La médecine vit une révolution en matière de traitement contre le cancer. Des médicaments innovants et prometteurs apparaissent, qui permettent d’améliorer fortement l’espérance de vie des patients. Progressivement, une sorte de course de vitesse s’est mise en place entre pays occidentaux pour y avoir accès le plus vite possible. Et, dans cette course, la sécurité sociale nous retarde considérablement, pour des raisons bureaucratiques que la Cour des Comptes détaille dans son dernier rapport sur le sujet.
En 2023, selon une étude de la caisse nationale d’assurance maladie (Cnam) portant sur trente médicaments, dont onze anti-cancéreux, les
délais totaux pour l’évaluation de l’amélioration du service médical rendu et pour la négociation du tarif de remboursement et du prix ont été, pour les médicaments étudiés, supérieurs en France à ceux de l’Allemagne, de l’Angleterre et de l’Espagne. Pour les anti-cancéreux, le délai moyen était de 576 jours en France, contre 368 jours pour l’ensemble des pays étudiés, soit un écart de 208 jours. Cette durée plus longue a plusieurs causes : une surcharge de travail pour les services instructeurs, des temps de réponse parfois longs des entreprises pharmaceutiques, des délais d’arbitrage par les tutelles du CEPS ou des délais administratifs de signature et de publication des arrêtés. Une analyse détaillée de ces différents facteurs et de leur importance relative pourrait permettre d’identifier des leviers d’amélioration.
Cour des Comptes, rapport sur la sécurité sociale 2024