D’un château l’autre, quoi qu’il en coûte, par Modeste Schwartz

Dans la chronique mondaine, naturellement pseudo-monarchique, du couple présidentiel, certains éléments – « actualité » oblige – produisent facilement des résonances symboliques. Ainsi, le fait que la préférence marquée du couple Macron, récemment relevée par le magazine auféminin [1], pour le Hameau versaillais de la Reine finisse par empiéter sur des espaces traditionnellement exploités par le personnel de la résidence à des fins de potagers et de barbecues est certes anecdotique en soi.

Mais une curieuse synchronicité fait que cette anecdote est contemporaine de la destruction préméditée de l’agriculture hollandaise par le hollandais Mark Rutte, frère en Davos dudit Macron. Et de la promotion d’une nouvelle théologie végane rigoriste par l’ineffable Sandrine Rousseau et ses consœurs des 46 genres déconstruits et répertoriés, qui diabolise littéralement l’odieux barbecue, cette pratique d’un autre âge, testostéronée comme un moteur diesel.
De bucolique en bucolique, on tombe dans l’églogue
Les retraites de plus en plus fréquentes de la Sainte famille élyséenne reconstruite en ces lieux historiquement associés au souvenir de Marie-Antoinette, en outre, ne peuvent pas ne pas inciter à remarquer que l’idéologie du Green Deal a, elle aussi, un goût de déjà-vu : en promouvant des solutions qualitativement exemplaires (comme la voiture électrique), mais qui, du fait de leur coût, excluent en général le plus gros des consommateurs occidentaux de tout espoir d’en jamais jouir, ce nouveau socialisme « vert et inclusif » semble en effet lui aussi recommander à ceux qui manquent de pain une consommation responsable de brioche. Grâce aux programmes scolaires de la République, le dénouement des retraites bucoliques du couple Bourbon est bien connu. Voyons ce qu’il en sera, deux siècles plus tard, de celles du couple Macron. Après tout, c’est le sort des fusibles.
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