À Marseille, Emmanuel Macron a poursuivi son tour national sur « la démocratie à l’épreuve des réseaux sociaux et des algorithmes », confrontant sa vision réglementaire à des lecteurs du groupe La Provence, sur fond de contrôle et de protection des mineurs.
Mardi 16 décembre 2025, le président de la République était à Marseille pour une nouvelle étape du cycle d’échanges initié fin octobre, centré sur les effets des réseaux sociaux et des algorithmes sur la démocratie. Invité par le quotidien régional La Provence, Emmanuel Macron a répondu aux questions de lecteurs sélectionnés. Face aux lecteurs de La Provence, le Président a dépeint les réseaux sociaux comme un "territoire sans foi ni loi", justifiant ainsi une intervention étatique au nom de la "santé publique" et de la "protection de la démocratie". Selon lui, l'objectif de l'Elysée est de « nourrir le débat démocratique au plus près des territoires et des citoyens ».

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Une vision technocratique de la démocratie numérique
Les échanges ont mis en lumière la lecture macronienne du numérique comme menace potentielle pour la démocratie. Invité à débattre des réseaux sociaux et des algorithmes, le chef de l’État a reconduit des propositions déjà évoquées au long d’un tour de France des médias régionaux : réguler fortement, responsabiliser les plateformes, et protéger les plus jeunes face aux contenus et aux mécanismes algorithmiques jugés « nocifs ».

Macron a réaffirmé son souhait de faire de la « majorité numérique » un principe législatif, visant à interdire l’accès aux réseaux sociaux aux moins de 15 ans en l’absence d’un cadre européen contraignant.
Questions des lecteurs : dépendance, harcèlement, désinformation
Devant des participants variés — entrepreneurs, éducateurs, étudiants ou dirigeants associatifs — les préoccupations ont oscillé entre dépendance des jeunes aux écrans, cyberharcèlement ou désinformation (il a notamment cité l'exemple d'un pseudo fausse vidéo IA annonçant un coup d'État en France, qui aurait été refusée de retrait par Facebook).

Macron a repris le thème du contrôle de l’âge pour limiter le « risque sanitaire et démocratique » que représenteraient, selon lui, des plateformes aux algorithmes opaques.
Certains lecteurs ont salué l’ouverture du débat tout en reconnaissant que les solutions proposées manquaient de nuance ou s’apparentaient à des mesures de protectionnisme numérique plutôt qu’à des outils de responsabilisation citoyenne.
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Transparence algorithmique et responsabilité des plateformes
L’un des axes forts de l’intervention présidentielle a porté sur la transparence des algorithmes et les faux comptes. Macron a appelé à des règles européennes plus strictes .
Inquiétant pour la liberté d'expression : il prône des sanctions financières massives et immédiates au niveau européen (via le DSA) pour forcer le retrait de contenus jugés illicites par l'administration. Ce passage d'une responsabilité judiciaire à une police privée opérée par les plateformes sous pression étatique menace directement le libre débat.

En conclusion, Emmanuel Macron a invoqué l'esprit de la IIIe République et ses "Hussards Noirs" pour justifier ce combat civique. En voulant recréer un "commun" par la loi, il ignore que la démocratie organique naît de la libre association et non de la régulation de la controverse. En cherchant à "refroidir le moteur" des réseaux sociaux, l'Élysée risque surtout de geler les libertés numériques au profit d'un ordre d'État jugé plus "efficace". Le combat de la République, version 2025, semble être celui d'une surveillance accrue sous le masque de la protection.



