La décision du MEDEF de boycotter la concertation gouvernementale sur le travail et les retraites est un symbole. Non pas celui d’une force patronale déterminée à défendre ses idées, mais celui d’un mouvement en pleine déroute intellectuelle et politique. À force de repli, d’absence de vision et de gestion étriquée, le MEDEF a cessé d’être un acteur de proposition pour devenir un simple spectateur des réformes. Trois signes accablants en témoignent.

Un repli généralisé et une absence de vision ambitieuse
Le MEDEF semble aujourd’hui incapable de porter une ambition pour l’économie française. Sur tous les sujets majeurs traités au Parlement — transition écologique, souveraineté industrielle, réforme des retraites, flexibilité du travail — l’organisation patronale adopte une posture défensive, voire passive. Elle ne propose plus, elle réagit. Pire, elle réagit mal, en se marginalisant.
L’exemple des retraites est édifiant. Alors que le gouvernement tente, tant bien que mal, d’ouvrir un débat, le MEDEF préfère quitter la table. Cette attitude révèle une incapacité à formuler une alternative crédible. Le patronat français, autrefois porteur d’un libéralisme assumé, semble aujourd’hui dépourvu d’idées fortes, comme s’il avait renoncé à influencer le débat public. Il se contente de dire « non », sans jamais dire « comment ».
