À Pouilley-Français, dans le Doubs, la contradiction est frappante. Un troupeau de 82 vaches, intégralement vaccinées contre la dermatose nodulaire contagieuse (DNC), a été entièrement abattu le 2 décembre 2025. La raison ? Un seul animal a développé la maladie. Face à la mobilisation de 300 agriculteurs et syndicalistes, l’État a répondu par un arrêté et la force : 175 gendarmes étaient présents pour faire exécuter la décision.

Malgré la vaccination et une mobilisation massive d’agriculteurs unis, l'administration a imposé l'abattage de 82 bovins sains, invoquant un risque possible. Cet acte de force armée contre la propriété privée et le bon sens illustre la dérive d'un État qui préfère l'application rigide d'un protocole failli à la protection des éleveurs, confirmant la funeste maxime : toutes vaccinées, toutes tuées.
Le paradoxe de la vaccination forcée
Les éleveurs avaient joué le jeu. Sur injonction des autorités, ils avaient vacciné leurs bêtes pour se prémunir contre la DNC et éviter l’abattage systématique des troupeaux infectés.
Pourtant, le 2 décembre, à Pouilley-Français dans le Doubs, 82 bovins vaccinés ont été euthanasiés après la détection d’un seul cas de dermatose nodulaire contagieuse (DNC).
Près de 300 agriculteurs, syndicats et sympathisants s’étaient réunis pour tenter d’empêcher l’opération. Ils se sont heurtés à 173 gendarmes, témoignant du déploiement massif de la force publique pour exécuter une décision administrative contestée.

L’État justifie l’abattage : “un cas possible” malgré la vaccination
En conférence de presse, la préfecture du Doubs a expliqué que le cas de DNC, bien que rare, “était possible”, même chez une vache vaccinée.
Selon les services de l’État, la vaccination ne garantit pas une immunité totale. Un bovin piqué par une mouche vectrice (stomoxe ou taon) peut développer la maladie avec un délai d’incubation variant de 7 à 35 jours, indépendamment du statut vaccinal.

Pour la préfecture, l’enjeu est clair : éradiquer la maladie par un protocole national imposant l’abattage de tout troupeau touché, même pour un cas unique. Une stratégie strictement appliquée dans tous les départements concernés.
La représentante du préfet, Nathalie Valleix, a affirmé “partager la souffrance” de la famille d’éleveurs et “comprendre l’incompréhension générale”.
Mais cette empathie officielle contraste avec l’exécution sans délai de l’arrêté préfectoral, vécue par les agriculteurs comme une décision inhumaine, disproportionnée et déconnectée du terrain.

À la suite du cas, une zone de contrôle de 20 kilomètres a été instaurée autour de l’exploitation. Pendant 45 jours, plusieurs cheptels devront vacciner leurs animaux, conformément au protocole national.
Autrement dit : plus d’obligations, plus de contraintes, plus de risques d’abattage, malgré une vaccination qui ne convainc plus personne sur le terrain.
Cette affaire marque un tournant. L’usage de la force publique contre 300 manifestants pacifiques, la contradiction entre promesses sanitaires et décisions administratives, et la rigidité d’un protocole appliqué mécaniquement alimentent une certitude grandissante : l’État ne protège pas l’agriculture française, il la broie.



