Comment Pécresse a stérilisé la contestation du passe vaccinal au Parlement

Comment Pécresse a stérilisé la contestation du passe vaccinal au Parlement


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D’emblée, Valérie Pécresse s’est engagé dans la logique ségrégationniste ouverte par Macron contre les non-vaccinés, avec un soutien inconditionnel d’abord au passe sanitaire, puis au passe vaccinal. Cette position extrême dont on se demande par quel intérêt financier ou industriel elle est dictée, a heurté la frange libérale du parti républicain. Pour aider Emmanuel Macron à passer en force, voici comment Valérie Pécresse a agi… jusqu’à la dernière minute.

Vendredi, le Conseil Constitutionnel devrait trancher sur le passe vaccinal… sur une double saisine de gauche. Les Républicains n’ont en effet pas eu l’autorisation de se joindre au mouvement, bloqués par une Valérie Pécresse aussi droite dans ses bottes sur le passe vaccinal qu’Alain Juppé sur la réforme de la sécurité sociale, en son temps.

L’histoire du débat sur cette innovation juridique qui renoue avec les pratiques les plus sordides de l’Etat français est en effet, et avant tout, l’histoire d’un marquage de Macron à la culotte par une Valérie Pécresse qui s’est sentie plus royaliste que le roi.

Pécresse vexée par le partage des voix à l’Assemblée

Depuis trois semaines, Pécresse n’arrête pas de parler « en responsabilité », phrase qui nous amuse d’autant plus qu’elle a reconnu elle-même que le passe vaccinal entrerait en vigueur après la bataille de la prétendue 5è vague, dont personne ne comprend plus si elle existe vraiment ou pas.

Malgré ce discours ronflant, les Républicains se sont fracassés lors de la première lecture du texte à l’Assemblée, dans les conditions qu’on connaît. Sur 102 députés, 28 seulement ont voté pour, et 24 ont voté contre, 22 se sont abstenus. Les autres étaient absents.

Pour la candidate, le moins que l’on puisse dire est que la « base » n’a pas suivi les instructions, et que la contestation a été sévère.

Une reprise en main au Sénat

Nous avons raconté dans quelles conditions Larcher et Retailleau ont verrouillé le débat au Sénat. Pas question de reproduire l’effet désastreux du vote à l’Assemblée.

Donc, les amendements républicains ont été massivement rejetés, et Retailleau, nous l’avons écrit, a fait le whip dans le couloirs pour « récupérer » les esprits en perdition.

Vingt sénateurs ont tout de même osé voter contre, et une vingtaine s’est abstenue.

Le coup de théâtre de Retailleau était-il prémédité ?

Pour obtenir ce vote, Larcher et Retailleau ont dû consentir à lâcher quatre concessions sur le dispositif, notamment une concession essentielle sur le contrôle d’identité dans les bars, et une autre sur le certificat de rétablissement.

Le Sénat avait aussi adopté un amendement dont Macron et Castaner ne voulaient pas, dans leur obsession d’imposer une surveillance permanente pour complaire à l’Union Européenne : le passe vaccinal devait disparaître sous les 10.000 personnes hospitalisées pour fait de COVID.

Nous avons évoqué le « malheureux » tweet de Retailleau qui a fait échouer les travaux de la commission mixte paritaire.

Encore aujourd’hui, cette affaire n’est pas complètement élucidée, et les explications données par Retailleau sont loin d’avoir convaincu… bien au contraite. D’aucuns ont acquis la conviction que Pécresse jugeait les amendements trop « généreux », et que l’échec de la commission paritaire a été orchestré pour durcir le texte.

Le Sénat empêché en deuxième lecture

La preuve en est que Retailleau et Bas ont finalement fait barrage, en deuxième lecture, aux amendements adoptés quelques jours plus tôt… dans la même enceinte. Preuve était faite que des négociations de coulisse ont eu lieu… au moins entre Pécresse et Retailleau, et plus probablement encore entre la majorité présidentielle et la majorité républicaine au Sénat.

Finalement, seule la suppression de la vérification d’identité était prévue, ainsi que la mise à l’écart de l’inspection du travail dans la vérification du télétravail.

Bref, l’échec de la commission paritaire a permis aux Républicains d’effacer quelques amendements qui déplaisaient à Valérie Pécresse et à sa ligne dure…

Le blocage des saisines du Conseil Constitutionnel

Pour couronner cet ensemble où Valérie Pécresse a gagné définitivement son surnom de Macresse (ou de Pécron), la comédie de la saisine du Conseil Constitutionnel a démontré que les Républicains ne voulaient surtout pas gêner le passage du convoi présidentiel avec des considérations juridiques sur les libertés publiques (pont désormais secondaire pour la droite de gouvernement, si tant est qu’il en fut autrement à une époque).

Ainsi, les Républicains ont renoncé à saisir le Conseil Constitutionnel tant à l’Assemblée qu’au Sénat.

Seuls les groupes de gauche ont déposé des saisines.

Le suicide de Pécresse par la soumission au Great Reset

Comment expliquer cette fidélité de Valérie Pécresse aux grandes idées d’Emmanuel Macron, à quelques semaines de présidentielles où elle aurait pourtant intérêt à marquer sa différence ?

Peut-être parce que, comme Macron, Pécresse ne veut surtout pas se fâcher avec la caste mondialisée qui choisit les candidats dans ce pays.

Le Great Reset, c’est le combat commun de Macron et de Pécresse.

Au passage, n’oubliez surtout pas de vous déclarer objecteurs de conscience vaccinale.


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Rédaction

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