Cannes: Fatma Hassona, journaliste palestinienne tuée à Gaza, au cœur d’un documentaire

Fatma Hassona, photojournaliste palestinienne de 25 ans, a été tuée lors d’un bombardement israélien à Gaza. Sa voix, portée avec courage dans le documentaire « Put Your Soul on Your Hand and Walk » de Sepideh Farsi, résonne comme un testament. Sélectionné par l’Acid pour le Festival de Cannes 2025, ce film rend hommage à son combat pour la paix dans un contexte où près de 200 journalistes ont perdu la vie en dix-huit mois à Gaza.

Agée de seulement 25 ans, Fatma Hassona ou Fatem, a été tuée suite à un bombardement israélien à Gaza. Le film créé à son honneur, « Put Your Soul On Your Hand and Walk » sera diffusé pendant le Festival de Cannes cette année.Projeté par l’ACID au Festival de Cannes, ce documentaire rend hommage à sa vie, sa voix, et à tous les journalistes tués dans l’enclave palestinienne.
Les dernières volontés de Fatma Hassona
Depuis le début de la guerre à Gaza, des centaines de journalistes ont été tués. Fatma Hassona en fait partie. Fatma Hassona, surnommée Fatem pour des raisons de sécurité, était une photojournaliste palestinienne de 25 ans. Le 16 avril 2025, sa maison située dans le quartier d’Al Tuffah, au nord de Gaza, a été détruite par un bombardement israélien. Elle y a perdu la vie aux côtés de membres de sa famille.
Cette tragédie s’inscrit dans une vague de violences ayant coûté la vie à près de 200 journalistes en dix-huit mois, dont 44 dans l’exercice de leurs fonctions, selon Reporters sans frontières (RSF). Fatma Hassona avait exprimé ses dernières volontés dans des termes poignants, rapportés par AJ+ :
« Si je meurs, je veux que ce soit une mort tonitruante. […] Je veux que le monde entier entende parler de ma mort. »
Ce souhait, tragiquement prémonitoire, trouve aujourd’hui un écho bouleversant dans le documentaire Put Your Soul on Your Hand and Walk, de la réalisatrice iranienne Sepideh Farsi(La Sirène, 2023).
Ce film, dialogue à distance entre la réalisatrice et la journaliste, sera présenté du 14 au 23 mai 2025 dans la sélection de l’Acid au Festival de Cannes. Avec la mort de Fatma, l’œuvre prend une dimension testamentaire. « Ce n’est plus le même film que nous allons porter », déclare l’Acid dans un communiqué, soulignant la « force de vie » de la jeune femme.
Sepideh Farsi, dans une tribune publiée par Libération, « demande justice pour Fatem et tous les Palestiniens innocents qui ont péri » dans cette guerre.
Un contexte de massacre des journalistes

La mort de Fatma Hassona n’est pas un cas isolé. Le 7 mai 2025, Yahya Sobeih, reporter indépendant, a été tué dans un bombardement au centre de Gaza. Depuis le début de l’offensive militaire israélienne, RSF recense près de 200 journalistes tués, un bilan qui alarme la communauté internationale. L’organisation appelle à une mobilisation pour stopper ce « massacre » et protéger la liberté de la presse.
La tribune du 13 avril, relayée par Télérama, évoquait le cas de Hossam Shabat, correspondant tué le 24 mars à 23 ans, qui avait rédigé son testament, un acte rare pour un si jeune journaliste. Ces drames rappellent l’urgence de garantir la sécurité des professionnels de l’information à Gaza.
Fatma Hassona voulait une mort qui résonne. Grâce au documentaire Put Your Soul on Your Hand and Walk, sa voix continuera de porter le témoignage des Gazaouis. Sa disparition, comme celle de tant d’autres journalistes, est un appel à la justice et à la solidarité.
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