Inefficacité des gants médicaux, l’OMS mise sur l’hygiène des mains

Depuis le début de la crise du Covid-19, les gants et les masques sont devenus des symboles de protection dans l’imaginaire collectif. Pourtant, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) rappelle avec force que les gants, tout comme les masques, ne remplacent pas l’hygiène des mains, une mesure simple, économique et universellement efficace pour prévenir la transmission des infections. Une étude citée par l’OMS montre que l’utilisation incorrecte des gants contribue à la propagation des infections nosocomiales, un problème bien documenté avant même la pandémie.

A l’occasion de la Journée mondiale de l’hygiène des mains, l’OMS (Organisation mondiale de la Santé) a rappelé que l’hygiène des mains est le moyen le plus sûr et le plus efficace pour prévenir la transmission des infections. Les gants médicaux ne peuvent pas la remplacer.
L’OMS recommande le renforcement des pratiques d’hygiène des mains
Dans les divers établissements de soin, les professionnels de santé portent des gants médicaux. Ils servent à prévenir la transmission des infections, notamment en cas d’exposition à du sang ou des liquides organiques contaminés.
Mais à l’occasion de la Journée mondiale de l’hygiène des mains, l’OMS, par le biais de son sous-directeur général, le Dr Bruce Aylward, a déclaré que « les gants médicaux peuvent réduire le risque d’infection, mais ils ne remplacent jamais l’hygiène des mains ».
L’agence a rappelé que le lavage régulier des mains est l’un des moyens de protection les plus efficaces et les plus abordables. Il permet aux soignants de fournir des soins médicaux propres et fiables. L’OMS exhorte donc les gouvernements, les établissements de santé et les soignants du monde entier à renforcer les pratiques d’hygiène des mains.
Les gants médicaux: une barrière imparfaite
L’OMS a révélé que même si les gants sont protecteurs, leur utilisation présente de nombreux problèmes. Tout d’abord, les soignants doivent les changer à chaque fois qu’ils changent de patient ou lorsqu’ils réalisent plusieurs interventions sur un même patient, ce qui est loin d’être pratique. De plus, cette surutilisation des gants augmente la quantité des déchets médicaux, ce qui contribue à la dégradation de l’environnement.
Il faut aussi souligner que les gants usagés sont infectieux et ont besoin d’un traitement spécialisé, ce qui engendre une hausse des coûts de gestion des déchets. Pour toutes ces raisons, l’OMS demande aux décideurs politiques nationaux et à la communauté sanitaire de prendre les bonnes mesures. « Redoublons d’efforts pour améliorer l’hygiène des mains afin de garantir la sécurité des patients et des soignants » a déclaré le Dr Aylward.
Un parallèle frappant avec les masques

Tout comme les gants, les masques ont été érigés en totem de la lutte contre le Covid-19, malgré des preuves scientifiques mitigées. Une étude britannique récente, publiée en 2023 par le Cochrane Database of Systematic Reviews, a conclu que les masques faciaux, y compris dans les lieux publics, ont un effet limité sur la prévention de l’infection au Covid-19, en raison de biais dans les essais, de variations dans les mesures et d’une faible adhésion aux directives. Cette étude a suscité des débats, certains experts, comme le Pr Hagai Levine en Israël, estimant qu’elle ne reflète pas pleinement l’efficacité des masques dans des contextes communautaires. Cependant, elle renforce l’idée que les masques, comme les gants, ne sont pas une panacée.
À l’instar des gants, les masques jetables ont engendré une crise environnementale. Des milliards de masques usagés, souvent non recyclables, ont fini dans les décharges ou les océans, contribuant à la pollution plastique. Une étude de l’University College London (2021) estimait que les masques jetables génèrent des déchets équivalents à des millions de tonnes de plastique par an, un problème aggravé par leur usage massif et souvent inutile dans des contextes à faible risque, comme les espaces extérieurs.
À l’avenir, les politiques sanitaires devraient se recentrer sur des interventions basées sur des preuves, comme l’hygiène des mains, pour maximiser l’impact tout en minimisant les coûts humains, économiques et écologiques.
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