Selon la directrice du renseignement national américain Avril Haines, le président chinois Xi Jinping refuserait les injections anti- Covid-19 fabriqués en occident, en dépit de l’impact de la pandémie sur l’économie et l’ordre social. À ce jour, le gouvernement chinois n’a pas encore autorisé l’utilisation de vaccins étrangers sur son territoire. L'industrie chinoise ayant fabriquer des vaccins classiques, pourquoi Xi Jinping songerait-il à approuver les vaccins étrangers ? Pour les biotechs occidentales, cependant,la Chine est avant tout un vaste marché de la vaccinothérapie, la Chine c’est l’éventualité d’une course à l’Eldorado qui s’ouvrirait.

Si 80% de la population chinoise ont reçu deux doses de Sinovac ou de Sinopharm, ou encore le vaccin unidose de Convidecia de CanSino Biologics, selon la commission nationale chinoise de la santé, environ 375 millions d’individus âgés de plus de 15 ans en Chine n’ont reçu aucun vaccin et seuls 64% des adultes âgés de plus de 60 ans ont reçu un rappel. Pour le FMI, la Chine devrait accélérer son programme de vaccination contre le Covid-19.Pour cette institution, ce faible taux de vaccination pourrait empêcher la reprise des dépenses de consommation. Il se trouve qu’elles sont encore faibles par rapport au niveau enregistré avant la pandémie. Même si l’immense majorité des cas sont asymptomatiques et leur nombre reste infime par rapport à la population chinoise (au moins officiellemlent), les autorités chinoises s’entêtent dans l’application stricte du zéro Covid. Mais depuis la fin novembre, des milliers de Chinois sont descendus dans les rues des grandes villes afin de protester contre cette politique aux mesures sanitaires drastiques. Face à des signes de défiance envers l’autorité de Xi Jinping, les autorités chinoises ont décidé d’alléger ses règles sanitaires.
Xi Jinping mise sur les vaccins locaux
Pour la directrice du renseignement national américain, Avril Haines, les manifestations des derniers jours ne constituent en aucun cas une menace pour le parti communiste au pouvoir.
Pourtant, face à l’ampleur des mobilisations, des mesures d’allègement de restrictions ont été adoptées dans plusieurs villes. Durant un entretien jeudi à Pékin, Xi Jinping aurait expliqué au président du Conseil européen Charles Michel que « le variant Omicron était moins mortel, ce qui permet plus de souplesse dans les restrictions »
La semaine dernière par exemple, les mesures de confinement à Guangzhou et à Chingqing ont été levées. A Pékin, les tests quotidiens de masse ont été abandonnés, les milliers de cabines de dépistage ont été fermés. Après des mesures similaires prises par Chengdu et Tianjin, samedi, la ville de Shenzhen, dans le sud du pays, a aussi annoncé qu’elle n’exigerait plus la présentation de résultat de test négatif ni dans les transports publics ni dans les parcs.
Par ailleurs, dans un avis, la Commission nationale de la santé (NHC) s’est engagée à «accélérer la hausse du taux de vaccination des plus de 60 ans».
Pour endiguer le Covid, la Chine utilise uniquement les vaccins développés par ses propres laboratoires pharmaceutiques. Aucun vaccin étranger n’est actuellement approuvé dans le pays.
Mme Haines, lors du Reagan National Defense Forum annuel en Californie, a déclaré samedi 3 décembre que, malgré l’impact social et économique du virus, Xi « n’est pas disposé à accepter un meilleur vaccin de l’Occident et s’appuie plutôt sur un vaccin en Chine qui est loin d’être efficace contre Omicron« .
En réalité, les vaccins chinois, de facture classique, nous disent les limites d’un vaccin contre le COVID (exactement comme un caccin contre la grippe).
Une réelle menace pour la Chine
Mais les relais médiatiques – conscients ou inconscients – de l’industrie pharamaceutique occidentale se sont mis en branle. Selon The Guardian, le refus de Xi Jinping d’utiliser les vaccins étrangers constituerait une réelle menace pour la Chine. En effet, en utilisant que des vaccins anti-covid locaux, qui selon certaines études, ne seraient pas aussi efficaces que certains vaccins étrangers, et en abandonnant les restrictions zéro Covid, la Chine pourrait être confrontée à une vague épidémique de grande ampleur.
A noter que la Chine ne dispose pas encore de vaccin de rappel ciblant spécifiquement Omicron, même si plusieurs candidats vaccins sont en cours d’essais cliniques.
Selon un responsable américain, Xi reste encore réticent pour donner son feu vert concernant l’utilisation des vaccins étrangers. « Il s’agit d’une question de fierté nationale ».
Pour autant, selon le Financial Times, Moderna aurait refusé la demande de la Chine de lui céder la « recette » de la technologie ARNm de son vaccin Spikevax, ce qui aurait mis fin à son projet de conquérir le marché chinois.
On imagine que Pfizer ne livrera pas plus ses secrets de fabrication. Quel que soient ses défauts, le pouvoir chinois fait preuve en l’occurrence de plus de bon sens que les gouvernements occidentaux.