Donald Trump officialise le DOGE, sur fond de procès

Donald Trump officialise le DOGE, sur fond de procès

Le nom DOGE inspiré du célèbre mème et de la cryptomonnaie préférée d’Elon Musk, a été officialisé par Donald Trump. Il a signé lundi dernier un décret officiel portant création du Département de l’Efficacité Gouvernementale (DOGE). Ce département prévoit de mettre en place une réforme du budget national, à savoir traquer et couper le robinet des dépenses inutiles de l’État fédéral américain. Elon Musk souhaite réduire la dépense publique fédérale de 2 000 milliards de dollars, soit une baisse de 30 % par rapport au total de l’exercice budgétaire 2024. Mais derrière l’annonce se cachent des polémiques et des recours en justice, le plus grand syndicat d’employés du gouvernement fédéral américain (AFGE) a intenté une action contre le président Donald Trump pour son intention de créer un « Département de l’efficacité gouvernementale » dirigé par le milliardaire Elon Musk, remettant en question la transparence et l’équilibre de cette nouvelle structure.

Présenté comme l’une des promesses phares de la campagne électorale de Donald Trump, le « Département de l’efficacité gouvernementale » (DOGE) a officiellement vu le jour 20 janvier dernier. Le DOGE veut drastiquement réduire les dépenses publiques et rationaliser le fonctionnement des agences gouvernementales. En parallèle, le principal syndicat des fonctionnaires américains (AFGE), fort de centaines de milliers d’adhérents, soutient un recours exigeant qu’Elon Musk respecte la loi fédérale dans sa mission de réduction massive du budget de l’État. L’AFGE estime que le DOGE ne devrait pas être considérée comme une agence fédérale – ce qui ne peut se faire que par un acte du Congrès, mais plutôt par un comité consultatif. L’AFGE exhorte le tribunal à empêcher le DOGE d’agir en tant que comité consultatif jusqu’à ce qu’il soit conforme aux règlements fédéraux.

Vivek Ramaswamy quitte le projet

Le décret signé par Donald Trump rebaptise l’United States Digital Service (USDS), initialement créé sous Barack Obama, en United States DOGE Service. Bien que l’acronyme reste identique, la mission de ce nouveau département est ambitieuse : moderniser les technologies gouvernementales pour maximiser l’efficacité et optimiser les dépenses fédérales.

Elon Musk, patron de Tesla, SpaceX et X (anciennement Twitter), a été désigné pour diriger cette initiative. Sa mission inclut la réorganisation des agences fédérales, un clin d’œil à sa vision de l’innovation et à sa passion déclarée pour la cryptomonnaie Dogecoin. Pour Musk, il s’agit de « rationaliser le gouvernement pour en faire une machine efficace et économe ».

Co-initiateur du DOGE avec Elon Musk, Vivek Ramaswamy a annoncé son retrait du projet, il s’est retiré pour préparer sa campagne pour le poste de gouverneur de l’Ohio, laissant Musk seul à la tête de cette initiative, ce qui compliquerait encore la direction du Département. . Ramaswamy a toutefois exprimé sa confiance en l’équipe : « Elon saura mener ce projet vers un avenir plus efficace pour notre gouvernement. »

Critiques et recours en justice

Cependant, le DOGE ne fait pas l’unanimité. Plusieurs organisations, notamment le syndicat des fonctionnaires américains (AFGE) qui représente 800.000 agents fédéraux , ont déposé des actions en justice, accusant la commission d’être une manœuvre pour promouvoir des intérêts privés. Le syndicat craint que le leadership de Musk ne donne la priorité aux intérêts du secteur privé plutôt qu’au bien être public, pouvant affecter des millions d’américains.

Les actions en justice font valoir que la non-création du DOGE en tant que comité consultatif viole la loi de 1972 sur le Comité consultatif fédéral (FACA), qui impose des garde-fous pour garantir la transparence et l’équilibre des points de vue au sein des structures fédérales. Les plaignants dénoncent également le manque de clarté sur les activités de la commission DOGE lors de sa période de transition, affirmant que certaines décisions ont été prises en toute opacité.

Deux autres procès ont été intentés par le groupe progressiste de défense des droits des consommateurs Public Citizen et l’organisation pro-démocratique Democracy Forward. Une troisième action a été intentée par le cabinet d’intérêt public Conseillers en matière de sécurité nationale.

Les ambitions du DOGE

Le DOGE ne se limite pas à des recommandations. Avec une équipe de 20 employés, épaulée par des « DOGE Teams » dans chaque agence fédérale, l’objectif est de rationaliser les dépenses publiques tout en modernisant les systèmes informatiques. Ces équipes, composées de managers, ingénieurs, spécialistes des ressources humaines et juristes, travailleront main dans la main avec le département central.

Le décret prévoit une durée de vie limitée pour cette organisation, qui devrait cesser ses activités le 4 juillet 2026, après avoir réalisé son mandat de 18 mois. Parmi ses premiers projets figure une collaboration avec l’administration de la Sécurité Sociale, qui espère économiser 285 millions de dollars sur cinq ans grâce aux optimisations prévues.

Si le projet parvient à atteindre ses objectifs de réduction des dépenses et de modernisation technologique, il pourrait marquer un tournant dans la gestion fédérale. Mais pour cela, le DOGE devra d’abord surmonter les multiples obstacles juridiques et convaincre une opinion publique sceptique.

L’avenir du DOGE est donc incertain.