L’indépendance des banques centrales est-elle vraiment un marqueur du souverainisme ?

L’indépendance des banques centrales est-elle vraiment un marqueur du souverainisme ?

Donald Trump a causé une nouvelle crise boursière en annonçant, la semaine dernière (avant de faire marche arrière), le limogeage de Jerome Powell, patron de la Réserve fédérale américaine. Une fois de plus, la question de l’indépendance des banques centrales est posée. Et les solutions simples que certains présentent comme la clé de voûte du souverainisme montrent leur toxicité. Ulrike Reisner nous rappelle qu’avant Trump, Viktor Orban avait eu les mêmes ambitions.

La question de l’indépendance des banques centrales est cruciale pour le monde d’après.

Pour beaucoup de souverainistes, l’indépendance de toute politique monétaire est vécue comme une remise en cause du pouvoir populaire : la souveraineté exigerait que le « peuple » contrôle tout, en particulier toute la vie économique et monétaire, au besoin en manipulant arbitrairement la valeur de la monnaie (donc des patrimoines).

Mais ce point de vue ne fait pas l’unanimité : de nombreux souverainistes considèrent que la souveraineté commence par la propriété privée et son inviolabilité. De ce point de vue, la transformation de la monnaie en jouet politique entre les mains d’une caste constitue une menace évidente pour les principes souverains.

Comme le dit Ulrike Reisner, il ne s’agit pas ici de décréter une « sécession » de la banque centrale, et le contrôle démocratique peut, sur ce point, revêtir diverses formes qui n’enfreignent pas la liberté d’action de la banque.

Chacun se fera son opinion, mais il est indispensable de poser la question à tête reposée.