Le programme de Macron pour les nuls

Emmanuel Macron vient d’écrire une lettre aux Français pour annoncer sa candidature en avril 2022 à sa propre réélection, qui est largement assurée. Nous vous proposons ici un article de décryptage de son programme, en complément de l’analyse que nous avons faite ce matin sur la réforme attendue des retraites et sur la fiscalité qui pèsera sur les classes moyennes.

Nous vous proposons ici un décryptage intégral de la lettre de candidature d’Emmanuel Macron pour les présidentielles du mois prochain.
Nous survolons rapidement l’introduction du courrier où Emmanuel Macron dresse un bilan forcément élogieux de son premier mandat, évoquant à peine quelques manques d’expérience.
Mais les transformations engagées durant ce mandat ont permis à nombre de nos compatriotes de vivre mieux, à la France de gagner en indépendance.
Cette annonce paraît bien audacieuse. Chacun jugera à sa propre aune la pertinence de cette affirmation.
C’est surtout la suite qui nous intéresse.
Macron et le mondialisme
Sans grande surprise, Emmanuel Macron persiste dans la stratégie mondialiste et européiste qui l’a porté au pouvoir.
Pour justifier son orientation, il reprend cette fameuse phrase qui nous demande d’enterrer l’idée que la France pourrait être grand par elle-même, qui d’entériner le principe qu’elle doit désormais céder la place à une unité supranationale.
Nous connaissons des bouleversements d’une rapidité inouïe : menace sur nos démocraties, montée des inégalités, changement climatique, transition démographique, transformations technologiques. Ne nous trompons pas : nous ne répondrons pas à ces défis en choisissant le repli ou en cultivant la nostalgie.
Autrement dit, nous ne sauverons la France qu’en évitant la nostalgie pour ce qu’elle était, et en nous résignant à un avenir où la numérisation, le « sauvetage » de la planète, l’arrivée de populations étrangères, nous obligent à enterrer notre identité.
Je suis candidat pour inventer avec vous, face aux défis du siècle, une réponse française et européenne singulière.
On comprend dans quel cadre s’inscrit Macron : dans l’idée que la préparation de l’avenir passe forcément par une « réponse européenne », la France n’ayant plus prétendument la taille critique pour exister internationalement.
Macron restera donc le candidat de la mondialisation.
Un programme 100% Great Reset
En introduction de son programme, Emmanuel Macron prend soin de résumer les propositions essentielles du Great Reset, que ce soit dans le domaine fiscal et des retraites comme nous l’avons commenté ce matin, ou dans le « dur » de la vision théorisée par Davos :
Pour ne pas nous laisser imposer par d’autres les technologies qui rythmeront demain notre quotidien, il nous faudra aussi continuer d’investir dans notre innovation et notre recherche afin de placer la France en tête dans les secteurs qui, comme les énergies renouvelables, le nucléaire, les batteries, l’agriculture, le numérique, ou le spatial feront le futur et nous permettront de devenir une grande Nation écologique, celle qui la première sera sortie de la dépendance au gaz, au pétrole et au charbon.
Ah ! la transition écologique ! quelle tarte à la crème ! Donc, les secteurs-clé de demain, ce seront les énergies renouvelables, le nucléaire (les écologistes s’étouffent, là), les batteries, l’agriculture, le numérique, le spatial. Et notre ambition est de devenir une « grande Nation écologique ».
Du Schwab dans le texte.
Pas un mot sur les vieilles industries : l’automobile, la métallurgie, le textile. Tout cela est mort, bien entendu, au profit d’une mode mondialiste dont personne ne peut dire qu’elle assurera le moindre début de rentabilité.
Le volet social de Macron
Le Président sortant parle de reconquête productive par le travail, expression tarabiscotée dont on se demande bien ce qu’elle peut vouloir dire.
Cette reconquête débouche sur un programme social :
Nous ferons en sorte que tous les enfants de France aient les mêmes chances, que la méritocratie républicaine redevienne une promesse pour chacun. Pour cela, la priorité sera donnée à l’école et à nos enseignants, qui seront plus libres, plus respectés et mieux rémunérés.
Houlà ! que de promesses, entendues tant de fois, et qui n’ont jamais rien donné. On peut penser qu’elles intègrent le capital versé à 18 ans (par exemple 10.000€). Elles se doublent manifestement d’une promesse de revalorisation des enseignants, et avec plus de liberté et de respect.
Tiens ! Macron se lancerait dans l’autonomie des établissements ? Wait and see…
Sur le volet proprement « social », on retiendra cette énumération d’idées un peu creuses :
Nous investirons pour permettre à chacun de vivre le grand âge à domicile tant qu’il le peut, pour rendre les maisons de retraite plus humaines. Nous poursuivrons sans relâche notre travail pour l’inclusion de nos compatriotes en situation de handicap. En matière de santé, nous opérerons la révolution de la prévention et ferons reculer les déserts médicaux.
Les mesures-clés qui se profilent sont donc un grand plan d’investissement dans les maisons de retraite, et une assurance dépendance pour faciliter le maintien à domicile. Dans le domaine de la santé, la stratégie de la prévention serait développée.
Là encore, on a entendu cela si souvent…
Vers un épisode moral et autoritaire
Pour le reste, Emmanuel Macron devrait profiter de son prochain quinquennat pour consolider le crédit social à la chinoise qu’il a commencé avec le passe vaccinal :
Une citoyenneté, qui ne repose pas seulement sur des droits, mais sur des devoirs et un engagement de chaque jour.
On comprend bien ce que cela signifie : ne seront reconnus comme citoyens que ceux qui obéiront à la morale présidentielle. Les autres seront déclassés.
Moi aussi, j’objecte conscience
Rejoignez le rang des objecteurs de conscience. Agissez concrètement pour la résistance. Montez de la mine, descendez des collines ! Le moment est venu.
Je deviens résistant
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