Par JULIEN G. – Le Décret 2021-1215 du 22 septembre assouplit les conditions d’entrée en France pour les voyageurs vaccinés avec un vaccin non reconnu par l’Agence européenne des médicaments mais validé par l’OMS, dont le Sinopharm. Sous réserve de recevoir une dose d’un vaccin à ARN messager.

Cette manœuvre, prise sans approbations médicales, apparait aujourd’hui comme un moyen politique de relancer le tourisme, notamment chinois.
1.Qu’importe l’avis des autorités de santé
Le Décret 2021-1215 du 22 septembre modifie le schéma vaccinal. Il fait notamment référence à l’avis n° 2021.0065/AC/SEESP du 9 septembre 2021 de la Haute Autorité de santé.
Cet avis précise en son point 2 :
- La HAS ne dispose pas à ce jour, de données suffisantes pour pouvoir se prononcer favorablement sur l’introduction d’un schéma vaccinal incluant un vaccin ayant obtenu le label EUL de l’OMS complété par une dose de vaccin à ARNm, dans le projet de décret modifiant le décret initial du 1er juin 2021. 
 Cet avis pourra être revu dès lors que les données relatives à ces vaccins auront été évaluées par l’EMA ou mises à disposition de la HAS qui pourra procéder à leur analyse et établir la place de ces vaccins dans la stratégie
 vaccinale de lutte contre la Covid-19
En résumé, la Direction Générale de la Santé et le gouvernement se fichent, ouvertement, de l’avis de la HAS. Cette dernière appréciera d’être associée à un décret qu’elle n’a pas validé.
2.Une décision à visée économique plus que sanitaire
Selon ce décret du Premier ministre français, Jean Castex, paru mercredi 22 septembre 2021 au Journal officiel, les personnes qui se sont vu injecter un vaccin non validé par l’EMA (l’Agence européenne des médicaments), validé par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), parce que vaccinées à l’étranger, vont pouvoir venir en France. Hormis les vaccins autorisés sur le territoire français, l’OMS a validé à ce jour le vaccin chinois Sinovac, le vaccin du Serum Institute of India, et le vaccin Sinopharm.
Les voyageurs ayant reçu un schéma vaccinal complet avec l’un de ces vaccins pourront recevoir un pass sanitaire français à condition de recevoir, en plus, une dose d’un vaccin à ARN. Si elles n’ont eu qu’une seule dose du vaccin chinois, elles «devront recevoir deux doses de vaccin à ARNm afin de compléter leur schéma vaccinal et ainsi obtenir leur passe sanitaire en France», souligne la DGS.
L’exécutif trouve, ici, l’astuce pour faire venir les voyageurs ayant reçu des doses du vaccin chinois. Le message est donc limpide: vous pouvez vous rendre en France même si votre pass vaccinal n’est pas reconnu en Hexagone, à condition de suivre le choix vaccinal français.
Ainsi donc, le gouvernement français, par un décret « dit sanitaire », contourne une situation qui pénalisait en premier lieu le tourisme, car sans reconnaissance du vaccin chinois, elle perdait des millions de touristes…et d’euros.
 
    
     
   
       
       
       
      