La Grande Vadrouille de la Sécu : confessions d'un ex-baron et provocations libertariennes

La Grande Vadrouille de la Sécu : confessions d'un ex-baron et provocations libertariennes


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D'un côté, Frédéric Buffin, ancien grand manitou de la Sécurité Sociale (ex-directeur de la CNAV, rien que ça), qui revient sur les lieux du crime avec l'air désabusé de celui qui a vu les coulisses et qui préférerait ne pas s'en souvenir. De l'autre, Éric Verhaeghe, en mode "tonton flingueur", prêt à dynamiter le totem de la solidarité nationale.

Le constat est aussi rassurant qu'une fuite de gaz. Buffin, qu'on imaginerait défendre son ancienne paroisse, nous livre une confession stupéfiante. La Sécu ? Un "bordel ambiant" (le mot est lâché, ou presque) devenu une machine infernale et illisible, même pour ceux qui l'ont dirigée. Entre la dette cachée sous le tapis de la CADES et l'ACOSS qui emprunte 70 milliards à court terme pour payer les factures courantes, on comprend que le navire ne flotte que par miracle — et surtout grâce à la perfusion des marchés financiers. "Jusqu'à quand la fête va-t-elle continuer ?" s'interroge l'ancien directeur. On rit jaune.

Le choc des mondes. Mais le sel de l'échange, c'est la passe d'armes idéologique. Verhaeghe, provocateur en diable, met les pieds dans le plat avec des sabots de plomb : "Pourquoi suis-je obligé d'être solidaire de parasites ?" Il dénonce une "spoliation légale" où les actifs se font tondre pour financer un système à bout de souffle. Face à lui, Buffin tente de sauver les meubles de la morale républicaine, mais ses arguments sonnent creux, même à ses propres oreilles. Il avoue même s'être fait remonter les bretelles par sa propre fille entrepreneuse sur l'augmentation des retraites ! Le comble.

Le clou du spectacle ? L'aveu d'impuissance. On apprend que l'État a repris le contrôle (via les "brillants technocrates" de Bercy), transformant la Sécu de Pierre Laroque — censée être gérée par les assurés — en un monstre étatique froid et opaque. En résumé : le système est en faillite technique, géré par une technostructure qui navigue à vue, et personne n'ose appuyer sur le bouton "Reset" de peur de l'explosion sociale.

Le mot de la fin : Si même l'ancien patron de la Sécu se demande s'il ne vaut pas mieux partir à l'étranger ou devenir fonctionnaire pour s'en sortir, c'est qu'il est peut-être temps de vérifier où sont les gilets de sauvetage. Une chronique du déclin français, servie chaude et sans anesthésie.


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Rédaction

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