Les réseaux sociaux sont vus par certains comme un espace de liberté et par d’autres comme un espace de propagation de « fake-news » ou de désinformation. En réalité, Facebook et les autres pratiquent la censure des contenus publicitaires et la censure des messages selon un spectre qui semble de plus en plus large. Parmi les sujets sensibles : la monnaie, son contrôle politique et les cryptomonnaies décentralisées comme le bitcoin. Bref, tout ce qui fait de l’ombre au pouvoir.
« C’est dommage, Facebook a refusé la publicité de votre livre. Il faudra se débrouiller autrement », tel est le message reçu de mon éditeur le 10 mai.
Sur Facebook, on peut payer pour placer des annonces publicitaires mais le réseau social exerce son droit de regard et de veto et peut à ce titre refuser certains annonceurs.
Dans le cas de mon livre, Facebook a justifié sa fin de non-recevoir par la référence aux cryptomonnaies.

Après le robot, l’œil humain de la censure
Face à ce premier refus, mon éditeur a demandé un nouvel examen, cette fois par un œil humain. En effet, la première lecture est faite par un robot (intelligence artificielle) dans les circuits duquel les associations de mot « dette », « crise » et « bitcoin » ont peut-être déclenché un petit voyant rouge.
Le deuxième examen par un œil humain s’est lui aussi soldé par un refus.
Pourtant, le livre est référencé et disponible sur Amazon. Sur le site du libraire en ligne – qui pratique lui-même une certaine censure – voici ce qu‘annonce la présentation :
« La monnaie est au coeur de tous nos échanges mais aujourd’hui qui sait encore ce qu’elle est vraiment ? Des métaux précieux ? Du crédit et donc de la dette ? Une simple convention sociale ou une réalité tangible reliée à la réalité économique ? « Le bitcoin n’est pas une monnaie » proclament les banquiers centraux. Les mêmes créent des milliers de milliards de leurs devises, prétendument pour lutter contre les effets des crises économiques, financières, sanitaires, ou même, plus récemment, du changement climatique.
Au commencement des échanges de l’humanité était la dette. Les crises de surendettement furent fréquentes et nos ancêtres constatèrent qu’il était indispensable à la paix sociale de limiter l’expansion du crédit. Puis l’or et l’argent se généralisèrent comme marchandises monétaires, indépendantes de toute autorité. Dès lors, les pouvoirs politiques n’eurent de cesse de reprendre la main sur la monnaie pour en contrôler la qualité et la quantité.
De nos jours, la monnaie officielle est redevenue un système de crédit-dette comme à l’ère sumérienne. Ce système, qui ne se reconnaît plus de limite, semble échapper à ses maîtres. L’apparition des taux d’intérêt négatifs est une anomalie jamais rencontrée par le passé. De simples mortels peuvent-ils nier la valeur du temps que matérialisent les intérêts ?
Parcourant 5 000 ans d’expérimentations monétaires, ce livre s’efforce d’alimenter la réflexion de ceux qui voudraient se prémunir des conséquences d’une crise monétaire généralisée. Car jamais dans l’Histoire on n’a vu une génération payer les dettes contractées par la précédente. »
Si un œil humain parcourt ce texte, il comprend que le livre est plutôt une fresque historique situant le bitcoin par rapport aux systèmes monétaires passés et présents. Il ne s’agit nullement d’un ouvrage faisant la promotion de services financiers ou d’investissements en cryptomonnaies.
Certes, il existe un angle : les pouvoirs politiques veulent le contrôle de la monnaie, de sa qualité et de sa quantité. C’est bien pour cela qu’on parle même encore de nos jours de « souveraineté monétaire ».
D ‘où la question pourquoi cette censure ? FaceBook ne daigne pas motiver sa décision.
Censure, autocensure et capitalisme de connivence
On sait que la France occupe le quatrième rang mondial concernant la censure, selon le site Comparitech qui a répertorié toutes les demandes de retrait sur FaceBook, Google, Microsoft, Twitter et Wikimedia. Une partie de cette censure est exercée à la demande des gouvernements mais une autre tient à ces entreprises elles-mêmes qui ne veulent pas d’ennuis.
Ainsi, FaceBook et Twitter bloquent les comptes de Donald Trump qui a pourtant recueilli des millions de vote et quitté normalement le pouvoir. Twitter suspend même les comptes qui citent Trump. L’ex POTUS- comme Trump se désignait lui-même lorsqu’il était President Of The United States- négocie avec d’autres sites pour héberger ses écrits.
Avec les pratiques d’autocensure, nous confinons au capitalisme de connivence entre les GAFA et les autorités.
La monnaie un sujet très sensible pour les pouvoirs
Il est certain que les cryptomonnaies – monnaies numériques décentralisées et anonymes comme le cash – déplaisent aux pouvoirs. Surtout depuis que ces derniers sont surendettés et ne doivent leur survie financière qu’à la nationalisation du marché obligataire.
L’arrivée de l’inflation constituerait un grave danger car les gouvernements seraient incapables de relever les taux d’intérêt pour la contrer.
La tentation d’enfermer les gens dans des devises numériques totalement contrôlées par les banques centrales grandit dans une manœuvre pour contrôler toute velléité de fuite devant la monnaie.
Entre le public et le pouvoir, les GAFA choisissent de ne pas déplaire au pouvoir. Aucun des GAFA n’accepte de cryptomonnaie. Facebook travaille toujours à sa propre monnaie numérique (Diem, ex-Libra) mais elle sera finalement indexée sur le seul dollar. Autant dire que le soufflé se dégonfle de ce côté. La disparition de Jack Ma, fondateur du site Alibaba mais surtout du système de paiement Alipay, a refroidi les ardeurs de monnaies privées.
Vers la monnaie supranationale et la prison numérique
Mais finalement autant de monnaies que de banques centrales, ce serait encore trop pour le Fonds monétaire international qui pousse une solution encore plus centralisée et internationale.
Ce qui serait l’ultime façon de se débarrasser du dollar et de faire plaisir à la Chine…
Pour nous simple citoyen et épargnant, l’avènement de monnaies numériques centralisées – qu’elles soient supranationales ou nationales – signifie une mainmise totale du pouvoir sur notre argent. Le « consentement à l’impôt », fondement de la véritable démocratie, ne sera même plus nécessaire.
 
       
    
     
   
                   
       
         
       
       
      