Encore le scandale Shein, symbole du capitalisme de connivence à la française, par Veerle Daens

Nous accueillons une nouvelle rédactrice, Veerle Daens, pour cette rubrique consacrée au capitalisme de connivence à la française. Elle reprend aujourd'hui l'affaire Shein, que nous avons évoquée la semaine dernière.

Dans un pays qui se prétend champion du libre-échange, l'arrivée de Shein sur le sol français révèle une fois de plus le visage hideux du capitalisme de connivence qui gangrène l'économie hexagonale.

L'enseigne chinoise de fast-fashion, avec ses prix imbattables et son catalogue infini, ose défier les dinosaures du prêt-à-porter local en ouvrant des pop-up stores au BHV Marais et dans plusieurs Galeries Lafayette en province.

Mais voilà, la Banque des Territoires, bras armé de la Caisse des Dépôts – cet hydre étatique financé par les contribuables – a décidé de jouer les justiciers en rompant brutalement les négociations avec la Société des Grands Magasins (SGM). Motif ? Une "rupture de confiance" suite au partenariat avec Shein, appris par la presse plutôt que par les canaux officiels.

Quel culot ! Comme si l'État avait le droit de dicter aux entreprises privées qui elles peuvent inviter dans leurs rayons.

Ce "drama", comme le qualifie un confrère, n'est rien d'autre qu'une illustration flagrante de ce crony capitalism à la française : un système où les bureaucrates et les élites connectées protègent leurs intérêts au détriment du marché libre. La Banque des Territoires, censée soutenir le développement territorial, se mue en censeur moraliste. Elle refuse de cofinancer le rachat des murs du BHV Marais parce que Shein incarne, selon les critiques, une "menace environnementale et sociétale".

Traduction : les écolos étatistes et les protectionnistes ne supportent pas qu'une entreprise étrangère vienne concurrencer les marques françaises subventionnées à coups de milliards publics.

Shein, avec ses 25 millions de clients en France, prouve que les consommateurs votent avec leur portefeuille pour des produits abordables, pas pour des diktats verts imposés d'en haut.

Veerle Daens

Pensez-y : la SGM, une foncière familiale privée, négociait une "foncière commune" avec cette banque publique pour boucler son deal immobilier. Mais apprenant le partenariat Shein, les fonctionnaires claquent la porte, invoquant une transparence défaillante.

C'est l'hôpital qui se moque de la charité !

En France, le vrai scandale, c'est ce mélange incestueux entre État et entreprises.

La Caisse des Dépôts, avec ses 1 200 milliards d'euros gérés, n'est pas un acteur neutre : elle investit dans des projets "verts" ou "sociaux" triés sur le volet, favorisant les copains et les coquins du CAC 40 tout en écrasant les outsiders. Shein, accusé de "tuer les marques françaises", n'est que le bouc émissaire d'un système qui protège les rentes des insiders via des régulations absurdes et des subventions déguisées.

Du point de vue du Courrier, c'est une aberration. Le vrai capitalisme repose sur la concurrence libre, où les entreprises réussissent par l'innovation et la satisfaction des clients, pas par des alliances avec l'État. Frédéric Merlin, co-fondateur de la SGM, l'a bien compris : il reste confiant, affirmant que d'autres banques privées accueillent favorablement l'opération. Bravo ! Que les marchés décident, pas les bureaucrates.

Mais en France, le cronyism règne : des aides publiques massives pour les industries "stratégiques", des barrières douanières pour protéger les fleurons nationaux, et des punitions pour ceux qui osent innover hors des clous.

Résultat ? Une économie sclérosée, où les consommateurs paient plus cher pour des produits médiocres, et où les entrepreneurs étrangers sont diabolisés au nom d'un "patriotisme économique" qui n'est que du protectionnisme déguisé.

Ce cas Shein n'est pas isolé. Souvenez-vous des taxis contre Uber, des agriculteurs subventionnés contre les importations libres, ou des géants du luxe choyés par l'État. Le capitalisme de connivence étouffe la liberté individuelle, transfère la richesse des contribuables vers les élites, et freine la croissance. Il est temps de briser ces chaînes : abolissons les subventions publiques, démantelons les monopoles étatiques, et laissons les marchés libres prospérer. Shein n'est pas le problème ; c'est la solution pour des millions de Français qui veulent consommer sans se ruiner. Que l'État se retire, et que la vraie concurrence triomphe !