Candace Owens, figure médiatique conservatrice américaine, a lancé une accusation démentielle contre le couple Macron : un complot d'assassinat impliquant le GIGN. Ses accusations révèlent moins un complot qu’une réalité politique : la puissance de la communication américaine peut déstabiliser Paris.

Candace Owens, figure médiatique américaine suivie par plus de 7 millions d’abonnés, affirme que le président français Emmanuel Macron aurait tenté d’organiser son assassinat. Sans preuve tangible, mais avec une mécanique virale implacable, l’affaire secoue Paris. Dans un contexte où la communication américaine influence largement l’opinion mondiale, cette séquence montre combien la France, déjà fragilisée politiquement, peut être exposée à des tempêtes nées à Washington.
Une accusation venue de X, amplifiée par l’écosystème médiatique américain
Le 22 novembre, Owens publie un message accusant le couple Macron d’avoir « commandité et financé » son assassinat, sur la base d’une source anonyme présentée comme proche du couple présidentiel. Son message, vu plus de 40 000 fois en quelques heures, ouvre la porte à une avalanche de spéculations.

Elle affirme que la Maison Blanche et des agences antiterroristes américaines auraient « confirmé la réception » de son rapport , une formulation ambiguë qui ressemble davantage à la simple réception d’un dossier qu’à la validation d’une thèse. Mais peu importe : dans la dynamique des réseaux américains, l’impression d’officialité suffit à nourrir l’emballement.

Dans son argumentaire, Owens mêle l’assassinat de son ami Charlie Kirk, la supposée implication de légionnaires français, des paiements occultes et des personnages lointains comme Jeffrey Epstein. Une construction mêlant émotion, soupçons géopolitiques et récits scénarisés, un cocktail typique des info-spectacles américains.
Le GIGN pris dans la tourmente malgré lui
Au cœur des accusations : le GIGN. Owens a déclaré que le couple Macron aurait confié cet assassinat « à une petite équipe du GIGN ». Sur 20 Minutes, le GIGN dément ces accusations de Candace Owens, ajoutant qu'aucun cadre légal ou opérationnel ne permettrait un tel acte.
Les membres de l’unité s’en disent stupéfaits. Une source évoque un scénario « ridicule », mais reconnaît que certains peuvent y croire , preuve de l’efficacité du récit d’Owens.
Dans une ère saturée de contenus viraux, même les institutions les plus respectées peuvent se retrouver exposées à des narrations fictives mais crédibles pour des millions d’internautes.
Un Macron fragilisé par la guerre de l’attention mondiale
Au-delà des accusations, la véritable information réside ailleurs : l’influence américaine, renforcée depuis l’élection de Trump, peut mettre en difficulté un chef d’État français déjà contesté. La moindre polémique issue de Washington peut générer une onde de choc médiatique en Europe.

Dans le grand jeu de la communication mondiale, la France apparaît structurellement en position défensive. Et lorsqu’un gouvernement étranger ou une personnalité médiatique américaine lance une attaque(fondée ou non ) l’Élysée dispose de peu de leviers pour la contenir.
Pour mémoire, Macron et son épouse Brigitte ont déjà engagé des poursuites en diffamation aux États-Unis contre Candace Owens, l'accusant de mener une « campagne de harcèlement » en répandant la fausse rumeur selon laquelle la Première dame serait née homme . Leur avocat, Tom Clare, souligne que ces attaques ont un « impact matériel » sur leur vie privée et constituent des « mensonges dévastateurs ».
Cependant, cette démarche judiciaire, si légitime soit-elle, confère une publicité supplémentaire à Owens et risque de la présenter en martyre aux yeux de son public. Un procès, aussi solennel soit-il, peut sembler un outil archaïque et maladroit pour contrer la viralité organique des réseaux sociaux.
L’affaire Owens n’est pas un scandale d’État, mais un signal politique. La question n'est pas de savoir si Candace Owens dit la vérité (tout indique le contraire) , cependant, elle illustre comment la puissance de feu médiatique américaine peut fragiliser des dirigeants européens et exposer leurs institutions à des récits viraux parfois difficiles à contrer.




