Conduite autonome : une vidéo prometteuse de Tesla, mais des promesses toujours repoussées

Conduite autonome : une vidéo prometteuse de Tesla, mais des promesses toujours repoussées


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Lors de la présentation des résultats financiers du quatrième trimestre 2024, Elon Musk a confirmé que Tesla lancerait une conduite autonome sans supervision à Austin en juin. Cette annonce s’inscrit dans la lignée des promesses répétées du PDG, qui avait déjà évoqué un déploiement similaire en Californie et au Texas pour le deuxième trimestre 2024. Même si Elon Musk continue d’annoncer des échéances ambitieuses, le système FSD actuel nécessite encore une vigilance constante, alimentant le scepticisme.

Elon Musk a annoncé que Tesla proposera une conduite autonome sans supervision en tant que service payant à Austin dès juin . Cependant, cette fois, Musk a précisé que le service serait payant, suggérant une offre de transport autonome géopartagé, similaire à ce que propose Waymo depuis des années. Une évolution majeure, si elle se concrétise, mais qui reste à confirmer, tant les échéances annoncées par Tesla ont été régulièrement repoussées.Une promesse ambitieuse, mais qui soulève des questions sur la réalité des avancées technologiques et les défis réglementaires à relever.

Des progrès techniques réels, mais des limites persistantes

Tesla a récemment dévoilé une vidéo montrant des véhicules quittant seuls l’usine de Fremont pour rejoindre des zones de chargement. Si la séquence impressionne, elle reste limitée : les voitures circulent à basse vitesse sur 1,9 km de routes privées, un scénario bien éloigné des conditions réelles de conduite sur route ouverte.

Ashok Elluswamy, responsable du projet Full Self-Driving (FSD), a rappelé que l’objectif est d’atteindre un niveau de sécurité supérieur à celui des conducteurs humains, avec un taux de désengagement (interventions nécessaires) équivalent à 670 000 miles parcourus entre les collisions. Or, les dernières données montrent que Tesla se situe encore en dessous de 500 miles, loin du seuil visé.

Depuis 2018, Elon Musk multiplie les annonces spectaculaires sur l’autonomie totale des véhicules Tesla. Un trajet sans conducteur entre New York et Los Angeles promis pour 2018, une autonomie « sans supervision » annoncée chaque année depuis 2020… Aujourd’hui, le PDG repousse l’objectif à « mi-2025 en Californie et au Texas ».

Cette communication agressive, bien qu’elle suscite l’enthousiasme des investisseurs, risque de discréditer les réelles avancées technologiques de Tesla. En effet, le système FSD actuel, bien qu’impressionnant, nécessite encore une vigilance constante de la part des conducteurs.

Les défis réglementaires et la concurrence

Le déploiement de la conduite autonome sans supervision se heurte à des obstacles réglementaires majeurs. Aux États-Unis, les autorités comme la NHTSA (National Highway Traffic Safety Administration) exigent des preuves solides de sécurité avant d’autoriser une telle technologie. En Europe, les régulations sont encore plus strictes, rendant un déploiement à court terme peu probable.

Par ailleurs, la concurrence s’intensifie. Waymo, filiale d’Alphabet, exploite déjà des robots-taxis autonomes dans plusieurs villes américaines. Amazon, avec Zoox, et General Motors, via Cruise, investissent également massivement dans ce secteur. Cependant, ces entreprises ont subi des pertes financières importantes et ont dû faire face à des accidents mortels, rappelant les risques inhérents à cette technologie.

Tesla franchit un nouveau cap en annonçant le lancement d’un service de conduite autonome sans supervision. Si cette promesse relance l’enthousiasme autour de l’autonomie totale, elle soulève également des doutes sur la capacité de Tesla à tenir ses engagements, tant sur le plan technologique que réglementaire. Entre progrès réels et annonces spectaculaires, une question persiste : Elon Musk parviendra-t-il enfin à concrétiser ses ambitions, ou cette annonce restera-t-elle une énième projection dans un futur toujours repoussé ?


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