Le gouvernement publie un nouveau « guide pratique » pour préparer les citoyens aux crises. Ce "Guide pratique pour se préparer aux situations de crise" n'est pas un manuel de survie citoyenne, mais un outil de propagande de plus, détournant l'attention des véritables urgences économiques et sociales.

Le gouvernement Macron vient de publier un énième "guide pratique pour se préparer aux situations de crise". Risques naturels, technologiques, cyberattaques, terrorisme... le catalogue des menaces est complet. Mais derrière cette initiative, présentée comme un geste de responsabilisation citoyenne ("Tous responsables"), se cache une manœuvre politique bien rodée. En agitant le chiffon rouge de la "crise majeure" et de la "guerre imminente" (implicitement ou explicitement), le pouvoir tente d'instiller un sentiment d'urgence et de peur. Cette stratégie a un objectif clair : gouverner par l'émotion pour éviter de rendre des comptes sur la gestion concrète du pays.
Macron entretient l’urgence permanente
La publication d’un guide gouvernemental intitulé Tous responsables.
pourrait sembler anodine. Pourtant, elle s’inscrit dans une stratégie bien rodée : installer l’idée que la France serait perpétuellement au bord d’un effondrement – technologique, sanitaire, terroriste ou climatique, afin de rappeler que seul l’État, et singulièrement l’exécutif, serait en capacité de protéger.
Le document recense toutes les menaces possibles : « Risques technologiques, cyberattaques, terrorisme... »
Le tout présenté comme un panorama de dangers imminents , ce catalogue des menaces potentielles est servi à la population comme un mantra anxiogène. Cette stratégie n'a rien de nouveau : depuis l'ère covid, le pouvoir a parfaitement intégré les bénéfices politiques de la gouvernance par la peur.

En maintenant un niveau d'alerte permanent, il justifie l'acceptation de mesures de contrôle, la centralisation des décisions et le détournement de l'attention publique.
Tandis que les citoyens sont invités à constituer un « kit d'urgence » et à mémoriser les signaux d'alerte, le gouvernement esquive les questions qui fâchent :La peur d'une guerre hypothétique devient l'opium d'un peuple que l'on détourne des véritables champs de bataille économiques et sociaux.

La fuite en avant face au déclin de la France
L'actualité brûlante en France n'est pas celle d'une apocalypse imminente nécessitant des "kits d'urgence" pour chaque foyer. L'actualité, c'est la vulnérabilité énergétique de la France, l'effondrement de son système de santé, la faillite des finances publiques ou la déliquescence de l'autorité de l'État...
Face à cette "réalité désastreuse", le gouvernement se révèle impuissant ou, pire, s'entête dans des politiques dirigistes. Alors, plutôt que d'admettre l'échec de la social-démocratie et de relâcher l'étreinte de l'État sur l'économie, on préfère dramatiser l'extérieur.

On ne parle plus de la nécessité de baisser les impôts ou de déréglementer pour relancer la croissance, mais de savoir "comment se protéger en attendant les secours".
C'est l'aveu cynique que l'État, s'il se veut omniprésent dans la vie quotidienne, ne sera pas là quand vous en aurez vraiment besoin, mais qu'il exige votre obéissance en attendant.
Personne ne contestera la nécessité d’être préparé aux crises. Cependant le guide Tous responsables révèle surtout un État devenu incapable de protéger autrement qu’en faisant peur. Une fuite en avant qui évite soigneusement la question centrale : pourquoi la France doit-elle désormais se préparer au pire plutôt que d’exiger le meilleur de ses gouvernants ?



