour des Comptes. L’article 47-2 de la Constitution prévoit en effet que la Cour des Comptes assiste le parlement dans le contrôle du gouvernement.

Mais bon, c’est vrai, la Constitution est un texte secondaire par rapport aux traités européens, et surtout par rapport au petit livre rouge que Moscovici pratiquait quand il était jeune, et encore plus par rapport aux innombrables motions de congrès du parti socialiste auxquelles il a participé, et qui promettaient toutes de la dépense publique à gogo. Donc, il se passera allègrement des obligations prévues par notre texte fondamental. On n’est plus à ça près.

Avec la pandémie de Covid-19, nous sommes entrés dans une période de changement historique. Il serait absurde que la Cour reste à l’écart de ce grand mouvement de plaques tectoniques ! Au contraire, elle doit plus que jamais contribuer à éclairer les Français, le Parlement, le gouvernement sur la situation des finances publiques et, au-delà, sur les politiques publiques nécessaires pour relever les grands défis du pays.   

Pierre Moscovici pour l'Opinion

Les épargnants vont douiller

Bref, il ne faut pas être grand clerc pour comprendre que Pierre Moscovici sera l’un des meilleurs apôtres de la dépense publique, et qu’il sera le premier à conseiller, dans les semaines qui viennent, un prélèvement autoritaire sur l’épargne des Français.

Les propos que nous reprenons ci-contre sont sans ambiguïté : Moscovici veut participer à la définition des « politiques publiques nécessaires pour relever les grands défis du pays ». Oups ! Entre la banalisation d’une dette à 120% du pays, l’éloge du dépenser mieux et la recherche des politiques nécessaires au relèvement, ça sent le plaidoyer en faveur de l’impôt.

Dans cet ordre d’idée, on connaît d’avance la musique : il faut prendre l’argent là où il se trouve c’est-à-dire dans la poche des quelques abrutis qui n’ont pas voulu vivre des minima sociaux et qui ont voulu s’en sortir. Ceux-là sont les vaches à lait toutes désignées pour les « politiques publiques nécessaires » à venir.

Il faut donc s’attendre au pire au moment du débat budgétaire de l’automne, surtout si l’Allemagne refuse de garantir la totalité de nos dettes (comme ce sera sans doute le cas).

Au moins 5 ans d’enfer fiscal devant nous

La situation de la France est assez simple à comprendre. Elle vit au-dessus de ses moyens, qui sont par ailleurs gaspillés et galvaudés par une caste de bureaucrates incompétents qui se tiennent les coudes pour expliquer qu’ils sont les meilleurs dans un pays de médiocres. Cette dérive n’est pas nouvelle. Mais, par le passé, des gens comme Poincaré ou De Gaulle ont imposé un plan, au bon moment, pour rétablir l’équilibre des comptes publics.

Avons-nous en réserve aujourd’hui un Jacques Rueff capable d’imposer la même chose ? Non, malheureusement. Nous avons des Macron, des Moscovici, des Darmanin, des Le Maire, qui répètent en boucle la dernière ânerie entendue de la bouche d’un économiste à la mode la veille dans un dîner mondain, et qui sont pour le reste incapables de proposer une politique qui préserverait la compétitivité du pays.

Dans ce désert intellectuel, la paupérisation avance à grands pas. Elle passera par l’inquisition fiscale pour tous ceux dont la tête dépasse. Le Moloch-Baal de la dépense publique a faim.


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