Droits de douane: Musk et l’administration Trump en désaccord?

Droits de douane: Musk et l’administration Trump en désaccord?
President Donald Trump displays a chart with reciprocal tariffs during a ‘Liberation Day’ event in the Rose Garden at the White House on April 2, 2025 in Washington, D.C. Today?s tariffs are just the most recent moves that President Trump has taken in this new trade war since returning to the White House less that three months ago. (Photo by Samuel Corum/Sipa USA)/60532923//2504022251

Elon Musk a eu une altercation avec le conseiller commercial de Donald Trump, Peter Navarro. Ce dernier est connu pour avoir orchestré la guerre tarifaire ayant provoqué la chute du marché boursier, qui n’a pas épargné les entreprises du milliardaire. Une querelle qui met en évidence les fractures au sein du pouvoir américain sur les questions économiques.

Le milliardaire et conseiller de la Maison-Blanche, Elon Musk, intensifie son conflit avec Peter Navarro, le conseiller commercial de Donald Trump. Ce dernier, principal artisan de la guerre tarifaire américaine, s’est attiré les foudres du patron de Tesla, qui voit ses affaires menacées par la politique protectionniste du président des États-Unis. L’annonce des nouvelles taxes douanières par Donald Trump a secoué les marchés financiers, entrainant une baisse significative des valeurs boursières, dont Tesla n’a pas été épargné. En une seule journée, Musk a perdu 4,4 milliards de dollars, portant sa fortune à 298 milliards selon l’indice Bloomberg. Cette situation exacerbe son opposition aux mesures protectionnistes du gouvernement.

Des échanges d’insultes entre Musk et Navarro

Dans une série de messages sur X, le milliardaire a répondu à Navarro. Il n’a pas hésité à l’insulter en le traitant de « vraiment idiot » et de « plus bête qu’un sac de briques ». Cette escalade verbale résulte des propos de Navarro sur CNBC, où il déclarait que Tesla n’était « pas un constructeur automobile » mais un simple « assembleur de voitures » dépendant des pièces chinoises et taïwanaises. Musk a vivement contesté ces affirmations, rappelant que Tesla était l’entreprise automobile la plus intégrée verticalement aux États-Unis et utilisait le pourcentage le plus élevé de composants américains.

« Ce qu’il dit ici est manifestement faux », a ajouté Elon Musk. Selon le président de SpaceX, son entreprise « possède le plus grand nombre de voitures fabriquées aux Etats-Unis ». « Quelle que soit la définition, Tesla est le constructeur automobile le plus intégré verticalement en Amérique, avec le pourcentage le plus élevé de contenu américain », a indiqué le milliardaire. Musk a aussi accusé le conseiller commercial de Trump d’avoir un ego surdimensionné vu que c’est un sortant d’Harvard.

Au fil des jours, le désaccord entre Musk et l’administration Trump s’est intensifié. Le patron de Tesla a ouvertement critiqué Navarro pour son « ego surdimensionné » et son parcours à Harvard, insinuant que ses décisions étaient déconnectées de la réalité économique. Le Washington Post a révélé que Musk avait directement appelé Trump pour le convaincre de revenir sur ces mesures tarifaires, en vain.

Un signe de tensions croissantes entre Musk et Trump

En effet, c’est un signe de tensions croissantes entre l’homme le plus riche du monde et Donald Trump. La relation entre les deux hommes est mise à l’épreuve suite à l’annonce des tarifs douaniers ayant engendré la forte baisse des marchés mondiaux. Il faut dire qu’elle pourrait aussi provoquer la chute des entreprises de Musk.

Lors d’une rencontre avec le parti politique italien Lega, Musk a plaidé en faveur du libre-échange, présentant une vision diamétralement opposée à celle de Trump. Il a proposé la création d’une zone de libre-échange entre l’Europe et l’Amérique du Nord, ainsi qu’une plus grande liberté de circulation des travailleurs entre ces deux régions.

Selon le Washington Post, le milliardaire a imploré Trump de reconsidérer les tarifs douaniers. Mais le président Trump n’a pas prêté attention à sa demande puisqu’il est décidé de lancer la guerre tarifaire. Le locataire de la Maison Blanche a même menacé la Chine d’un tarif supplémentaire de 50%.

Lors d’une interview avec Joe Rogan, Musk a souligné les dangers d’une politique tarifaire instable pour l’industrie automobile. Il a expliqué que les hausses de taxes désorganisent les chaînes d’approvisionnement et rendent imprévisibles les coûts de production, empêchant toute adaptation rapide de la production aux nouvelles réglementations.

Alors que Trump campe sur ses positions protectionnistes, Musk défend un modèle basé sur l’ouverture des marchés. Cette opposition publique pourrait fragiliser Tesla, déjà mis à rude épreuve par les tensions commerciales. Reste à voir si ce duel verbal aura un impact concret sur la stratégie économique des États-Unis.