De Saint-Denis à Garches : le Rassemblement national perd-il son "homme du peuple" ?

De Saint-Denis à Garches, Jordan Bardella a troqué ses racines populaires pour un quartier huppé. Aujourd’hui, il réside dans la commune aisée de Garches, dans les Hauts-de-Seine. Ce changement illustre à la fois son ascension sociale et sa volonté de se rapprocher d’un environnement plus conforme à son statut de président du Rassemblement national.

Jordan Bardella a décidé de tourner le dos à la modeste cité Gabriel-Péri de son enfance en emménageant discrètement dans un bel appartement de la commune de Garches, un endroit huppé situé dans les Hauts-de-Seine.
Un tout nouveau « chez moi » pour le président du RN
À 30 ans, Jordan Bardella a refermé un chapitre marquant de sa vie : la Seine-Saint-Denis. Longtemps présenté comme l’enfant de Saint-Denis, il y a construit une partie de son image politique, se revendiquant des quartiers populaires.
Il a expliqué son intérêt pour l’extrême droite par le fait d’avoir grandi dans la modeste cité Gabriel-Péri et d’avoir vécu dans la misère avec sa mère. Il a déclaré avec fierté que c’était la ville de son enfance.
Mais depuis 2024, selon Le Parisien, le bras droit de Marine Le Pen a décidé de quitter ce quartier populaire de Saint-Denis pour une commune plus aisée.
« Jordan Bardella réside et vote désormais dans un environnement bien plus cossu »
a indiqué le journal.
D’après Le Parisien et Le Monde, Bardella a acquis et rénové un appartement dans un quartier pavillonnaire de Garches. Une ville huppée de près de 19 000 habitants, à deux pas du fief historique du clan Le Pen, à Saint-Cloud.
De Saint-Denis à Garches : une transition symbolique
Le choix de Garches, un quartier pavillonnaire cossu, n'est pas anodin. Il symbolise une transition, non seulement géographique, mais aussi symbolique. L'homme qui se présentait comme le porte-voix des banlieues les a désormais quittées.
Dès ses 19 ans, Bardella revendique son appartenance à la Seine-Saint-Denis, un département symbolique de la pauvreté et des fractures sociales. Il lance le collectif « Les banlieues patriotes » avec Florian Philippot.
Cette narration, centrée sur ses origines modestes, lui a permis de séduire les cadres du FN puis du RN, en incarnant une forme de proximité avec une jeunesse populaire en quête de reconnaissance.
- Il met en avant son enfance à la cité Gabriel-Péri comme un argument de légitimité.
- Il se construit une image d’outsider, sans diplôme autre que le bac et sans véritable expérience professionnelle.
Un article du Monde souligne que le passé de Jordan Bardella n'était peut-être pas aussi difficile qu'il l'a décrit. La possession d'une Smart grise ou d'un appartement dans le Val-d'Oise, offerts par son père, nuance considérablement le tableau de la "galère" financière.
À Garches, l’eurodéputé mène une vie discrète. Plusieurs habitants interrogés affirment ne l’avoir jamais croisé, même plusieurs mois après son emménagement. Cet effacement contraste avec son image médiatique d’homme politique omniprésent. Il semble privilégier une séparation nette entre son rôle public et sa vie privée.
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