Battu aux élections, l’ancien Premier ministre belge Alexander De Croo rebondit à l’ONU, à la tête du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD). Une nomination qui illustre, une fois encore, la manière dont la caste trouve toujours refuge dans les institutions internationales.

Selon plusieurs sources, incluant le quotidien De Morgen et la chaîne de télé belge VRT NWS, l’ancien Premier ministre Alexander De Croo va bientôt décrocher un poste de haut niveau au sein des Nations Unies. C’est le secrétaire général de l’ONU (Organisation des Nations Unies), Antonio Guterres, qui a proposé sa candidature à ce poste. La décision finale revient toutefois à l’assemblée générale des Nations-Unies. Si ses pairs saluent une reconnaissance méritée, ce nouveau parachutage pose une question fondamentale : ce que l'on appelle pudiquement la "mobilité internationale" des élites n'est-il pas, en réalité, un système bien huilé de recyclage des puissants, subventionné par le contribuable et exempt de la véritable concurrence du marché ?
Le poste de directeur général du PNUD
Le mardi 21 octobre dernier, plusieurs sources incluant le quotidien De Morgen et la chaîne VRT NWS ont affirmé la nomination de l’ancien Premier ministre belge, Alexander De Croo, au poste de directeur général du PNUD (Programme des Nations Unies pour le développement). C’est la branche qui se charge de la lutte contre la pauvreté et la réduction des inégalités et qui veille sur la résilience climatique et la bonne gouvernance.
Le siège du PNUD se trouve à New York. Cette agence de développement des Nations Unies réunit des gouvernements, des entreprises, des partenaires internationaux et des communautés locales. Elle emploie aussi plus de 23.000 personnes dans le monde et dispose d’un budget annuel d’environ 5 milliards de dollars.
Aucune information officielle confirmant la nomination de M. De Croo n’est encore publiée. Le verdict revient à l’Assemblée générale des Nations Unies. « Pour la procédure de nomination, nous nous référons, comme il se doit, au secrétaire général des Nations unies », a déclaré son porte-parole. Il se trouve pourtant que sa candidature a été proposée par le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres.
Comme son prédécesseur, Achim Steiner qui a occupé le poste depuis 2017, son poste de directeur général du PNUD, sera assorti du titre de Secrétaire général adjoint de l'ONU, ce qui l’amènera à coopérer de façon étroite avec Antonio Guterres. Il sera chargé de coordonner toutes les agences sur le terrain.
Qui paie la note du clientélisme international ?
Le PNUD est financé par les contributions des gouvernements. En d'autres termes, les contribuables des nations membres, y compris les Belges, financent, via l'impôt, l'organisation qui emploie leur ancien chef de gouvernement déchu. C'est un parfait exemple de subvention croisée : les citoyens sont contraints de payer pour le "nouveau job" d'un homme politique qu'ils ont collectivement décidé de démettre de ses fonctions nationales.
L’histoire de De Croo n’est pas isolée. De José Manuel Barroso (de la Commission européenne à Goldman Sachs) à Ursula von der Leyen (promue après un bilan contesté en Allemagne), le scénario est connu : les dirigeants déchus ou fragilisés sont casés dans des structures internationales.
Ce phénomène traduit une logique de caste : celle d’une élite qui se recycle dans des institutions opaques, financées par les contribuables, sans jamais rendre de comptes.
Le "recyclage des puissants" est une taxe cachée sur la souveraineté populaire, garantissant que même les politiciens rejetés continuent de bénéficier d'une influence et d'un salaire somptueux, payés in fine par ceux-là mêmes qui les ont désavoués.

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