Et si le gouvernement Lecornu tombait, quels seraient les risques d'effondrement financier de la France ? Vincent Clairmont établit quelques projections pour nous.

La chute du gouvernement français cette semaine ne serait pas un simple événement politique ; elle ouvrirait la porte à un risque de krach boursier systémique que nous évaluons à 10,15 %. Ce chiffre, loin d'être anodin, représente un risque de "queue de distribution" (tail risk) majeur, dont l'épicentre serait le marché de la dette souveraine française.
Le danger ne réside pas dans la vacance du pouvoir elle-même, mais dans l'incertitude radicale quant à la crédibilité budgétaire de son successeur. Les marchés financiers, qui abhorrent le vide, évalueraient instantanément les probabilités d'arrivée au pouvoir de formations politiques dont les programmes économiques sont perçus comme une menace directe à la soutenabilité de la dette française.

L'indicateur clé de cette tension est l'écart de taux (spread) entre l'OAT française à 10 ans et le Bund allemand. Déjà tendu autour de 80 points de base, il pourrait rapidement exploser. Notre analyse se fonde sur trois scénarios post-crise :