Meta aurait enterré le "Projet Mercury", étude interne démontrant les effets néfastes de Facebook et Instagram sur la santé mentale des jeunes. Les conclusions, gênantes, n’ont jamais été publiées.

Une série de documents internes dévoilés par le tribunal d'instance du district Nord de la Californie dans le cadre d’actions collectives américaines contre Meta révèle que le groupe de Mark Zuckerberg a volontairement étouffé des preuves accablantes. Une étude menée en 2020 avec Nielsen démontrait un lien entre la désactivation de Facebook et Instagram et une réduction des symptômes de dépression, d’anxiété et de comparaison sociale. Plutôt que d’assumer ses responsabilités, Meta a annulé le projet et invoqué un « récit médiatique biaisé ». Mais que cette fraude corporate serve aujourd’hui de prétexte à une régulation liberticide visant à interdire les réseaux sociaux aux jeunes est tout aussi inquiétant.
Le Projet Mercury : une étude interne étouffée
Menée en 2020 avec l’institut Nielsen, cette recherche avait une méthodologie simple mais puissante : observer les effets d’une désactivation d’une semaine de Facebook et Instagram.
Les résultats, clairs, figuraient dans des documents internes : les participants ont rapporté « une diminution des sentiments de dépression, d’anxiété, de solitude et de comparaison sociale ».

Plutôt que de publier ces données éclairantes, Meta a brusquement arrêté le projet. Leur justification, selon la plainte, est édifiante : les réponses des sujets seraient biaisées par « le discours médiatique véhiculé autour de l’entreprise ».
En clair, la vérité scientifique est rejetée au motif qu’elle rejoint des critiques préexistantes. Cette démarche nie le principe même de causalité établie par l’expérience. Pire, comme le rapporte Politico, la chercheuse principale Shayli Jimenez aurait lâché, avec une ironie mordante : « Instagram, c'est une drogue. » Ce à quoi un collègue aurait répondu : « On est des dealers, en gros. » Bien que l'ironie ait été précisée, ces propos témoignent d'une culture d'entreprise qui semble monétiser l'addiction.
La réponse de Meta : déni et appel à la confiance
Face à ces allégations, le porte-parole de Meta, Andy Stone, a choisi l'attaque, rejetant les accusations comme étant basées sur des « citations triées sur le volet » et insistant sur les efforts de l'entreprise pour protéger les adolescents depuis une décennie.

Le problème identifié par l’étude est réel et sérieux. Il appelle une réponse. Cependant, la réaction instinctive de nombreux législateurs – interdire l’accès aux réseaux sociaux aux mineurs, comme plusieurs États américains y songent – est un remède pire que le mal. Une telle interdiction généralisée constituerait une atteinte aux libertés individuelles et parentales. Elle créerait une surveillance étatique intrusive de l’accès à l’information et aux communications, établissant un précédent dangereux.
L’affaire Meta révèle une vérité embarrassante : les réseaux sociaux peuvent nuire à la santé mentale, et Meta le savait. Mais elle en révèle une autre, plus dangereuse encore : la classe politique utilise ces manipulations pour avancer son propre agenda de contrôle.



