"Assureur égal voleur" : tout le monde connaît ce dicton. Mais est-il juste ? Et comment faire la différence entre le bon grain et l'ivraie. Voici quelques explications, qui fotn suite à la vidéo de la semaine dernière.

J'explique un indicateur technique fondamental pour savoir si un contrat d'assurance est équitable : le rapport S/P (Sinistres sur Primes).
- Il s'agit du rapport entre le coût des sinistres (ce que l'assureur paie) et la somme des primes (ce que les assurés paient).
- S/P > 100 % : L'assureur perd de l'argent. Pour redresser la barre, il va généralement augmenter les tarifs, réduire les garanties ou résilier les contrats.
- S/P entre 60 % et 80 % : C'est considéré comme un contrat bien géré et équilibré (il faut une marge pour les frais de gestion).
- S/P < 60 % : L'assureur réalise une marge très importante.
- S/P < 40 % ou 30 % : Je qualifie ces contrats de "tirelires" pour les assureurs, suggérant que l'assuré se fait "voler".


Les assurances les plus profitables (à éviter ou surveiller)
La vidéo pointe du doigt certaines assurances où le ratio S/P est souvent très bas (donc très profitables pour l'assureur et coûteuses pour l'assuré) :
- L'assurance voyage / annulation (billets de train ou d'avion).
- L'assurance obsèques : L'assuré cotise souvent bien plus que le coût réel des funérailles.
- L'assurance emprunteur : Citée comme un exemple historique de marges colossales (notamment par les banques comme le Crédit Agricole) avant l'ouverture à la concurrence.

Critique de l'Économie Sociale et Solidaire (ESS)
Je déconstruis le mythe selon lequel les mutuelles ou les assureurs de l'ESS seraient par nature plus vertueux que les assureurs privés ("capitalistes"). Je partage une anecdote personnelle sur une petite mutuelle mal gérée servant les intérêts personnels de ses dirigeants, soulignant que le statut juridique ne garantit pas l'éthique.

Conclusion
- Transparence : Il est aujourd'hui difficile pour un consommateur de trouver le ratio S/P de son contrat, car ces chiffres sont souvent noyés dans des rapports financiers complexes.
- Taxes : Une partie de l'augmentation des coûts des mutuelles est aussi due aux taxes gouvernementales répercutées sur les assurés.
En résumé, pour ne pas se faire avoir, l'idéal serait de connaître ce ratio technique, bien que l'opacité du secteur rende la tâche difficile.


