La Suède interdit aux moins de 16 ans l’accès aux réseaux sociaux

La Suède, autrefois exemplaire en matière de sécurité publique, fait face à une recrudescence des crimes violents. En réponse, les autorités envisagent une mesure drastique : limiter l’accès des jeunes de 16 ans aux réseaux sociaux. L’objectif est d’endiguer le recrutement d’adolescents par des gangs via ces plateformes. Après l’Australie qui vient d’interdire l’accès des adolescents aux médias sociaux, le gouvernement suédois prétexte que les réseaux sociaux sont devenus des outils dangereux entre les mains de criminels.Ces restrictions gouvernementales protégeront-elles vraiment les enfants ou s’agit-il d’une stratégie pour renforcer le contrôle numérique?

Selon la police suédoise, les gangs se servent des réseaux sociaux pour recruter des jeunes adolescents. Le gouvernement envisage donc de limiter l’âge d’accès à ces plateformes si elles sont incapables de prendre les mesures nécessaires pour éviter cela. Ces derniers les utilisent comme des « marchés numériques », attirant des jeunes, parfois âgés de 11 ans seulement, pour commettre des meurtres ou des attentats à la bombe. L’argument de la protection des enfants, bien que louable en apparence, peut effectivement cacher des intentions moins nobles. La mise en place d’un système d’identification universel (via reconnaissance faciale ou cartes d’identité) pour accéder aux réseaux sociaux pourrait instaurer un contrôle gouvernemental accru sur les échanges en ligne, avec des risques pour la liberté d’expression.
Freiner le recrutement des jeunes par les gangs
Entre janvier et juillet 2024, la police suédoise a recensé 93 enfants de moins de 15 ans impliqués dans des projets de meurtres. Ce chiffre a triplé par rapport à la même période de l’année précédente. Les jeunes recrutés sont souvent décrits comme des « enfants soldats » par les politiciens danois et suédois, une réalité qui pousse les autorités à envisager des mesures radicales.
La Suède est désormais le pays d’Europe qui enregistre le plus grand nombre de fusillades par habitant, selon la police suédoise. Les statistiques de la police révèlent que leur nombre a triplé par rapport à la même période l’année dernière. La Suède se penche sur les solutions adoptées ailleurs. Par exemple, l’Australie a récemment interdit l’accès aux réseaux sociaux aux moins de 16 ans, une démarche surveillée de près par le gouvernement suédois. Le gouvernement suédois envisage de limiter l’âge d’accès à ces plateformes de médias sociaux si elles sont incapables d’empêcher les gants de recruter ces jeunes
Les géants technologiques sous pression
Notons qu’une réunion des ministres nordiques de la Justice et des sociétés de médias sociaux s’est tenue à Copenhague lundi. Le ministre suédois de la justice, Gunnar Strommer, a assisté à cette rencontre. A l’issue de la réunion, il a déclaré que « la situation est très grave ».
Les ministres nordiques de la Justice ont rencontré les représentants de TikTok, Meta, Google et Snapchat. Ces entreprises ont promis d’agir pour limiter le recrutement criminel en ligne, mais les résultats concrets restent attendus. Telegram et Signal, également sollicités, n’ont pas participé à cette réunion, soulevant des inquiétudes sur leur coopération.
Gunnar Strommer, ministre suédois de la Justice, a averti que la Suède n’excluait aucune option, y compris une interdiction partielle des réseaux sociaux pour les jeunes. « Nous devons examiner toutes les mesures possibles pour protéger nos enfants », a-t-il déclaré.
Johan Pehrson, ministre suédois de l’Éducation, souligne que limiter l’accès aux réseaux sociaux ne suffira pas à résoudre le problème.
Ces restrictions protégeront-elles vraiment les enfants ou s’agit-il d’une stratégie pour renforcer le contrôle numérique ? Cela peut amplifier certains discours tout en en occultant d’autres. De nouveau, les plateformes Big Tech et les médias subventionnés pourront orienter (délibérément ?) le discours officiel.
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