La campagne de vaccination retardée par les pénuries de matériel et de main-d’oeuvre

La campagne de vaccination retardée par les pénuries de matériel et de main-d’oeuvre

Les pénuries en tous genres deviennent critiques pour la campagne de vaccination, au point que celle-ci est désormais fortement retardée par l'incapacité des laboratoires pharmaceutiques à les pallier. Manque de flacons, mais aussi d'experts capables de déployer les nouvelles chaînes de production dont nous avons besoin : la culture du juste à temps industriel montre ses limites et souligne la fragilité de l'Occident en cas de crise. Les appels à la "souveraineté" industrielle devraient en sortir renforcés.

La campagne de vaccination connaît des ratés qui ne sont pas dus qu’aux difficultés d’organisation administrative. Elles tiennent aussi aux pénuries que les laboratoires rencontres dans leur approvisionnement en matériels divers, et surtout en main-d’oeuvre capable d’augmenter les capacités de production.

La ministre Pannier-Runacher alerte sur les pénuries

La situation est devenue si sérieuse que la ministre de l’Industrie, Agnès Pannier-Runacher, a tiré le signal d’alarme, sur les manques dont souffrent les laboratoires pharmaceutiques, hier, à l’Assemblée Nationale :

Le point bloquant, aujourd’hui, c’est les goulots d’étranglement en termes de fourniture de cuves, de fourniture de bouchons, de fourniture de flacons, de fourniture de capsules (…), des goulots d’étranglement en termes de disponibilité des experts qui sont capables de déployer ces chaînes de production

Ces pénuries sur l’ensemble de la chaîne d’approvisionnement, depuis l’ingénierie jusqu’à l’embouteillage, retardent l’effort de vaccination que les pays industrialisés déploie pour lutter contre la pandémie.

Les Canadiens mesurent leur dépendance à l’étranger

Cette situation ne met pas que la France en difficulté, et touche l’ensemble des pays industrialisés, à commencer par ceux qui ont externalisé leur capacité industrielle. Ceux-là doivent désormais attendre les livraisons de laboratoires soumis à des pressions locales. C’est notamment le cas des vaccins Pfizer produits en Belgique, pays qui apprécie peu d’être soumis à des ruptures d’approvisionnement alors que le vaccin est produit sur son sol.

Le cas du Canada illustre parfaitement le lien entre la désindustrialisation et la dépendance vis-à-vis de l’étranger.

Le débat sur la souveraineté industrielle n’est pas achevé

Ces éléments ont relancé le débat à l’Assemblée Nationale sur la souveraineté industrielle. Pour l’instant, le gouvernement soutient que l’on peut concilier nos objectifs en matière d’émission de gaz à effets de serre et une réindustrialisation partielle de notre activité (dont personne ne donne le moindre début d’une feuille de route).

Reste à prouver que cette conciliation est possible…