Engrais: Risque de pénurie en Europe à cause de la flambée du prix du gaz

Engrais: Risque de pénurie en Europe à cause de la flambée du prix du gaz


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Le fabricant mondial d’engrais cristallisés, Yara, a décidé de réduire sa production en Europe en raison de la flambée du prix du gaz. Le risque de pénurie d’engrais en Europe est à craindre. La guerre en Ukraine a des réelles répercussions sur le prix et la disponibilité des intrants pour l’agriculture. Les professionnels européens sont inquiets. Le ministère russe de l’Industrie a déjà demandé la suspension d’exportations d’engrais. La Russie et la Biélorussie contrôlent un tiers de la production mondiale de potasse.

Une baisse de production d’engrais en Europe

La société norvégienne Yara est le plus grand fournisseur d’engrais en Europe. Suite à la flambée du prix du gaz, elle a annoncé qu’elle est contrainte de réduire sa production. Sans donner de détails, l’entreprise a décidé de réduire l’activité de son usine située au Havre en France et celle de Ferrara en Italie.

Il faut savoir que le prix du gaz représente 90% des coûts de production des engrais. Sur ce point, le PDG de TotalEnergies avait déjà indiqué que  le gaz russe n’est pas remplaçable en Europe dans l’immédiat.

Sa hausse aura évidemment des conséquences sur le fonctionnement des entreprises. Notons que la société Yara a déjà pris la même décision au mois de septembre, et ce, pour la même raison. Le conflit en Ukraine n’a fait qu’aggraver la situation. En effet, l’Union européenne fait face actuellement à une flambée des prix de l’énergie.

Une pénurie à craindre, un avenir envisagé sans la Russie

La réduction d’activité des deux sites de Yara en Europe est devenue une véritable source d’inquiétude pour les professionnels dans le monde agricole. Avec la hausse des prix du gaz générée par la guerre en Ukraine, ils craignent une pénurie des engrais.

De plus, la Russie qui fournit 30% des besoins en engrais azotés de l’Union européenne pourrait aussi bloquer les importations. Le ministère russe de l’Industrie a déjà effectué une requête à ce sujet auprès de ses producteurs d’engrais.

Concernant la potasse qui est un fertilisant essentiel. Même si elle est moins utilisée que  les engrais azotés. Son prix avait déjà connu une hausse vertigineuse de 68 % en 2021, avec la Guerre en Ukraine, son prix devrait flamber. La Russie et la Biélorussie détiennent à elles deux pour 33 % de la production mondiale.

Le Canada, premier producteur de la planète, est incapable d’augmenter ses capacités. En France, la production de potasse a cessé depuis la fermeture définitive des mines d’Alsace au début des années 2000.

La France dispose déjà de stocks d’engrais suffisants pour cette année. En revanche, rien n’est sûr concernant les approvisionnements pour la saison 2023. Les agriculteurs pourraient se trouver dans l’obligation de limiter la quantité d’engrais utilisés l’année prochaine. Or, cela va générer une baisse des rendements. La sécurité alimentaire mondiale est menacée d’après l’entreprise Yara.

L’Union des industries de la fertilisation (Unifa), qui regroupe les fabricants d’engrais, indique qu’il y a peu de solutions à court terme, mais « cette crise pourrait accélérer la recherche et des modes de culture qui aient recours à moins d’intrants ». Parmi eux, l’utilisation de l’hydrogène pour fabriquer les engrais azotés.

Pour aider les secteurs touchés par la guerre en Ukraine dont le secteur agricole, Matignon  a prévu un plan de résilience économique.

Si les sanctions occidentales contre Moscou continuent, le président Poutine a mis en garde jeudi 10 mars lors d’une réunion gouvernementale: « cela entraînera des conséquences sérieuses (…) pour le secteur alimentaire dans l’ensemble, la hausse de l’inflation sera inévitable ».


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