Le virus provoquant le Covid-19 ne cesse d’évoluer. Les scientifiques œuvrent à trouver des thérapies qui permettent de combattre les nouveaux variants. Une équipe du NCATS a découvert que les nanocorps pourraient devenir une arme efficace contre le Covid-19.

Une équipe de scientifiques issus du NCATS (National Center for Advancing Translational Sciences, Bethesda, Maryland), du National Institute of Environmental Health Sciences (Research Triangle Park, Caroline du Nord) et du Naval Research Laboratory (Washington) a constitué une bibliothèque de petits anticorps, appelés nanocorps synthétiques, et l’a utilisée pour trouver de nouvelles pistes thérapeutiques prometteuses pour lutter contre le COVID-19. Jusqu’à maintenant la protection donnée par les vaccins est moindre que prévu. On sait que la vaccination existante ne protège pas du virus ni des nouveaux variants. Cette nouvelle étude pourrait-elle changer la donne?
Thérapies prometteuses pour prévenir le Covid
L’équipe du National Institute of Environmental Health Sciences, du Naval Research Laboratory et du NCATS a mené une recherche sur les nano-anticorps ou nanocorps, des petits anticorps produits par le système immunitaire des camélidés (groupe d’animaux qui comprend les chameaux, les lamas et les alpagas) et des requins.
Ces nanocorps font un dixième de la taille d’un anticorps humain. Leur petite taille leur permet de se fixer à l’intérieur des sillons protéiques des virus. Cette caractéristique pourrait aider les scientifiques à repérer les faiblesses de la protéine de pointe du CoV-2 du SRAS, qui pourraient autrement être inaccessibles aux anticorps de taille normale.
Selon le professeur Bryan Fleming, scientifique du NCATS, co-auteur de l’étude, ces nanocorps peuvent être utilisés dans la fabrication de nouveaux médicaments qui permettent de traiter et de combattre le Covid-19.
Par ailleurs, les nanocorps sont plus stables, moins coûteux à produire et plus faciles à concevoir que les anticorps classiques. Ils peuvent être administrés aussi bien sous forme liquide que sous forme d’aérosol.
Des nanocorps pour bloquer l’activité virale
Les chercheurs ont constitué une bibliothèque de nanocorps humanisés et ont détecté ceux qui peuvent se lier au récepteur RDB du coronavirus et bloquer ainsi l’activité virale. Notons que le SARS-CoV-2 se sert du RDB pour se fixer aux cellules humaines et y pénétrer.
Les chercheurs ont pu identifier trois nanocorps efficaces. Ils ont été testés sur le variant B.1.17 du coronavirus et sur différents virus modifiés. Ils ont alors découvert que ces petits anticorps sont capables d’empêcher l’infection lorsqu’ils sont présents en forte quantité.
Lors des tests sur les variants, le nanocorps nommé RDB-1-2G était particulièrement actif, en se fixant sur le virus et en stoppant l’infection virale. Malheureusement, contre les variants Delta et Omicron, il n’a pas donné le résultat attendu. Les scientifiques prévoient de continuer à utiliser la bibliothèque pour évaluer d’autres nanocorps contre les variants du SRAS-CoV-2 et d’autres virus.
Selon Matthew Hall, docteur en sciences transrationnelles du NCATS, l’un des co-auteurs de l’étude, cette bibliothèque de nanocorps pourrait également être utile pour guérir les maladies non infectieuses. Les scientifiques espèrent identifier des candidats médicaments contre presque toutes les protéines, liées à presque toutes les maladies, étant donné qu’il existe plus de 10 000 maladies rares, dont la plupart n’ont pas encore de traitement.
Pour information, un nouveau vaccin anti-covid, nommé Skycovion, conçu par le géant pharmaceutique britannique GSK et le Sud-Coréen SK Bioscience est actuellement soumis à l’examen de l’EMA pour une demande d’autorisation de mise sur le marché. Il est basé sur des nanoparticules contenant des éléments de la protéine Spike qui est la clé permettant au SARS-CoV-2 de pénétrer dans les cellules humaines. Ce vaccin pourrait bientôt être le septième vaccin autorisé en Europe pour lutter contre le Covid-19. Pour l’instant, aucune information n’est vraiment disponible sur le contenu de ce produit , ni sur la nature des nanoéléments ou sur l’adjuvant utilisé.
 
       
    
     
   
       
       
       
         
       
        