Mobilisation à Bukavu contre le pillage des ressources minières

Mobilisation à Bukavu contre le pillage des ressources minières


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Ce mardi, à Bukavu, une ville se trouvant dans l’Est de la République démocratique de Congo (RDC), les habitants du Sud-Kivu ont  manifestées dans la rue afin de dénoncer et de contester l’exploitation illicite des richesses minières du pays par des ressortissants chinois. C’est la seconde manifestation en moins de 48 heures. Elle intervient après la saisie de lingots d’or et de 400.000 dollars américains chez des Chinois. La République démocratique du Congo RDC, qui abrite la plus grande réserve mondiale de cobalt et la septième réserve de cuivre, est le théâtre de graves violations des droits humains. Dans la majorité des cas, aucun mécanisme de recours, de responsabilité ou d’accès à la justice n’est disponible pour les victimes.

Une manifestation dénonçant l’exploitation illégale des minerais par des ressortissants chinois a rassemblé de nombreux habitants du Sud-Kivu. Face à la misère et à l’impunité, la population exige justice et respect des normes.

Une colère grandissante dans l’Est de la RDC

Ce mardi, les rues de Bukavu ont été le théâtre d’une marche citoyenne organisée par les forces vives du Sud-Kivu. Les manifestants ont exprimé leur indignation face à l’exploitation illicite des ressources minières par des entreprises chinoises opérant dans la région. Cette mobilisation fait suite à plusieurs scandales impliquant des ressortissants chinois arrêtés en possession de lingots d’or et d’importantes sommes d’argent.

La saisie récente, survenue le 4 janvier, a révélé l’ampleur du problème : dix lingots d’or et 400 000 dollars américains ont été confisqués, selon les déclarations du gouverneur Jean-Jacques Purusi. Ces lingots proviendraient des 17 carrés miniers exploités par la société Golden Construction dans le territoire de Walungu.

« Nous sommes en train d’être pillés alors que la population meurt. S’il faut exploiter les minerais, cela doit se faire dans le respect des normes »

, a-t-il ajouté. Notons en effet qu’avant cette marche, les autorités ont arrêté des ressortissants chinois qui étaient en possession de lingots d’or et de 400.000 dollars américains le 4 janvier dernier, d’après le gouvernement du Sud-Kivu, Jean-Jacques Purusi.

La population consciente de la situation

Selon la présidente du bureau de coordination des organisations de la société civile du Sud-Kivu, Néné Bintu, les saisies de produits miniers se multiplient. Pourtant, les chiffres communiqués restent imprécis ou même contradictoires. Elle a indiqué que les autorités ont déjà arrêté 17 Chinois en possession de 350.000 dollars et de 3 kilos d’or. Plus tard, trois Chinois détenant 800.000 dollars ont fait l’objet d’une arrestation. Mais au final, la somme d’argent communiquée a diminué de moitié.

Il ne faut pas oublier cette dernière arrestation. « On parle aussi de 12 lingots d’or, mais plus tard, on annonce qu’il n’y en avait que dix » selon Néné Bintu. « Ce manque de clarté nous frustre, d’autant plus que nous sommes témoins de la misère dans laquelle vit la population », a-t-elle ajouté. Néné Bintu estime aussi que ces exploitations minières illicites constituent une violation des droits humains et il est primordial que la justice intervienne afin que les auteurs ne restent impunis. De plus, ces actions détruisent l’environnement.

Les manifestants ont également souligné les conséquences sociales de l’exploitation illégale. En effet, pendant la marche, les gens brandissaient des slogans dénonçant les impacts négatifs des exploitations minières, notamment sur les enfants et les femmes.

Safanta Bulongo, expert en gouvernance minière, considère cette manifestation comme une prise de conscience collective :

« Ces entreprises ne paient aucune taxe et ne profitent pas à la population locale. C’est une injustice que nous devons combattre. »

L’acteur politique à Bukavu, Sylvain Mushagalusa, a déclaré que le pays a besoin d’étrangers pour exploiter les ressources. Cela dit, « les autorités doivent mettre la population au centre de ces activités ».

Dernièrement, la République démocratique du Congo (RDC) a déposé une plainte contre Apple en France et en Belgique. Le conflit entre le gouvernement congolais et la firme américaine date de plusieurs mois. L’Etat accuse les filiales belge et française d’Apple d’acheter des minerais de sang passés en contrebande.


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